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Le chantage au père Noël? Une pratique controversée

Les cadeaux, le temps en famille, le père Noël, sont des facteurs de motivation pour les enfants, c’est alors que les parents utilisent cette voie facile du chantage pour obtenir la collaboration sans négociation de leurs enfants. Qu’en est-il des conséquences liées à cette habitude?

Le chantage est une pratique courante dans l’éducation de nos enfants. Elle consiste à obtenir quelque chose en exerçant une pression psychologique. En de plus simples mots, ce sont des menaces exécutées pour obtenir ce qu’on attend de l’enfant. Cette approche, même si elle est commune, peut être dommageable pour les enfants.

Le chantage implique une relation non égalitaire, mise en valeur par des rapports de force auprès de nos petits. Grâce à celui-ci, le parent arrive à obtenir gain de cause, rapidement, sans pour autant résoudre la problématique sur le long terme. En effet, c’est un pansement sur l’hémorragie puisque le chantage répond, à très court terme, au stress du parent qui n’a pas d’autres outils pour se faire obéir et pour garder la maitrise de la situation. Cela nous donne donc une impression de pouvoir et de contrôle instantanés, puisque l’enfant se soumet.

En général les parents/ professeurs/ éducateurs qui utilisent le chantage, vivent une situation anxiogène. Ils ont peur de perdre le contrôle et ne se font pas confiance pour gérer les besoins de l'enfant. La confiance est donc conditionnelle à la relation : « si tu es gentil, je peux t’aimer ». C’est pourquoi l’adulte veut les contenir pour éviter de se retrouver en situation d’inconfort incontrôlable : stress, honte, rejet, peur du jugement des autres.

Le chantage est un outil efficace et c’est pour cela que les parents continuent à l’utiliser. Comme l’enfant se soumet, le parent ne remet pas en question la source du problème et se concentre sur le résultat rapide. Pour autant, l’enfant qui est contenu, réprime ses émotions et vit la pression de vouloir faire plaisir, ne pas décevoir son parent, se conformer et est assujettit à la peur de perdre son acquis ou les promesses faites. Cela altère donc son estime personnelle, car il remet en cause sa capacité à se faire aimer de manière inconditionnelle par son parent/ professeur, et craint de perdre la validation de l’adulte.

Évidemment, cette efficacité est un leurre, car l’enfant qui refoule aura tendance à exploser dans des circonstances différées (repas, routine du coucher, retour de l’école) et ne plus être réceptif du tout en définitive. Il va se focaliser sur le résultat, sans comprendre la consigne : « si tu n’écoutes pas le père Noël ne viendra pas ». Quelle est la consigne, qu’est-ce qu’attend le parent? L’enfant va donc arrêter momentanément la confrontation pour garder sa récompense mais ne comprendra pas ce qui lui est demandé et quel comportement est à modifier. Si on le menace de le priver de cadeaux, de dire au père Noël qu’il ne viendra pas parce qu’il n’est pas sage, l’enfant deviendra anxieux, car il aura peur.

Baser l’éducation sur la peur de l’enfant vulnérable l’empêchera de se mettre au centre pour être acteur, et se responsabiliser sur ses propres observations. Il cherchera a tout prix d’éviter d’avoir peur.

Aussi, l’enfant en grandissant saura tout à fait que celui qui lui fait du chantage manque de consistance, car les menaces sont rarement mises à exécution : en général le père Noël vient quand même, donc le chantage ne fonctionnera plus, l’enfant risque de perdre confiance en la figure parentale, qui manque de fiabilité et de cohérence. « Si tu me dis des choses fausses, comment puis-je te croire la prochaine fois? »

L’enfant pourrait aussi développer de mauvais comportements afin d’obtenir la récompense qui soulagera son immaturité émotionnelle. Le déclenchement de l’hormone dopamine aide le système à se réguler, se calmer, cela deviendra alors une stratégie valide pour qu’il retrouve son équilibre. Ce cercle vicieux augmente donc le niveau attractif de récompense grandissant pour satisfaire l’enfant. Le parent retournera alors à la case départ, car il perdra à nouveau le contrôle. L’enfant exercera un chantage inversé : « si tu veux que je me comporte bien, donne-moi…» Le parent subira donc le comportement contraire de son enfant qui demeure anxieux puisque le parent n’a plus un rôle de guide.

La collaboration de nos enfants n’est pas conditionnelle. Lorsqu’on utilise le chantage, on essaye finalement de justifier sa réaction, en détournant sa prise de position qui dévient limitante puisqu’on n’assume ni nos limites ni les règles mises en place.

Notre rôle de parent implique de se « mouiller ». On confronte le cœur du défi pour prendre soin de nos enfants. Quand on parle du père Noël on se désolidarise de la cause, en mettant en avant ce qui est attendu de l’enfant par un tiers. Pourtant c’est le parent qui guide et il doit assumer son rôle même dans les moments de frustration. Il y a des règles pour bien vivre ensemble et le parent a la responsabilité de faire en sorte que l’enfant puisse les appliquer en étant à l’abri au niveau de sa sécurité affective et du respect de son rythme : « Voilà ce que j’attends de toi, je te répète les règles, je suis là pour t’aider. »

L’éducation est une collaboration basée sur le consensus et le respect de chacun. Le chantage réduit malheureusement les chances de collaboration et limite la relation.


Sources : Eduquer sans punir de Thomas Gordon, Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent – Faber et Mazlish  
Chloé Finiels
Accompagnement Émotionnel et Relationnel

Chloé Finiels, s’est tournée vers l’accompagnement émotionnel et relationnel en 2011. Ayant un profil neuro-atypique et étant hypersensible, elle s’est intéressée à offrir des ressources alternatives. Elle a fait un parcours académique universitaire et est diplômée depuis 2006 en psychologie clinique. Elle a étudié en biologie, psychologie et embryologie. Elle s’est faite connaître via les réseaux sociaux grâce à ses billets et chroniques sur les éducations alternatives, la normalisation des difficultés parentales, mais surtout sa vision très moderne de la parentalité : comprendre en profondeur nos émotions, ce qui les réactivent, nos déclencheurs et comment accepter nos fluctuations émotionnelles. Elle est chroniqueuse pour plusieurs médias, superviseure dans l’accompagnement relationnel et émotionnel et formatrice pour les familles et professionnels qui souhaitent comprendre la famille neuro-atypique, la parentalité créative. Elle est passionnée et se forme en continu dans divers domaines : la périnatalité, les éducations alternatives, les neuro-sciences, le deuil périnatal, la communication efficace, la neuro-psychologie, la neuro-biologie, la psychothérapie d'engagement et d'acceptation, l’endocrinologie.


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