Santé

Qu'est-ce que l'autisme?

Vous l’observez depuis quelque temps, lorsque vous déposez votre enfant au CPE chaque matin. Il est pratiquement toujours seul, joue bizarrement avec ses jouets, parle peu, positionne et bouge parfois son corps d’une drôle de façon, n’a pas de contact visuel et semble peu intéressé par les autres. L’enfant autiste est de plus en plus intégré dans les divers milieux de la société. C’est pour cette raison que la société doit se pencher sur les diverses façons de favoriser son intégration.

Causes, critères diagnostiques, recherche de nouveaux traitements, intégration scolaire, tous ces aspects de la problématique font l’objet d’études scientifiques rigoureuses et complexes. Les TED regroupent principalement le trouble autistique ou l’autisme, le Syndrome d’Asperger (SA), les TED non-spécifiés, de Syndrome de Rett et le trouble désintégratif de l’enfance. Ils se définissent comme étant des troubles qui entravent le développement normal et plongent l’enfant et sa famille dans une réalité souvent difficile à comprendre. Tout un monde d’intervenants et de spécialistes doit se construire autour de l’enfant autiste et sa famille pour lui permettre de se développer le plus normalement possible.

L’autisme

L’autisme est le TED le plus diagnostiqué (1 enfant sur 15 000) et on compte 4 garçons pour une fille. On observe généralement les premières manifestations dans la petite enfance (vers 2-3 ans), bien que certains parents observent tôt des particularités chez leur bébé. L’autisme touche principalement les sphères de la communication, des interactions sociales et des comportements stéréotypés.

Les enfants atteints d’autisme ont des anomalies sur plusieurs plans :

  • Du langage (retard ou absence de langage, écholalie, etc.);
  • De leurs interactions sociales qui sont absentes ou inadéquates (contact visuel absent ou fuyant, mimiques sociales pauvres, capacités d’imitation limitées, etc.);
  • ils ont des intérêts particuliers pour les objets plus que pour des personnes (obsession sur certains sujets (par ex. les dinosaures), faire tourner des jouets, agiter un crayon devant ses yeux, regarder l’eau tourner dans la toilette, regarder un ventilateur tourner, etc.);
  • ils ont des comportements répétitifs (balancement du corps, postures anormales, mouvements rapides des mains ou des bras, positions anormales des yeux, etc.)

Il est possible d’identifier divers degrés de l’autisme. L’autisme dit « de haut niveau » est identifié lorsque l’enfant présente toute la gamme des symptômes, mais qui ne présente pas de limites sur le plan intellectuel. L’autisme dit « de bas niveau », aussi appelé « autisme classique », est indiqué quand l’enfant présente, en plus des symptômes de base, plusieurs limites intellectuelles. Enfin, « l’autisme atypique » est identifié lorsque le trouble de l’enfant ne correspond pas à tous les symptômes de base, mais qu’il est possible d’en identifier plusieurs, et ce, à divers degrés d’atteinte.

En plus de ces symptômes, il est possible d’observer une multitude de troubles associés à l’autisme

  • des retards de développement;
  • des troubles du sommeil et de l’alimentation;des problèmes dans l’acquisition de la propreté;
  • des problèmes moteurs et sensoriels, ainsi que des troubles émotifs (anxiété) et d’attention.

L’autisme est donc un trouble à multiples symptômes qui s’exprime de façons différentes d’un individu à l’autre.

Les causes

Les causes de l’autisme ne sont pas encore clairement établies, cependant il semble y avoir un consensus chez les spécialistes pour admettre qu’il existe des causes multiples à l’autisme et que son origine est organique, donc qu’il y a une prédisposition génétique. Plusieurs recherches se poursuivent actuellement pour préciser davantage l'apparition de l’autisme et des troubles envahissants du développement. Il est donc possible de croire qu'il s'agit d'une combinaison de différentes causes encore mal définies.

L’évaluation

Le diagnostic de l’autisme se fait généralement par un pédopsychiatre. Par contre, certains psychologues spécialisés dans le domaine font l’évaluation de l’autisme dans le but d’accélérer le processus de services puisque l’évaluation en pédopsychiatrie peut se faire après plusieurs mois d’attentes. De cette façon, l’enfant peut commencer à recevoir les traitements qui lui sont nécessaires tout en attendant d’obtenir un diagnostic définitif de la part d’un pédopsychiatre.

Lors de l’évaluation, le spécialiste évalue chez l’enfant ses habiletés intellectuelles, sociales et de communication. Il tente, de plus, d’identifier les symptômes de l’autisme par observation directe de l’enfant et, enfin, il procède à une entrevue complète avec les parents et toute autre personne susceptible d’apporter de l’information pouvant aider à poser le diagnostic. L’utilisation de divers tests et de questionnaires sert à mieux identifier le trouble et ses composantes. On doit compter plusieurs rencontres échelonnées sur quelques semaines, avant d’obtenir un diagnostic d’autisme. Par la suite, le début rapide des traitements est préconisé.

Les méthodes éducatives et thérapeutiques

L’autisme et les TED sont des troubles qui ne se guérissent pas. Mis à part le 1 % de la population qui vivra une guérison spontanée, l’enfant atteint d’autisme le demeurera tout au long de sa vie. Cependant, malgré une guérison quasi impossible, plusieurs méthodes ont fait leurs preuves quant à leur efficacité sur la diminution des symptômes et l’émergence d’apprentissages de toutes sortes chez les enfants autistes.

Parmi les méthodes les plus efficaces, on retrouve l’intervention comportementale intensive (ICI) que plusieurs recherches dans le domaine de l'autisme désignent comme étant la technique éducative la plus concluante pour l'enseignement auprès des enfants autistes. Cette méthode qui est la seule valorisée par le ministère de la Santé et des Services sociaux depuis 2003 permet d'induire, chez les enfants autistes âgés de 2 à 7 ans, des apprentissages qui, sinon, seraient difficilement acquis et maintenus. Cela implique que dès l’âge de 2 ans, l'enfant autiste est exposé de façon intensive pour un minimum de 25 heures par semaine aux techniques d'enseignement appliquées par un éducateur spécialisé.

Une autre intervention très populaire et aussi utilisée dans les programmes éducatifs de l’autisme, est la méthode TEACCH créée dans le but de développer l’autonomie des personnes autistes de tout âge, autant en milieu familial, scolaire, de travail ou communautaire, leur permettant un fonctionnement le plus normal possible. Cette méthode est celle que l’on retrouve principalement dans les écoles du Québec. Basée sur les stades de développement, elle consiste à concevoir un environnement spécial dans le but de le rendre fonctionnel pour l’enfant.

D’autres méthodes d’intervention telles que la musicothérapie, l’ergothérapie, la pharmacologie, les changements de diètes (élimination de la caséine et du gluten dans l’alimentation), sont utilisées pour aider à contrôler les symptômes de l’autisme.

Points importants à considérer lors des traitements :

  • La combinaison de plusieurs techniques lors de l’élaboration d’un plan de traitement pour une personne autiste est préconisée;
  • un plan d’intervention individualisée centrée sur les besoins de la personne est primordial;
  • il est nécessaire que les traitements commencent le plus tôt possible chez l’enfant (vers 2 ans) et le plus intensément possible dans le but d’augmenter les chances d’amélioration.
Intégration scolaire

De plus en plus d’enfants autistes entrent dans le réseau scolaire. Pour réussir leur intégration scolaire, l’école doit mettre en place divers services permettant à l’enfant autiste de bien s’intégrer et se développer. Les méthodes d’interventions dont je parlais plus haut permettent d’augmenter les chances d’une intégration réussie dans une classe régulière avec accompagnateur ou dans une classe spéciale. Il est clair qu’un plan d’intervention personnalisée doit être fait pour favoriser un apprentissage basé sur les forces et les limites de l'enfant autiste.

L’intégration n’est pas efficace pour tous les enfants autistes. Certains enfants autistes réussissent à bien s’intégrer et à devenir plus sociables dans des classes d'enfants ou des milieux de personnes non autistes. C’est alors avantageux pour l’élève puisqu’il a la chance d’être exposé aux niveaux intellectuels et sociaux de ses pairs. De plus, il est possible pour l’enfant d’apprendre plus de comportements d'interaction sociale adéquats, de communication et d’imitation de ses pairs.

Cependant, il faut concevoir qu’éventuellement le niveau scolaire deviendra plus difficile pour l’enfant. Les chances d'une intégration efficace commencent à diminuer à la fin de la troisième année scolaire alors que les travaux deviennent plus difficiles et le rythme d’apprentissage plus rapide. Le système scolaire régulier ne constitue pas nécessairement le meilleur environnement d'apprentissage pour tous les enfants autistes. C’est pourquoi il existe divers types d’intégration permettant soit une intégration sélective (par sujet ou classe), une intégration partielle (½ journée d'intégration, journée d'enseignement séparée) ou une intégration complète sans aucune exception. L’école doit être en mesure de répondre à cette organisation.

Enfin, certaines habiletés de base chez l’enfant, telles qu’un minimum de communication et de socialisation, un certain niveau d’autonomie personnel, un minimum d’habiletés scolaires dont l’attention à la tâche, un répertoire d’activité et de loisirs et des comportements adéquats (peu de gestes d’autostimulation), doivent être présentes dans le répertoire de l’enfant avant d’entrevoir une intégration. Intégrer un enfant sans qu’il ait ces habiletés de base risquerait de nuire à la réussite son intégration.

Malheureusement, il n’existe pas de formule magique permettant d’assurer la réussite de l’intégration scolaire d’un enfant autiste. Cependant, l’addition d’ingrédients positifs tels que le psychologue scolaire, la classe TEACCH, un enseignant et un éducateur formés, la préparation de l’enfant, la participation des parents, l’évaluation des potentiels de l’enfant, l’implantation d’un plan d’intervention personnalisée vont assurer une certaine réussite.

Quelques références pertinentes

Plusieurs organismes aident les personnes autistes et leur famille. Il est possible d’y retrouver une multitude d’informations permettant de mieux comprendre ce trouble. Je vous en suggère quelques-unes.


Cette semaine
Les mots de Passe-Partout : pour apprendre en s’amusant

Cette émission jeunesse a marqué plus d’une génération, nous sommes nombreux à avoir grandi en compagnie de Passe-Montagne, Passe-Carreau et Passe-Partout.

20 cabanes à sucre familiales

Puisque le goût de l’érable coule dans nos veines, allons s’en pourlécher les babines encore cette année! Voici des suggestions de cabanes à sucre dans toutes les régions du Québec.

Le RQAP : plus flexible que jamais

Présenté par le Gouvernement du Québec.

Saviez-vous que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) vous permet de concilier encore plus facilement vos responsabilités familiales et professionnelles? 
 

Sarah-Jeanne Labrosse raffole de ces produits pour bébé

Dans un monde où la peau délicate des tout-petits demande une attention particulière, les soins Mustela émergent comme un phare de confiance offrant des produits qui évoquent la tendresse et le réconfort d’un câlin.