Leurs bébés et elles-mêmes ont fait l'apprentissage de l'harmonie dans les prestigieux musées de Saint-Pétersbourg. « On dit que la femme enceinte doit regarder de belles choses: je suis sûre que ces cours me font du bien à moi, mais aussi à mon bébé », relève Macha Zvereva, 25 ans, qui attend un heureux événement pour le printemps. Aussitôt vu, aussitôt fait: désormais, entre deux visites chez son médecin, c'est au Musée Russe qu'elle flâne et suit des cours d'art, comme des dizaines d'autres jeunes Péterboursgeoises enceintes.
« J'ai trouvé une annonce pour ce programme "Connaître la beauté avant la naissance" lors d'une consultation en gynécologie et cela m'a paru intéressant », explique la jeune femme, accompagnée de son mari au Musée Russe, temple de la peinture russe dans l'ancienne capitale impériale.
Dans ce prestigieux musée, inauguré en 1898 par l'Empereur Nicolas II, une collection d'icônes superbement restaurées cohabite avec les peintres modernes et avant-gardistes tels Kandinsky, Chagall, Malevitch. Dans une petite salle où sont exposées des icônes, une vingtaine de femmes enceintes écoutent leur guide, le ventre en avant et l'air très absorbé. Puis elles se détendent dans la salle des portraits du 18e siècle, en découvrant l'histoire des anciennes robes d'apparat. Une heure plus tard, certaines cherchent des bancs pour s'asseoir mais la plupart restent debout, sans effort apparent.
Les cours passent en revue différents thèmes : « Icône orthodoxe », « L'image de la Vierge dans l'art russe », « Mère et enfant dans la peinture et la sculpture », « Portrait féminin », « Paysage russe » ou « L'influence des couleurs sur l'état humain ».
Pour la gynécologue Marina Komova, initiatrice du programme, ils « aident les femmes enceintes à améliorer leur condition physique grâce à leur état émotionnel ». « Il est évident que des objets d'art ont un effet harmonisant sur des humains », affirme-t-elle.
Les cours d'art non seulement élargissent l'horizon intellectuel des futures mères mais ont aussi une influence sur le cerveau des enfants dans la période prénatale, selon la gynécologue.