Vous recevrez sous peu des informations provenant de votre commission scolaire et de l’Agence de santé publique de votre région concernant cette campagne.
Qui doit recevoir le vaccin?
« On invite les parents à vérifier si leurs enfants, mais aussi eux-mêmes ont reçu les doses requises du vaccin et, si ce n’est pas le cas, on recommande d’aller se faire vacciner », indique Nathalie Lévesque, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS).
Les personnes nées avant 1970 n’ont pas à se faire vacciner, puisqu’elles ont déjà été exposées à la rougeole et donc immunisées contre la maladie. Pour celles qui sont nées entre 1970 et 1979, la dose unique déjà administrée dans leur petite enfance suffit. Une exception cependant pour les groupes qui sont considérés plus à risque, comme les travailleurs de la santé et les voyageurs qui devraient recevoir une nouvelle dose de vaccin.
Les adultes, les adolescents et les enfants nés après 1980 devraient quant à eux recevoir deux doses du vaccin. Les plus âgés de cette catégorie qui ne sont pas certains d’avoir été vaccinés quand ils étaient petits n’ont aucune contre-indication à recevoir les deux doses recommandées.
Calendrier de vaccination
Normalement, la première dose du RRO (rougeole, rubéole et oreillons) est administrée lorsque l’enfant est âgé d’un an et depuis 1996, le calendrier de vaccination du Québec prévoit un rappel à l’âge de 18 mois.
Pourquoi cette résurgence de la maladie?
Le fait que 10 à 15 % des enfants d’âge scolaire au Québec n’aient pas été vaccinés contre la rougeole depuis que l’on a instauré le rappel en 1996 est la principale cause de cette éclosion récente de la maladie, explique la porte-parole du MSSS.
Les premiers cas signalés en avril 2011 concernaient toutefois surtout des personnes de retour d’un voyage en Europe.
Entre le 3 avril dernier et le 19 octobre 2011, le Bureau de surveillance et de vigie (BSV) du MSSS a recensé 750 cas de rougeole, dont 11,5 % ont dû être hospitalisés. Depuis le 25 septembre, sept cas ont été rapportés dans les régions des Laurentides, de la Montérégie, de Montréal et de Québec.
La dernière éclosion importante de la maladie au Québec avait eu lieu en 2007, alors que l’on croyait la maladie éradiquée depuis 2002.
Femmes enceintes et bébés
Les femmes enceintes ne peuvent recevoir le RRO puisque tous les vaccins à base de virus vivants atténués – ce qui inclut le virus contre la rougeole - sont contre-indiqués au cours de la grossesse, en raison du risque théorique que le virus traverse le placenta et infecte le fœtus.
Cependant, les futures mamans doivent faire attention de ne pas être en contact avec cette maladie ! Elles sont plus vulnérables puisque les complications peuvent être nettement plus sévères que pour le reste de la population. La maladie peut provoquer entre autres un avortement durant le 1er trimestre, un accouchement prématuré au 2e ou au 3e trimestre et elle accroît le risque de malformation pour le fœtus durant toute la grossesse.
La vaccination RRO des enfants de moins de 12 mois n’est pas recommandée non plus puisqu’entre six et 11 mois, une minorité d’enfants ont encore des anticorps maternels qui peuvent neutraliser le vaccin. «
En vaccinant le reste de la population, on les protège tout de même »
, signale Mme Lévesque.
Le vaccin comporte-t-il des risques?
Douleur, rougeur et tuméfaction peuvent apparaître au site de l’injection (bras ou jambe), mais la réaction est de courte durée. Comme il s’agit d’un vaccin vivant (à base d’un virus vivant, mais dont l’effet pathogène a été éliminé par un procédé chimique), une réaction de type mini-rougeole est possible dans 5 à 15 % des cas : il est possible d’avoir de la fièvre, des taches rouges sur la peau, de même qu’un écoulement nasal, au cours des sept à 12 jours après la vaccination. La fièvre très élevée est rare.
En Europe aussi…
En Europe, la maladie est revenue en force en 2008 dans plusieurs pays européens, dont la France : entre janvier et juin 2011, 14 000 cas de rougeole y ont été déclarés. Il s’agit d’un argument de plus de vérifier votre carnet de vaccination avant d’entreprendre un voyage en Europe.
Transmission de la rougeole
La maladie n’est pas toujours transmise par des contacts directs et rapprochés avec la personne atteinte, puisque le virus peut survivre dans l’air pendant quelques heures après son passage ; on peut donc le transmettre en toussant ou en éternuant par exemple. Le virus est vorace : à son contact, neuf personnes sur dix développent la rougeole.
Les symptômes
La rougeole, qui dure généralement d’une à deux semaines, se manifeste par la fièvre, la toux, l’écoulement nasal, la conjonctivite et des rougeurs cutanées. Ces éruptions sont de petites taches légèrement surélevées qui apparaissent d’abord derrière les oreilles et sur le front, environ 14 jours après la contamination. Elles laissent quelques espaces de peau saine et descendent ensuite sur le visage, le cou, le haut du corps, puis jusqu’aux pieds, approximativement au troisième jour. Les rougeurs s’accompagnent de ganglions.
Complications
Beaucoup de gens croient à tort que la rougeole est une maladie bénigne. Pourtant, elle peut mener à de graves complications, comme une encéphalite aiguë (un cas sur 1000). Les complications les plus fréquentes sont les otites et les infections pulmonaires.
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) rappelait à la fin d’octobre que la rougeole, une maladie très contagieuse, « représente une des causes importantes de décès du jeune enfant ».