Après une saison froide à être un peu plus sédentaires, plusieurs sont celles (et ceux) qui se scrutent dans le miroir avec angoisse à l'idée de troquer les lainages pour des hauts plus ajustés. Les différentes compagnies de produits amincissants ne manqueront pas de vous bombarder de corps correspondant aux standards irréalistes de beauté et de vous faire miroiter qu'il est possible d'avoir celui de Kendall Jenner juste à temps pour l'été grâce… à leurs produits.
Ce n'est pas un phénomène nouveau, bien évidemment, et cette année ne fera pas exception, d'autant plus que les sondages révèlent que le confinement a été propice à la prise de poids chez une bonne partie des Québécois. Méfiez-vous, les tactiques de vente des compagnies de produits amincissants sont de plus en plus insidieuses et jouent beaucoup sur notre émotivité!
C'est l'exposition qui crée l'accoutumance
Les produits minceur se retrouvaient déjà littéralement partout autour de nous : les épiceries, les pharmacies, les librairies, les gyms, même certaines cliniques... Et maintenant, ils prennent d'assaut nos écrans. Le temps passé sur les différentes plateformes de réseaux sociaux a explosé dans la dernière année. Pour briser l'isolement causé par le confinement, beaucoup sont allés chercher leur expérience sociale en virtuel. Il était donc logique que l'industrie de la minceur saute sur l'occasion de se faire encore plus omniprésente en ligne.
La décision de plusieurs entreprises de se tourner vers les influenceurs, par exemple, pour faire la promotion de leurs produits est très calculée : ce sont des panneaux publicitaires camouflés, ni plus ni moins. L’industrie de la minceur profite du fait que beaucoup de jeunes prennent pour modèles certains influenceurs et influenceuses pour aller chercher un auditoire encore plus élargi (et jeune). Les publications de type #pub #ad #sponsor #partenariat sont si nombreuses qu'on ne les remarque même plus! Et c'est sans compter un autre phénomène qui prend de l'ampleur depuis quelques années : le MLM (multi-level marketing), qui s'immisce jusque dans nos contacts pour nous vendre un smoothie magique ou une pilule révolutionnaire. C'est alors bien insidieusement que l'idée de faire appel à ce genre de produits nous vient en tête.
Anita veut perdre du poids, une vidéo qui fait réfléchir :
Banal, mais pas vraiment
Nous sommes de plus en plus accoutumés à voir passer autant de publicité pour maigrir, et cela rend l'option du produit « miracle » d'autant plus tentante. Nombreuses sont les femmes qui se sont laissées influencer par un café brûleur de graisses, une vitamine qui coupe la faim, une machine qui fait contracter les muscles par influx électrique... bref, autant de moyens « faciles » de maigrir. Mais qu'arrive-t-il lorsque le produit s'avère finalement inefficace?
Certaines en sortent simplement déçues, mais plusieurs se mettent alors à enchaîner les différents produits dans l'espoir que le prochain soit le bon. L'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) souligne que les tentatives peuvent parfois être nombreuses : 6 % des gens tentant de contrôler leur poids auraient accusé plus de 21 tentatives d'amaigrissement, et la plupart essaieront au moins deux produits ou moyens. Seulement dans la dernière année, il a été révélé que trois Québécois sur cinq ont tenté de perdre du poids et/ou de le maintenir. De plus, 95 % des gens ayant réussi à perdre du poids par le biais d'un quelconque régime reprennent le poids perdu dans les années qui suivent. S'en suit un cercle vicieux qui crée de l'insatisfaction soutenue par rapport à son apparence et qui pousse plusieurs Québécois à se rabattre sur des méthodes risquées pour maigrir, allant jusqu'à développer des troubles alimentaires.
Il n'y a pas de solution miracle
La phrase à se rappeler en ce qui a trait aux produits amaigrissants : « Si ça semble trop beau pour être vrai, ça l'est assurément. » Une perte de poids saine et soutenue demande du temps et de la constance, ce n'est pas miraculeux et ce n'est pas instantané; n'importe quelle publicité qui assure le contraire est à ignorer.
De plus en plus, la littérature scientifique tend à démontrer que minceur n'est pas toujours synonyme de santé, et que l'adoption de saines habitudes de vie contribue beaucoup plus à la santé globale que le fait de perdre du poids. Plutôt que de compter les calories et chercher activement des moyens de perdre du tour de taille, il est plus gagnant de manger de façon équilibrée, de privilégier un mode de vie plus actif, mais aussi de dormir suffisamment et de prendre le temps de prendre soin de soi. Des bonnes habitudes de vie, c'est ça la clé d'une bonne santé physique et mentale! Pour en savoir plus, consultez le site apparencestrompreuses.ca
À noter : Avant d'entreprendre une démarche de perte de poids, consultez votre médecin. Certains produits proposés pour la perte de poids, bien que naturels, peuvent entrer en conflit avec certains médicaments et conditions de santé. Un professionnel de la santé reconnu saura vous guider pour que votre démarche soit sécuritaire.
Écrit par Carole-Ann Paul en collaboration avec l'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ)