La règle d’or avec les médicaments durant la grossesse est simple : pas d’autotraitement! La prise de médicaments pendant la grossesse expose votre bébé à des substances qui peuvent être nocives pour son développement. Vous devez donc consulter votre médecin ou votre pharmacien avant de prendre quoi que ce soit.
Vente libre = danger
Certains médicaments vendus sans ordonnance peuvent présenter des risques pour la santé du fœtus. Par exemple, une femme enceinte ne devrait jamais prendre d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, après la 28e semaine de grossesse.
Selon une pharmacienne consultée par Protégez-Vous, la prise d’AINS peut entraîner la fermeture prématurée d’un petit canal artériel et causer des problèmes pulmonaires et cardiaques importants au bébé. D’autre part, les multiples comprimés et sirops pour soulager le rhume et la grippe en vente libre contiennent parfois des AINS. Ils peuvent aussi renfermer de la pseudoéphédrine, un décongestionnant à éviter durant le premier trimestre de la grossesse car il est associé à un faible risque de malformation majeure de l’abdomen chez le nouveau-né. Il est donc essentiel de consulter votre pharmacien avant d’en consommer. Pour la congestion nasale, l’eau saline en vaporisation sera votre meilleure alliée!
Quoi faire si vous êtes malade?
Si la prudence est de rigueur, cela ne signifie pas que vous devez éviter toute forme de traitement. Il existe des antibiotiques sécuritaires qui peuvent être prescrits pendant la grossesse pour soigner notamment les infections.
En cas de fièvre ou de mal de tête, l’acétaminophène est adéquat. Si c’est insuffisant, d’autres analgésiques, comme la codéine, peuvent être utilisés avec avis médical. Dans tous les cas, consultez votre pharmacien ou votre médecin pour des solutions de rechange.
Méfiez-vous des produits de santé naturels
Les produits de santé naturels (PSN) ne sont pas tous inoffensifs pour la femme enceinte. L’autotraitement est donc déconseillé. Au Canada, tous les PSN qui sont contre-indiqués durant la grossesse ou l’allaitement doivent afficher un avertissement sur leur étiquette.
Faute de données scientifiques sur l’innocuité des plantes médicinales, le corps médical a tendance à les déconseiller en bloc. Certains PSN à éviter pendant la grossesse font toutefois consensus.
Voici les principales plantes déconseillées pendant la grossesse.
- Celles qui stimulent l’utérus : comme la menthe pouliot et la grande camomille (plantes abortives), le séné et la cascara sagrada (puissants laxatifs), la busserole (très diurétique), le marrube et l’hydraste du Canada.
- Celles qui ont un effet hormonal potentiel : comme la sauge, la réglisse, l’angélique chinoise, l’actée à grappes noires, le ginseng et l’éleuthérocoque.
- Celles qui peuvent augmenter le temps de saignement : comme le Ginkgo biloba et l’angélique chinoise.
- Celles qui ont une concentration élevée en ingrédients actifs : toutes les huiles essentielles à usage interne.
Des choix sans danger
Certaines plantes sont par ailleurs de bonnes alliées des femmes enceintes. Le gingembre, par exemple, est à peu près le seul PSN qui obtient grâce auprès du corps médical, puisqu’il a fait l’objet de nombreuses études ayant démontré son innocuité et son efficacité pour réduire les nausées de grossesse.
Selon l’herboriste Anne Vastel, trois autres plantes pourraient aussi être prises en infusion sans aucun risque, car elles auraient des propriétés toniques et nutritives plutôt que thérapeutiques. « L’ortie contient plusieurs minéraux, notamment du fer, et elle soutient le système urinaire. L’avoine fleurie contient du calcium et elle est bénéfique pour le système nerveux. La feuille de framboisier est aussi riche en minéraux, entre autres en magnésium, et tonifie l’utérus. »