Grossesse/Maternité

Les différents rites de la naissance

Baptiser, enterrer le placenta, raser la tête du nourrisson… sont autant d’actes qui accompagnent la naissance. À l’origine pour éviter la mort et protéger l’enfant, les rites sont aussi une façon de faciliter sa venue au monde. Tour d'horizon de ces rituels de vie.

D’hier à aujourd’hui

Dans l’antiquité égyptienne, un bébé sur 3 mourait et l’on pensait que les femmes enceintes attiraient les démons. L’accouchement était donc entouré de rituels, incantations et amulettes. La femme accouchait donc dehors pour empêcher les démons d’envahir la maison. On faisait appel aux divinités et aux puissances protectrices telles que la Déesse Tueris qui avait le corps d’une femelle hippopotame enceinte et la queue d’un crocodile munie d’un couteau. Les hippopotames étaient réputés pour défendre leurs petits avec férocité. L’origine d’une maladie ou d’une mésaventure signifiait que les Dieux avaient peut-être été offensés.

Certains rituels pour éloigner les mauvais esprits persistent encore aujourd’hui dans certaines cultures. Au Mexique, par exemple, on ferme portes, fenêtres et la moindre ouverture pour ne laisser entrer aucune force nuisible. Tandis qu’en Asie, c’est par le feu que l’on espère chasser les mauvais esprits.

Du temps de nos grands-mères, où la société québécoise était plus rurale qu'urbaine, la venue au monde d’un enfant se vivait en communauté. Quand une naissance était attendue, tout le monde le savait dans le village. On accouchait à la maison et l’on préparait le trousseau de l’enfant à naître en famille. Il traversait les générations, d’une naissance à l’autre. Les parrains et marraines étaient choisis au sein de la famille proche en cas de décès du parent. Au Québec, l’enfant devait être baptisé dans les jours qui suivaient la naissance, quelles que soient les conditions hivernales ou la distance de l’église.

Aujourd’hui, on continue de baptiser même si cette célébration ne revêt plus une couleur strictement religieuse. On baptise plutôt par tradition, pour des raisons culturelles ou familiales.

Avant la grossesse

Les rites qui entourent la naissance sont parfois pratiqués même avant l’arrivée du nouveau-né.

Chez les musulmans, le Coran enseigne le respect des parents et surtout de la mère qui subit la douleur de l’enfantement.

Pour leur part, les bouddhistes ne situent pas la naissance au moment de la sortie du corps de la mère, mais dès la conception, avec la réunion de l’élément masculin, féminin et de l’esprit. Lorsqu’on demande son âge à un Tibétain, il calcule une année avant la date de l'accouchement puisque sa date de naissance se situe quelques mois avant et aussi selon le calendrier lunaire.

Pour les hindouistes, on croit en plusieurs cycles de naissance ou de renaissance. C’est la réincarnation. La naissance est un passage de l’âme vers d’autres naissances, vers d’autres morts jusqu’à ce que cette parcelle rejoigne ultimement le Divin.

Pendant la grossesse 

Alors que certains parents ne prennent pas tout de suite conscience de l’existence de l’enfant dans le ventre de sa mère, durant la grossesse, les parents musulmans doivent lire le Coran, la poésie arabe et raconter des histoires au fœtus, et ce, à partir du 5e mois de grossesse puisque selon le Prophète, « à la fin du 4e mois de grossesse, Dieu envoie un ange pour insuffler l’âme dans le corps du bébé ».

Les bouddhistes, eux, accordent beaucoup d’importance aux sensations du fœtus. Selon Bouddha, lorsque la mère mange ou boit, le fœtus souffre comme s'il était écrasé entre deux montagnes. Lorsque la mère éprouve la faim, il en est pour le fœtus comme de tomber dans un ravin. Lorsqu'elle absorbe de la nourriture chaude ou froide, c'est comme d'être projeté dans le feu ou dans la glace. Lorsque la mère exécute un dur labeur, c'est comme s'il tombait de falaises très abruptes. La mère doit donc prendre soin d’elle et bouger avec précaution.

À la Naissance 

Un des rites de naissance consiste à couper les cheveux du nouveau-né. Le Jâtakarma, rite hindouiste, veut que l’on coupe quelques mèches à la naissance. Chez les musulmans, on rase la tête du nourrisson pour dégager sa tête afin que l’air et la lumière puissent entrer. En effet, la tête est le siège de la raison, de la connaissance et de la conscience. Ces cheveux sont pesés et on distribue l'équivalent du poids en or ou en argent aux pauvres, comme pour indiquer à l'enfant que, dès sa naissance, il est généreux.

Dans la tradition bouddhique, le nouveau-né est accueilli avec d’infinies précautions, selon les principes de non-violence du bouddhisme. En effet, la naissance n’est pas une partie de plaisir : selon les écrits, le bébé souffre comme s'il était poussé à travers une ouverture très étroite et il a la sensation d'avoir la peau arrachée et, après la naissance, d'être lancé dans des épines. Lorsque sa mère le prend pour la première fois, il est terrifié et il a la sensation d'être agrippé par des serres d'oiseau. On recommande aussi de ne pas couper trop rapidement le contact avec la mère, d’assurer un environnement avec des lumières tamisées puisque l'enfant sort d'une obscurité totale et mettre le bébé sur la balance est également douloureux.

De leur côté, les juifs veulent éviter la fusion mère/enfant et la Brit Milah vise à redonner au père toute sa place.

Pour que le bébé puisse sortir plus facilement, certains gestes aident à l’ouverture et à la dilatation du col de l’utérus. On détache, on ouvre, on délie. C’est le cas au Maroc où la femme enceinte doit se dévoiler, relâcher ses cheveux et desserrer sa ceinture. La future mère indienne, elle, libère également sa chevelure et retire ses bijoux. Elle accouchera dans une maison aux portes et fenêtres ouvertes.

En Occident, on propose souvent au père de couper le cordon ombilical. Dans de nombreuses cultures, il revêt une importance plus grande encore. Les bouddhistes, par exemple, préconisent de ne pas couper le cordon tout de suite : on laisse à l'enfant le temps de prendre sa respiration puisque l'alimentation se fait par le cordon. Une fois coupé, on considère que le bébé n'a plus le choix : il doit respirer ou il meurt!

D’autres traditions enterrent le cordon avec un plant d’arbre qui grandit avec l’enfant. D’autres encore en font un porte-bonheur comme en Inde, au Mexique ou en Turquie. Enfin, consommer le cordon permet dans certaines sociétés de soigner ou d’unir la famille.

Pour d’autres, c’est le placenta que l’on conserve précieusement ou dont on se débarrasse. Dans certaines cultures africaines, on l’enterre pour préserver la santé et la bonne humeur de l’enfant. Le Cambodge, certaines régions d’Amérique du Sud, la Corée ou encore la Réunion font de même en enterrant ou en brûlant le placenta.

La culture de l’accouchement, ses rites et ses pratiques se déclinent au fil des religions, de la tradition et de l’époque.

Ici, comme ailleurs, hier comme aujourd’hui, la naissance est entourée de soins. Moins superstitieux de nos jours qu’à l’époque égyptienne, on s’en remet à la technologie pour éviter le pire. Les actes médicaux liés à l’accouchement semblent donc avoir remplacé les rites, surtout dans les cultures occidentales. Mais certaines sociétés leur sont restées fidèles et cultivent l’art de faire naître dans le respect de la femme, de son corps et de l’enfant à naître.

Par Myriam Bonfils
Seréna Québec

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