Nos enfants ne font pas exception. Eux aussi, peuvent avoir le cœur brisé. On aurait tendance à croire qu’une peine d’amour à 10 ans est moins pénible qu’à vingt ans, mais c’est faux. Elles se valent toutes, à hauteur de nos expériences. Il faut donc éviter de minimiser le chagrin d’amour de notre enfant, puisqu’il est douloureux et qu’il mérite d’être reconnu.
Plusieurs facteurs influent sur l’intensité et la durée de la peine
La manière dont chaque individu traverse les échecs amoureux dépend d’une multitude de facteurs. Le lien d’attachement parent-enfant, les traits de personnalité, les traumatismes sexuelles, les expériences antérieures, le contexte socio-familial, sont autant de facteurs qui entrent en ligne de compte.
Par exemple, un enfant dont l’attachement n’est pas sécure pourrait vivre la rupture amoureuse comme un énième rejet. Il pourrait alors avoir tendance à se conforter dans l’image qu’il a de lui-même ou qu’il se fait de la vie : toutes les relations sont vouées à l’échec et je ne mérite pas d’être aimé. Il en va de même pour l’enfant surprotégé par ses parents et les hypersensibles qui, eux, pourraient avoir plus de difficulté à surmonter la douleur infligée par une rupture amoureuse ou toute autre forme de rejet.
L’inexpérience des préadolescents (es) les exposes au choc. Lorsqu’on ne reconnaît pas les singes annonciateur de la rupture – éloignement, conflits, manque de communication –, cette dernière peut être plus difficile à encaisser.
La peine d’amour est un deuil
Il ne faut pas oublier que les chagrins d’amour sont autant de petits deuils. D’ailleurs, les étapes de l’un et de l’autre sont similaires. D’abord il y aura le choc, le déni, la dépression et l’acceptation. L’intensité et la durée de chacune d’entre dépend des facteurs mentionnés précédemment dans cet article.
Le rôle du parent
En tant que parent, notre mission est d’accompagner notre enfant dans son cheminement et d’accepter le fait qu’il est impossible de se substituer à lui. On ne peut pas prendre son chagrin. Notre rôle se résume à être présent. Il faut savoir reconnaître la détresse, être à l’écoute et favoriser les échanges. L’enfant doit savoir qu’il n’est pas seul.
Celui qui laisse peut aussi être en peine d’amour
Si la personne qui est laissée souffre, celle qui rompt peut tout aussi être affectée par la séparation. Elle peut ressentir de la culpabilité, de la solitude et avoir l’impression d’être incomprise. À l’instar de la peine vécue par la personne qui subit la séparation, ces émotions méritent d’être reconnues.
Filles vs garçons, des réactions différentes
Face aux chagrins d’amour, les filles et les garçons ne sont pas égaux. Les filles seraient, semble-t-il, plus susceptibles de vivres de grands épisodes dépressifs et de s’approprier le fardeau de la faute. Elles seraient plus enclines à la culpabilité tandis que les garçons, de leur côté, auraient tendance à affronter la situation ou à être dans le déni.
Les peines ne sont pas éternelles
Les peines d’amour ne durent pas toujours. Selon une étude effectuée en 2000, il s’emblerait que 38% d’entre elles seraient guéri après 1 mois. Du reste, elles se prolongeraient au-delà de trois mois, dans une proportion de 21% chez les filles et de 12% chez les garçons. Si la peine semble s’installer et/ou que votre enfant éprouve une grande détresse, il peut être souhaitable de se tourner vers un professionnel de la santé.
Si le chagrin d’amour n’est pas éternel, il peut cependant laisser de bons enseignements. Chaque rupture aide le jeune à reconnaître ses limites, à augmenter son estime de soi et lui permet d’être plus libre.
Sources : De l’attachement filial à l’attachement amoureux : un lien pour la vie, Gouvernement du Québec.