Femme

Les mamans et le féminisme

Réalisez-vous à quel point le féminisme a changé notre rôle de mère? Croyez-vous qu’il y a encore une place pour le féminisme dans nos familles?

Le féminisme qu’on voit aujourd’hui n’a rien à voir avec les premières vagues du mouvement féministe. D’ailleurs, si nous voyagions 100 ans en arrière, nous serions toutes vues comme des féministes très engagées, voire enragées, mais les choses ont changé et c’est tant mieux.

Grâce aux femmes qui sont passées avant nous, nous sommes nées au cœur d’un féminisme pratique qui se joue dans les détails, qui dénonce les stéréotypes et qui s’exprime à travers des femmes inspirantes qui sont désormais en position d’être entendues. Est-ce que c’est mauvais pour notre « métier » de mère d’être féministes? Pas du tout. Voici pourquoi.

Un peu d’histoire

Pendant longtemps, les féministes ont été perçues dans notre culture comme étant des amazones guerrières et célibataires qui méprisaient les hommes et tout ce qui venait avec, incluant la famille. Ces « bruleuses de brassières » qui haïssaient le fait masculin existaient-elles vraiment? À part dans l’imaginaire masculin de l’époque, non, elles n’existaient pas. Cette perception du féminisme est fausse et très péjorative. Par contre, les femmes qui ont combattu les préjugés et les injustices ont bien existé, elles.

Les femmes de la première vague de féminisme ont combattu pour obtenir le droit de vote. C’est dire si elles partaient de loin. Celles de la deuxième vague, entre 1960 et 1970, ne voulaient plus être considérées comme mineures selon la loi et demandaient l’ouverture de garderies pour avoir accès à des métiers traditionnellement masculins.

Par ailleurs, plusieurs de vos mères ont probablement lu des magazines féministes au cours de votre enfance. Il y en avait plusieurs dans les années 80, dont le magazine La vie en rose qui a été publié de 1979 à 1987.

Le saviez-vous?

Les féministes américaines n’ont pas brûlé leurs soutiens-gorges en 1968. Elles ont plutôt jeté des soutiens-gorges dans une « poubelle de la liberté », en même temps que d’autres objets symboliques tels que des chaussures à talons hauts, des revues Playboy...

Le « bra-burning » a plutôt servi les antiféministes. Il sollicitait l’imaginaire religieux de l’enfer et du bucher, et il ridiculisait les militantes, car cette cause du soutien-gorge semblait bien triviale comparée aux autres problèmes graves qui préoccupaient la planète à l’époque.

Source : Marilyn Yalom, A History of the Breast, New York, Ballantine, 1998.

Féministe et maman, est-ce que c’est possible?

Féminisme et maternité ne sont pas des opposés, tout comme le fait de vivre avec un homme n’exclut pas qu’une femme aspire à l’égalité des sexes. Il faut comprendre que le féminisme est une question d’égalité qui devrait aller de soi, ce n’est pas une bataille d’un sexe contre l’autre.

Au contraire, c’est toute la famille qui gagne dans l’égalité des sexes. Par exemple, si les femmes obtenaient l’égalité salariale, ce qui est loin d’être fait avec encore 12,1 % d’écart, c’est toute la famille qui aurait plus d’argent. Les mères monoparentales auraient aussi beaucoup plus de facilité à s’organiser si leur salaire reflétait mieux le travail accompli. C’est peut-être pour cette raison que de plus en plus d’hommes se disent féministes aujourd’hui.

Les mères d’aujourd’hui qui travaillent en plus d’élever leurs enfants sont déjà féministes au sens large du terme, si on se réfère à une époque qui est révolue. En oubliant les préjugés du passé, il est maintenant tout naturel que les femmes soient aussi reconnues que les hommes pour le travail qu’elles accomplissent. Pourtant, l’inégalité salariale et des questions telles que « avez-vous l’intention d’avoir des enfants » demandées en entrevue démontrent qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.

L’éducation des petites filles… et des petits garçons

Le féminisme des mamans passe aussi par l’éducation des filles… et des garçons. En effet, si l’égalité des sexes est l’objectif ultime des féministes et que cette égalité n’est pas une lutte, mais bien un équilibre à atteindre, c’est un travail qui doit aussi être entrepris dans l’éducation des garçons. Pour ce faire, il faut cesser d’utiliser les préjugés et les clichés dans l’éducation de nos enfants.

Évidemment, les deux sexes ont chacun leur force, nous le savons. Mais renier aux garçons le droit d’avoir bon goût, d’avoir des émotions et de parler de ce qu’ils vivent a trop longtemps empêché les hommes de comprendre ce qu’ils ressentaient. Ils avaient peur d’avoir des caractéristiques de ce sexe faible à qui il ne fallait pas ressembler. Finalement, avec du recul, ce n’est pas honteux d’avoir des points communs. Le féminisme nous l’aura aussi appris.

Le féminisme, en fin de compte, c’est un idéal qui aidera les filles à s’aimer de plus en plus pour ce qu’elles sont. Il aidera aussi les garçons à accepter que des émotions ne sont pas « un côté féminin » ou quelque chose dont il faut avoir honte. C'est plutôt un côté humain dont il faut prendre conscience pour avoir des relations saines avec les autres.

Références
  1. Le féminisme québécois au Musée McCord
  2. Données IRIS sur l’inégalité salariale
  3. Réflexion sur l’équilibre émotionnel des garçons et leur éducation (en anglais)
Image de Anne Costisella

Anne Costisella est diplômée en communication publique à l’Université Laval et maman de deux enfants. En plus d'être une rédactrice web d'expérience,  Anne est aussi l'auteure du blogue Techno Maman


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