Les dangers de la consommation d’alcool pendant la grossesse
Le syndrome d'alcoolisme fœtal constitue l'une des principales causes évitables de malformations congénitales et de retard de développement infantile au Canada et un problème de santé publique majeur pratiquement partout dans la communauté internationale. Quand une femme consomme de l’alcool pendant qu’elle est enceinte, l’alcool est transmis directement au bébé par le circuit sanguin. La consommation d’alcool pendant la grossesse peut provoquer le syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF), une maladie grave qui perdure toute la vie de l’enfant qui en est atteint.
Le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause chimique de retard intellectuel. Les enfants atteints du SAF ont des troubles de développement, d’apprentissage, de comportement et d’aptitudes sociales. Les bébés exposés à l’alcool in utero peuvent être plus petits (grandeur et poids) et présenter de légères différences au visage, par exemple des yeux petits ou étroits et une lèvre supérieure mince ou aplatie. S’ils ont été exposés à de grandes quantités d’alcool, ils peuvent également vivre une période de sevrage pendant les quelques premières semaines de leur vie, sevrage dont les symptômes sont : une extrême irritabilité ou une humeur maussade, des tremblements, des troubles de l’alimentation, de la diarrhée, des troubles de rythme cardiaque, de respiration ou de digestion. Un enfant atteint du SAF demeure affecté toute sa vie durant, mais les symptômes peuvent changer au fil des années. Au Canada, environ 9 enfants sur 1000 sont atteints de cette maladie.
Puisque personne ne s’entend sur la quantité d’alcool qui ne pose pas de danger pour le fœtus, il est préférable de ne pas consommer d’alcool pendant la grossesse. Si vous songez à devenir enceinte, il vaut mieux cesser de boire dès maintenant afin d’être certaine de prévenir le SAF chez votre bébé.
On sait que plus la femme enceinte consomme d’alcool, plus les dommages peuvent être importants pour le bébé. Et une forte consommation d’alcool en une seule fois (environ 5 verres) est très dangereuse pour l’enfant à naître. Si vous êtes enceinte et que vous ne parvenez pas à arrêter de boire, il vous faut demander de l’aide auprès de votre médecin, de votre groupe d’entraide SAF local ou d’une clinique locale afin de trouver un programme qui vous conviendra.
Et celles qui allaitent…
En ce qui a trait à la consommation d’alcool d’une mère qui allaite, il n’existe pas de consensus. Pour certains, les mères qui allaitent devraient éviter de prendre de l’alcool, qui passe sans difficulté dans le lait maternel. La consommation de grandes quantités d’alcool ou même d’un verre par jour pourrait nuire au bébé. Parce que les nouveau-nés métabolisent l’alcool très lentement, une petite quantité peut avoir des répercussions sur leurs habitudes d’alimentation et de sommeil. D’autres prétendent qu’une mère qui consomme de l’alcool en quantité modérée peut allaiter sans inquiétude. Qu’en est-il, réellement?
Selon la Ligue La Leche, les effets de l’alcool sur le bébé allaité sont directement reliés à la consommation d’alcool de la mère. Si une mère boit occasionnellement et limite sa consommation à deux verres ou moins par jour (35g/kg/jour), il n’a pas été prouvé que la quantité d’alcool que le bébé reçoit était nocive pour lui. Il n’y a pas si longtemps, les médecins suggéraient d’ailleurs aux mères de prendre une bière pour se détendre et augmenter leur production lactée!
L’alcool consommé par la mère se retrouve dans le lait maternel et atteint son niveau maximal environ 30 à 60 minutes après sa consommation à jeun ou 60 à 90 minutes si consommé en mangeant. L’alcool sera éliminé de l’organisme de la mère avec le temps. Il faut environ 2 ou 3 heures à une femme de 55 kg (120 livres) pour éliminer l’alcool contenu dans une bière ou un verre de vin et 13 heures pour un verre de spiritueux. Plus la quantité d’alcool qui a été bu est importante, plus la période d’élimination sera longue. Il peut être conseillé de ne pas allaiter pendant la consommation d’alcool ou pour les 2 ou 3 heures suivant cette consommation d’alcool. Comme pour toute chose, il faut éviter les abus. En effet, une consommation régulière d’alcool en grande quantité de la part de la mère qui allaite peut ralentir le gain de poids ou mener à un arrêt de croissance chez le bébé.
Il existe une panoplie de recettes pour préparer de très bons cocktails qui ne contiennent pas d’alcool. Si vous êtes enceinte, si vous allaitez ou s’il y a des femmes qui allaitent ou surtout, des femmes enceintes parmi vos invitées, vous pouvez concocter des rafraîchissements sans danger pour bébé. Tout est dans la façon de présenter le cocktail. Il suffit de le servir dans un verre spécial, une flûte à champagne, un verre à Martini, une coupe à vin, et de décorer de jolis fruits.
Ces deux sites, Cocktail sans alcool et la régie des alcools de l'Ontario, vous proposent des recettes de cocktails sans alcool très intéressantes.
À votre santé! Et à celle de votre bébé!
Sources : Site Web de la conférence internationale sur le syndrome d’alcoolisation fœtale, l’Institut national de santé publique du Québec, Comité permanent de lutte à la toxicomanie, Santé Ontario, Allaitement.ca.