Les obstétriciens ont recours aux forceps, aux spatules ou encore aux ventouses dans 10 à 15 % des cas en France. Ces pratiques pourtant répandues font encore peur aux mères. Une peur aujourd'hui injustifiée. Une extraction instrumentale consiste à faciliter la descente de l'enfant à la fin de l'accouchement, lorsque le col de l'utérus est entièrement dilaté.
Autrefois, rappelle le Collège national des gynécologues-obstétriciens, alors que le recours à la césarienne restait un acte chirurgical rare et dangereux, les complications liées à l'extraction instrumentale d'un bébé n'étaient pas rares. Aujourd'hui, les situations où l'on utilise les forceps ou les spatules sont devenues plus restrictives. En pratique, il est impératif que la tête du bébé soit « engagée » dans le bassin de la mère. Si le bébé a du mal à sortir, mais que sa tête n'est pas engagée, une césarienne est pratiquée en urgence.
De plus, les marques que ces instruments peuvent laisser ne durent généralement que quelques jours. Le forceps, sorte de cuiller placée de part et d'autre de la tête, peut laisser des marques sur les joues durant 48 heures et éventuellement une plaie sur la joue qui cicatrisera en quelques jours. La ventouse est une cupule branchée à un tuyau d'aspiration et placée au sommet du crâne. Elle provoque une grosse bosse sur la tête du nouveau-né qui se résorbe en quelques jours. Cette technique n'est pas utilisée chez les prématurés.
Selon des études récentes, les ventouses présentent certains avantages sur les forceps : il est plus facile pour le médecin d'apprendre à s'en servir que d'apprendre à utiliser des forceps; elles provoquent moins de complications chez les mères, notamment de déchirures du périnée, et moins de douleurs après l'accouchement. En revanche, elles donnent plus souvent un bleu (hématome) sur le crâne du bébé, à l'endroit de leur application par le médecin.
Que l'obstétricien utilise les forceps ou les ventouses, la santé de l'enfant n'a pas à en pâtir. Les extractions instrumentales ont globalement une morbidité (taux de complications) légèrement supérieure à celle d'un accouchement spontané. Cependant, la morbidité maternelle reste inférieure à celle d'une césarienne. Le recours aux extractions instrumentales semble s'être accru depuis la généralisation de l'analgésie péridurale. C'est pourquoi le Collège national des gynécologues-obstétriciens recommande aux spécialistes de prendre toutes les précautions nécessaires.
Source : Associated Press, 15 janvier 2008