Les femmes enceintes souffrant d’un risque élevé de prééclampsie — aboutissant au décès de centaines de nourrissons chaque année — mettent les vies de leurs enfants à naitre en danger si elles continuent à fumer durant la grossesse.
Mais des experts à The University of Nottingham ont également révélé que si une femme arrête de fumer avant ou durant la grossesse, cela diminuerait considérablement les risques. L’étude liant le tabagisme et la prééclampsie fut menée par le Genetics of Pre-Eclampsia Consortium (GOPEC) et financée par la British Heart Foundation. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Hypertension.
Fiona Broughton Pipkin, Professeur de Physiologie Périnatale au Department of Obstetrics and Gynaecology à la School of Human Development, explique que « La prééclampsie et l’éclampsie sont les secondes causes de décès les plus fréquentes durant la grossesse dans ce pays et aboutissent à près de 70 000 décès dans le monde parmi les femmes enceintes chaque année. En 2005, 742 nourrissons décédèrent aux suites directes de l’hypertension de la grossesse en Angleterre et au Pays de Galles. Ce nombre est multiplié par 10 quand il s’agit de naissances prématurées dues à la même cause. Ils risquent des problèmes de souffle court, des dommages cérébraux potentiels et des maladies cardiovasculaires sur le long terme. »
Le Professeur Broughton Pipkin dirigea une étude multi-centrée à cohortes portant sur 1001 femmes blanches de l’Europe de l’Ouest atteintes de prééclampsie modérée à sévère et leurs bébés. Elle observa que les fumeuses dans ce groupe sont plus susceptibles d’accoucher prématurément (34 semaines à l’avance), d’avoir des bébés au poids léger, ou avoir des nourrissons qui présentent plus d’effets indésirables que les femmes qui ne fument pas. Les fumeuses étaient également 5 fois plus susceptibles de développer l’éclampsie.
Le fait de fumer durant la grossesse est reconnu comme un problème majeur de santé publique. Près de 30 % des femmes enceintes fument et les chercheurs affirment que cela peut aboutir à de sérieux problèmes de santé chez l’enfant à naitre. Il en résulte 4000 décès fœtaux (y compris des fausses-couches) chaque année, et ce fait peut aussi causer des naissances prématurées, l’accouchement de bébés très légers à la naissance, le décès et l’asthme. Il est également associé au déficit de l’attention et à des problèmes d’apprentissage dans l’enfance.
Source : Information Hospitalière, 3 mars 2008