Selon une nouvelle étude, les mères d’enfants multiples (jumeaux, triplets ou plus) pourraient courir un risque accru de dépression post-partum que les femmes qui accouchent d’un seul bébé. L’étude en question a aussi révélé que les nouvelles mères souffrant de symptômes dépressifs sont nombreuses à ne pas se faire soigner.
Des chercheurs de la Johns Hopkins University à Baltimore, au Maryland, ont analysé des données portant sur 8 069 femmes qui ont accouché aux États-Unis en 2001. Les données ont été recueillies auprès des participantes à la Early Childhood Longitudinal Study Birth Cohort (cohorte d’étude longitudinale sur la naissance et la petite enfance). En plus de remplir un questionnaire, les mères ont accepté de se faire interviewer neuf mois après avoir accouché. Le questionnaire évaluait les symptômes dépressifs, alors que l’interview portait sur la situation socioéconomique des femmes ainsi que sur leur usage des services de santé.
Le groupe évalué se composait de 7 293 mères d’enfants uniques (une seule naissance à la fois) et de 776 mères d’enfants multiples.
Selon les résultats de l’étude, 16 % des mères d’enfants uniques éprouvaient des symptômes dépressifs d’intensité modérée à sévère, comparativement à 19 % des mères d’enfants multiples. Les chercheurs ont calculé que le risque de présenter des symptômes dépressifs était supérieur de 43 % chez les mères d’enfants multiples.
Les résultats indiquaient également que seulement 27 % des femmes souffrant de symptômes dépressifs avaient discuté de possibles problèmes affectifs ou psychologiques avec un fournisseur de soins ou un spécialiste de la santé mentale au cours de la dernière année. Les chercheurs n’ont constaté aucune différence entre les deux groupes en ce qui avait trait à la tendance des mères déprimées à rechercher un traitement.
Même si cette étude n’était pas conçue pour déterminer les causes de la dépression post-partum, les chercheurs ont avancé quelques hypothèses pour expliquer l’incidence plus élevée de la dépression post-partum chez les mères d’enfants multiples. Ils ont entre autres suggéré que le stress accru et l’isolement social associés à un accouchement multiple pourraient contribuer à l’augmentation du risque de dépression post-partum. De plus, les mères d’enfants multiples étaient plus susceptibles d’avoir eu des problèmes de fertilité et d’avoir subi des traitements en conséquence, deux facteurs qui ont déjà été associés à un risque accru de dépression maternelle.
Au Canada, l’augmentation de l’utilisation des technologies de reproduction assistée, telles que la fertilisation in vitro (FIV) et la prise d’inducteurs de l’ovulation, a contribué à une augmentation considérable du taux de naissances multiples au cours des 35 dernières années. Selon la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, le taux de naissance de jumeaux a augmenté de 35 % entre 1974 et 1990, alors qu’on a constaté une augmentation de 250 % du taux de naissance de triplets durant la même période.
Cette étude a été publiée dans le numéro d’avril 2009 de la revue Pediatrics. Cet article provient du site femmesensante.ca.