Les types d’intervention
Il existe quatre interventions pour remodeler les seins. L’augmentation mammaire permet d’avoir une poitrine un peu plus volumineuse grâce à des prothèses implantées dans les seins.
La réduction mammaire est destinée aux femmes dont le poids excessif des seins représente une source d’inconfort majeure. Le chirurgien enlève alors un excès de peau et de sein.
Les femmes dont les seins s’affaissent ou celles dont la forme et le volume des seins ont une apparence inesthétique peuvent avoir recours à la reconstruction mammaire. On procède aussi souvent à ce genre de reconstruction chez les femmes qui ont subi une mastectomie après un cancer du sein. Cette méthode consiste à introduire une prothèse sous le muscle grand pectoral par une incision à proximité de la cicatrice de mastectomie.
Le redrapage mammaire est un remodelage du sein (sans en réduire le volume) pour les femmes dont la poitrine est trop basse dans la partie supérieure, un changement qui survient souvent à la suite d’une perte de poids substantielle ou après plus d’une grossesse.
Les prothèses : mise en garde
Les prothèses en silicone, qui avaient été interdites en 1992 parce que l’on croyait qu’elles représentaient une menace à la santé des femmes, sont à nouveau disponibles. Plusieurs études avaient par la suite démontré qu’elles ne constituent pas un danger pour la santé.
Toutefois, des scientifiques ont émis de sérieuses réserves au sujet de ces conclusions. L’un d’eux, un chimiste de Santé Canada cité dans le Journal de Montréal le 24 octobre 2011, a analysé plus de 16 000 prothèses retirées des seins de femmes. Il exprime son inquiétude en soulignant les risques associés à l'interaction entre un corps étranger et des tissus vivants qui changent continuellement, à proximité des organes vitaux.
Un autre chercheur, professeur de chirurgie à l’Université Laval, déplore pour sa part que de petites molécules de silicone parviennent toujours à passer à travers l'enveloppe de l'implant, même si des fabricants, eux, affirment que ce n’est plus le cas. Le chercheur souligne d’ailleurs que les recherches sur l'innocuité du produit sont menées par les fabricants eux-mêmes.
Les femmes qui souhaitent voir leur poitrine prendre de l’ampleur grâce à la chirurgie doivent donc IMPÉRATIVEMENT se renseigner auprès de sources d’information… crédibles et objectives. Les chirurgiens ne sont pas les mieux placés pour jouer ce rôle, puisqu’ils ont un parti pris en faveur de l’opération.
Une journaliste du Journal de Montréal en a d’ailleurs établi la preuve en visitant, à titre de « fausse future patiente », le cabinet de sept d’entre eux. Son constat : les explications au sujet des risques liés aux implants sont incomplètes et des chirurgiens vantent même les vertus de certains modèles de prothèse…
Il vaut donc mieux se renseigner auprès d’un médecin de famille qui pourrait vous fournir un avis médical plus impartial.
Alternative moins risquée
Les prothèses de salin sont des implants mammaires remplis d’eau saline. Elles forment parfois des plis palpables sur les côtés, mais elles sont moins dispendieuses. La texture de la prothèse en silicone se rapproche davantage de celle du sein, mais elle est plus dispendieuse (plus de 1 000 $) et il faut la changer aux 12 à 15 ans.
Se préparer
Chaque année au Québec, plus de 5 000 femmes subissent une intervention pour augmenter le volume de leur poitrine, alors qu’on ne connaît pas les statistiques récentes concernant la réduction et le redrapage mammaires.
Voici les recommandations du Dr Eric Bensimon, chirurgien plastique et esthétique et président de l’Association des spécialistes en chirurgie plastique et esthétique du Québec, pour préparer leur corps à la chirurgie :
- Évitez les médicaments anti-inflammatoires, antigrippaux ou à base d’aspirine deux semaines avant l’opération, car ils peuvent provoquer des saignements. Vous pouvez consulter votre pharmacien pour vous assurer que les médicaments que vous souhaitez prendre ne sont pas contre-indiqués.
- Ne prenez pas non plus de produits naturels, homéopathiques ou des vitamines synthétiques.
- Vous devrez vous abstenir de consommer de l’alcool pendant les deux semaines qui précèdent l’intervention, de même que pendant les deux semaines après la chirurgie.
- Les fumeuses devront écraser définitivement au cours de ces deux périodes (voire trois semaines avant l’opération).
- Prévoyez, pour le retour de « la nouvelle femme » que vous serez, des vêtements amples et des chaussures qui s’enfilent aisément, des repas faciles à réchauffer et de l’aide à la maison, qui sera d’autant plus nécessaire si vous avez de jeunes enfants.
Comment se déroule l’intervention
Le chirurgien fait une incision sous le sein, dans le creux de l’aisselle ou sur le pourtour du mamelon. Il crée ensuite un espace afin de pouvoir loger la prothèse puis referme l’incision et la recouvre d’un pansement qui a la forme d’un soutien-gorge.
Les chirurgies du sein sont effectuées sous anesthésie générale ou locale, selon la nature de l’intervention et les caractéristiques propres à la patiente. Elles durent en moyenne un peu plus d’une heure.
Après l’intervention…
Les points de suture sont généralement retirés de quatre à sept jours après l’opération et vous pourriez alors constater des ecchymoses et un léger gonflement sur la peau, ce qui est normal. Il est possible aussi que vous ressentiez un peu de douleur dont l’intensité varie d’une personne à l’autre, mais la prise d’analgésiques vous soulagera et vous pourrez reprendre vos activités (pas de tâches extrêmes ou de travail acharné bien entendu !) quelques jours après l’intervention.
Il faudra éviter les exercices physiques pendant deux à trois semaines et on recommande de ne pas conduire pendant au moins les trois jours qui suivent l’opération.
D’autre part, ne vous attendez pas à des résultats spectaculaires trop rapidement. Il faudra attendre la guérison complète, qui prendra quelques mois, avant d’apprécier votre nouvelle apparence.
Complications post-chirurgicales
Les risques d’effets secondaires sont minimes, mais ils existent : infections, saignements, mauvaise cicatrisation et changement dans la sensibilité des mamelons sont parmi les plus courants.
Vous devrez par ailleurs porter un soutien-gorge de maintien pendant une à deux semaines après l’intervention.
Des études crédibles ont démontré que la chirurgie mammaire n’accroît pas le risque d’être frappée par le cancer, mais les professionnels de la santé recommandent de ne pas laisser tomber l’habitude de procéder à votre auto-examen des seins.
Grossesse et allaitement
Les femmes qui ont subi une intervention d’augmentation mammaire devraient attendre un an avant de tenter de concevoir un autre bébé, afin d’éviter que la montée laiteuse suivant l’accouchement n’entraîne la formation de vergetures sur la peau déjà étirée par l’implant.
Les chirurgies du sein n'empêchent pas toujours d’allaiter. Cependant, comme le précise Vanessa Kim Lavoie, accompagnante à la naissance, « ça dépend du type d'intervention. Si l'implant est inséré sous le muscle, en théorie, il n'y a pas de problèmes. Par contre, si l'implant est sur le muscle et l'incision faite au niveau du mamelon, malheureusement l'allaitement sera quasiment impossible puisque les canaux lactifères auront été sectionnés; certains peuvent se reconstruire, mais jamais assez pour allaiter... »
Les coûts
Attendez-vous à voir le solde de votre carte de crédit augmenter en même temps que le volume de votre poitrine : l’augmentation mammaire coûte entre 5 000 à 8 000 $, selon le type de prothèse choisi!
Vous devrez débourser entre 4 500 et 6 000 $ pour faire remodeler votre poitrine (redrapage alors que le coût d’une réduction mammaire se chiffre à environ 5 500 $.
Sources : Dr Eric Bensimon (Chirurgie plastique esthétique et reconstructive), Dre Élise Bernier (Centre de chirurgie et de médecine esthétique), Dr Paul Durenceau (Chirurgie esthétique)