Loisirs

Danser pour contrer l’hypersexualisation

Il n’est pas toujours facile de faire entendre raison aux jeunes quand ils utilisent leur corps pour être populaires. Il faut dire que les Rihanna, Kanye West et Miley Cyrus de ce monde ne les aident pas beaucoup.

Chaque parent a sa propre limite quant à l’hypersexualisation. Pour certains, toute la mode contribue à la définition de la femme-objet, alors que pour d’autres, ce sont les vidéos de twerking partagés entre amies qui commencent à faire déborder le vase. Peu importe où la limite des parents se trouve, les vedettes et les publicités semblent toujours la repousser et ajouter des éléments qui déforment la perception de notre corps. C’est pour donner un coup de pouce aux parents que Katrina Journeau a créé les ateliers de sensibilisation à l’hypersexualisation sociale au studio Prima Danse. Nous lui avons parlé pour qu’elle nous explique l’importance de conscientiser les jeunes et quelle attitude à prendre quand l’image qu’ils reflètent n’est peut-être pas celle qu’ils pensent.

« Maman, Miley Cyrus a léché un marteau »

Quand nos enfants écoutent leur chanson préférée en vidéoclip et voient Rihanna se lever les fesses à tout vent ou quand ils regardent Miley Cyrus lécher des outils et se promener à moitié nue pendant trois minutes et demie, bien des parents seraient tentés de bannir ces chanteuses à tout jamais. Évidemment, si on donnait de meilleures références culturelles à nos enfants, on suppose qu’ils seraient moins confrontés à l’hypersexualisation, mais selon Katrina Journeau, ce n’est pas la meilleure chose à faire.

Selon elle, « les jeunes ont le droit d’aimer Miley Cyrus; l’idée ce n’est pas de leur interdire de la regarder, mais d’échanger sur le sujet pour développer leur esprit critique. » Elle nous a expliqué que ce n’est pas le vidéoclip en tant que tel qui pose un problème, mais la façon dont les jeunes en parlent par la suite. « Dans le cas de Miley, plusieurs enfants nous ont parlé de sa peine d’amour, que c’est pour ça qu’elle avait fait ça. Ils véhiculent ce genre de rumeurs-la et croient que tout ça est vrai. Il faut leur expliquer qu’il y a une industrie derrière tout ça. »

C’est ce lien entre la réalité, les photos et les vidéos qui est problématique selon elle. Elle nous a dit en riant : « Il faut qu’ils comprennent bien qu’ils ne lècheront pas des marteaux plus tard et qu’ils ne se comporteront pas comme Rihanna, même s’ils ont beaucoup de peine ou qu’ils sont très amoureux. » 

Filles et garçons

Contrairement à ce qu’on est habitués d’entendre, ce ne sont pas que les filles qui sont sujettes à l’hypersexualisation. On remarque ce phénomène aussi chez les garçons comme le raconte Katrina Journeau : « avoir un beau corps, c’est aussi important pour les garçons que pour les filles. Pourquoi les garçons montreraient-ils des photos de leurs pectoraux sur Facebook si ce n’est pas pour être populaires? »

En fait, la problématique de l’hypersexualisation s’adresse à tous les jeunes de 10 à 25 ans et les interventions sont différentes selon l’âge des jeunes. « Vers 10 ans, on peut parler des vedettes, expliquer comment l’industrie fonctionne et comment les autres percevront son comportement si une fille imite Rihanna. Plus tard, vers la fin du secondaire, on parle des fêtes de sous-sol et de la sexualité qui nait ».

Les ateliers Prima Danse

« La danse n’est qu’un prétexte pour aborder la question de l’hypersexualisation » nous a-t-elle expliqué. C’est surtout un outil d’intervention sociale pour que les garçons et les filles puissent danser en regardant les vidéos qu’ils aiment. Une fois que c’est fait, ils font eux-mêmes des vidéos dans lesquels ils sont encouragés à faire de beaux mouvements sans que ce soit empreint de sexualité.

Selon Katrina Journeau, le jugement des pairs présents à l’atelier est un bon outil pour faire la différence entre ce qui est sexuel et ce qui ne l’est pas. « Ils se donnent des outils et inventent des mouvements. Se faire dire qu’un mouvement est un peu trop explicite par un autre jeune, ça a un plus gros impact, c’est bon pour conscientiser les jeunes au sujet de leur propre comportement. »

Leurs discussions permettent aussi de réfléchir quand vient le temps de choisir la photo Facebook ou de s’habiller. Ils discutent ensemble de ce à quoi ils veulent ressembler et comprennent les stratégies de marketing, les modifications de photos et de vidéos et les objectifs derrière ce que leurs idoles font. Ils discutent de modèles plus positifs et c’est de cette façon qu’ils trouvent une manière plus saine de s’afficher.

Si vous voulez en savoir plus au sujet des ateliers, visitez la page de Prima Danse.

Image de Anne Costisella

Anne Costisella est diplômée en communication publique à l’Université Laval et maman de deux enfants. En plus d'être une rédactrice web d'expérience,  Anne est aussi l'auteure du blogue Techno Maman


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