En 2008, selon Statistique Canada, 72 % des femmes de ce groupe d'âge ont déclaré avoir subi une mammographie au cours des deux années précédentes, soit une augmentation de 40 % par rapport à 1990. L'étude précise que la croissance s'est produite de 1990 à 2000-2001, après quoi le taux s'est stabilisé.
Les programmes organisés de dépistage du cancer du sein ont vu le jour en 1988 et sont offerts dans toutes les provinces depuis 1998. La Société canadienne du cancer estime que quelque 22 700 femmes apprendront cette année qu'elles sont atteintes du cancer du sein, et qu'environ 5 400 d'entre elles en mourront.
Un épidémiologiste qui travaille au sein de l'organisme, le Dr Prithwish De, a indiqué que le taux de mortalité du cancer du sein était en recul depuis le milieu des années 1980, soit à peu près au même moment où les programmes de dépistage ont été mis en place au Canada. En 1986, 32 femmes sur 100 000 Canadiennes sont mortes du cancer du sein, tandis que pour l'année 2009, la Société canadienne du cancer évalue le taux de mortalité à 22 femmes sur 100 000.
« Le nombre de mammographies au cours de cette période, depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990 jusqu'à aujourd'hui, a certainement augmenté de façon parallèle au recul du nombre de décès causés par le cancer du sein », a certifié le Dr De.
Mais il n'est pas certain, selon le spécialiste, que l'augmentation du nombre de femmes qui ont eu recours à des mammographies a causé directement la baisse du nombre de décès. Il y a toutefois « un assez bon indice que les deux sont probablement liés », a-t-il précisé. Le Dr De a également souligné que les méthodes de traitement avaient été améliorées au cours de la même période, ce qui a probablement contribué au recul du taux de mortalité par le cancer du sein.
L'étude de Statistique Canada conclut en outre qu'un nombre important de Canadiennes ne suivent toujours pas régulièrement de test de dépistage du cancer du sein.
Par ailleurs, entre 2005 et 2008, le taux d'utilisation de la mammographie a diminué chez les femmes qui vivaient dans les ménages touchant les plus faibles revenus, passant de 67 %, en 2005, à 61 %, en 2008. Un recul comparable a été observé chez les femmes n'ayant pas terminé leurs études secondaires. Par contre, depuis 2000-2001, le pourcentage des femmes vivant dans les ménages touchant les revenus les plus élevés ayant déclaré avoir subi une mammographie a été relativement stable, s'établissant à 78 %.
L'étude de Statistique Canada note également que 40 % des Canadiens âgés d'au moins 50 ans avaient subi un test récent de dépistage du cancer colorectal en 2008, première année pour laquelle existaient des données nationales.
La Société canadienne du cancer et d'autres organismes de santé recommandent aux femmes âgées de 50 à 69 ans de subir une mammographie tous les deux ans. Les autorités n'ont pas émis de recommandations formelles de dépistage pour les femmes d'un plus jeune âge, outre celles qui sont considérées comme étant particulièrement à risque, en raison notamment d'antécédents familiaux ou d'autres facteurs.