L’instinct paternel, c’est quoi exactement?
Quand on parle d’instinct parental, on réfère en général à une sensation un peu inexplicable et « animale » incitant les parents à prendre soin de leur enfant. Cela peut se traduire par un attachement profond à l’endroit de ce dernier, une facilité à reconnaître ses pleurs, une force et une énergie décuplée pour s’en occuper, etc. Cela dit, chaque père et chaque mère le décrivent à leur façon.
Les origines de l’instinct paternel
Selon les chercheurs, l’instinct paternel résulte d’abord de mécanismes biologiques façonnés par l’évolution humaine. Les facteurs culturels influencent toutefois ces derniers. Par exemple, l’insécurité financière ou la colère peuvent même les inhiber.
Mais de quels mécanismes physiologiques parle-t-on, au juste?
Les variations hormonales des pères
Chez les hommes, des variations hormonales se produisent lorsqu’ils deviennent pères. Une étude de l’Evolution and Human Behaviour et une autre du PNAS indiquent que:
- La prolactine, associée à la lactation chez les femmes, augmente chez l’homme avant l’arrivée du bébé.
- Le cortisol augmente aussi, lui qui est indicatif de l’attachement mère-enfant chez la femme.
- La testostérone diminue de 33 à 34 % chez les nouveaux pères, en particulier chez ceux passant de 3 à 4 heures par jour avec leur bébé.
Selon ces recherches, ces régulations physiologiques aident les hommes dans leurs nouvelles fonctions parentales.
Pourquoi n’ai-je pas d’instinct paternel?
Rassurez-vous, ne pas ressentir un soi-disant instinct paternel ne veut pas dire que vous n’aimez pas votre enfant. C’est plutôt parce que d’une manière ou d’une autre, ces variations biologiques sont empêchées.
Comme les experts l’expliquent, il est impossible de réduire l’humain à un corps qui répond aux hormones! En effet, la culture exerce une trop grande influence sur le cerveau.
Développer son attachement paternel
Ce qui est intéressant, c’est que vous pouvez développer votre instinct paternel si vous passez plus de temps avec votre enfant.
Il a été démontré que les pères interagissant de 3 à 4 heures par jour avec leur bébé ont des taux de testostérone plus bas. Les effets sont subtils et consistent en des ajustements émotionnels, psychologiques et physiques. Ceux-ci permettent par exemple aux hommes de reconnaître les cris et les pleurs de leur bébé aussi bien que les mères.
L’implication des pères en 2018
En 2018, l’implication des pères à l’égard des enfants est de plus en plus encouragée et acceptée. À titre indicatif, 1 foyer sur 70 comptait un père à la maison en 1976, comparativement à 1 foyer sur 10 en 2015.
Ainsi, l’instinct paternel représente possiblement cette implication grandissante des hommes dans les familles. Les congés de paternité et la répartition égalitaire des tâches familiales contribuent certainement à cette évolution. Quand on sait à quel point le lien d’attachement paternel est bénéfique à l’enfant, il y a de quoi se réjouir!