Les naissances naturelles, c’est-à-dire, par voie vaginale, augmenteraient les risques d’hémorragie au cerveau des nouveau-nés, selon une nouvelle étude. Mais, les scientifiques ne savent pas si ces saignements sont susceptibles de causer des problèmes de développement ultérieurs aux enfants. Les psychiatres de l’Université de la Caroline du nord, à Chapel Hill, ont étudié le développement normal du cerveau de plusieurs bébés lors de leurs recherches sur la schizophrénie. Ils ont découvert que certains nouveau-nés souffraient de petites hémorragies à la naissance. « C’était une découverte inattendue », explique John Gilmore, psychiatre. « Nous avons donc décidé de chercher la cause de ces saignements. »
Les chercheurs ont examiné plusieurs nouveau-nés sains et ont réalisé que 26 % des bébés nés naturellement avaient des traces de sang dans le cerveau. Aucun bébé né par césarienne n’en avait. « Il semble que ces petits saignements soient simplement causés par le fait de passer par l’étroit passage du col de l’utérus », explique Dr Gilmore.
Les hémorragies qui ont été diagnostiquées par résonance magnétique étaient toutes subdurales. Le sang se dirigeait vers l’extérieur du cerveau plutôt que dans les tissus mous, ce qui permet aux scientifiques de croire qu’elles sont sans danger. De plus en plus de femmes en Occident choisissent l’accouchement par césarienne. Cette étude risque d’en convaincre davantage à faire ce choix. « Il est important de suivre le développement de ces bébés pour vérifier si les petites hémorragies observées auront des conséquences plus tard au cours de leur développement », indique Rosemary Higgins néonatologue au National Institutes of Health (NIH). « Par contre, il est beaucoup trop prématuré de conseiller la césarienne aux femmes qui ont une grossesse normale. Les risques et les bénéfices pour la mère et l’enfant ne sont pas encore assez connus. »