Les allergies saisonnières frappent les résidents de toutes les régions du Québec. Il suffit qu’il y ait des arbres, des graminées ou des herbacés, aussi bien dire partout excepté dans le Grand Nord québécois. La seule différence réside dans la période de l’année, puisque les différentes plantes ne sont pas allergènes en même temps partout, donc il peut y avoir quelques semaines de décalage dans les pointes d’allergies selon la région où l’on se trouve. Cette année, les attaques de pollen ont été hâtives et font déjà souffir des milliers de personnes.
Le pollen est une fine particule qui est invisible à l’œil nu et qui voyage sur des kilomètres. Pour se reproduire, toutes les plantes produisent du pollen. Même en n’ayant pas la plante problématique dans son environnement immédiat, on peut quand même y être exposé.
Dès le bourgeonnement des arbres à la fin mars, en passant par la pollinisation des graminées en mai, juin et juillet, suivi de celle des herbacés - surtout l’herbe à poux - en juillet, août, septembre et octobre, le pollen est partout dans l'air. « Avec les changements climatiques, on constate que la saison des allergies saisonnières s’est allongée en s’étirant plus précocement au printemps et plus tardivement à l'automne, ce qui fait que les malaises durent plus longtemps », explique le docteur Marie-Josée Francoeur, allergologue pédiatrique.
Les plantes les plus allergènes
- Herbe à poux
- Bouleau
- Érable
Symptômes
- Yeux : rouges, qui piquent et qui pleurent, paupières enfléesNez : congestion, éternuements, démangeaisons
- Peau : démangeaison, plaques qui ressemblent à de l’urticaire.
- Asthme. Chez certaines personnes, les allergies saisonnières peuvent déclencher des crises d’asthme.
Comme c’est le pollen qui est responsable des allergies et que le pollen est partout dans l’air, il devient difficile de ne pas être exposé à la source de l’allergie. « En allergies, la première façon d’intervenir consiste à contrôler son environnement dans la mesure du possible. Premièrement, il faut modifier ses comportements pour minimiser ses contacts avec les pollens. Pour y arriver, il est important de surveiller l’indice pollinique dans les médias. Les jours où l’indice est élevé, on essaie de réduire nos activités à l’extérieur ou on contourne le problème en mettant un masque pour tondre la pelouse ou pour jardiner », conseille le docteur Francoeur.
Trucs pour minimiser les impacts des allergies
- Surveiller l’indice de pollen; vous pouvez également télécharger une application gratuite pour iPhone/Android, développée par Réactine pour vous permettre d'accéder à l'indice de pollen en tout temps et en tout lieu!
- Réduire ses activités extérieures quand l’indice pollinique est élevé, surtout les journées chaudes et venteuses. Après la pluie, le niveau de pollen est à son plus bas;
- Porter un masque lorsqu’on jardine ou qu’on tond la pelouse;
- En rentrant dans la maison, on se lave les mains ou on prend une douche pour éliminer le pollen dans les cheveux et sur la peau;
- Changer de vêtements en entrant dans la maison;
- Garder les fenêtres fermées le plus souvent possible. Si vous avez un système de climatisation, il est conseillé de choisir l’option de circulation d’air interne et de mettre un filtre pour bloquer les particules de pollen;
- Éviter de faire sécher les vêtements et la literie sur la corde à linge. En séchant à l’extérieur, les vêtements retiennent les particules de pollen et ainsi la personne allergique porte des vêtements remplis d’allergènes.
Traitement pharmacologique
On aura beau appliquer à la lettre toutes les recommandations, les symptômes des allergies peuvent être incapacitants, même chez les enfants. Selon le docteur Marie-Josée Francoeur, « si les symptômes sont légers, les antihistaminiques ont un rôle très important pour diminuer la cascade de symptômes typiques, comme les yeux rouges qui piquent et qui pleurent, les éternuements, la congestion, les démangeaisons. »
Dr Francoeur recommande de choisir un antihistaminique sans somnolence (par exemple Réactine, Claritin, Aerius.) « C’est déjà assez incommodant d’être pris avec des allergies, si en plus on prend un médicament qui crée de la somnolence, on est doublement touché. Les antihistaminiques non sédatifs en font la promotion sur l’emballage, ceux qui le sont n’en parlent pas. » Votre pharmacien pourra vous conseiller sur le meilleur produit à utiliser dans votre cas, n’hésitez pas à demander son aide.
Il pourrait être également approprié de consulter un médecin qui pourra vous donner un traitement spécifique en fonction de la sévérité des symptômes. « Il existe d’autres armes thérapeutiques que les antihistaminiques, par exemple les corticostéroïdes nasaux et les gouttes pour les yeux, mais ces médicaments très efficaces ne sont disponibles que sur prescription », ajoute le Dr Francoeur.
D’ailleurs, le Dr Francoeur conseille de consulter un médecin pour établir un diagnostic précis des allergies. « On est conscient comme allergologues qu’il n’est pas facile d’avoir un rendez-vous avec un spécialiste comme nous. On est peu nombreux – une trentaine au Québec, dont moins de 10 avec une spécialité pédiatrique — et la liste d’attente peut être longue. Mais les médecins de famille ou les pédiatres sont tout à fait en mesure de démarrer un traitement adéquat. Ceux qui nous seront référés en deuxième ligne sont ceux qui n’auront pas réagi au traitement prescrit et ceux qui choisissent un traitement de désensibilisation. »