L’apprentissage de la pudeur est saine, et se doit d’être encouragée. Elle va au-delà des règles qui régissent l’acceptabilité sociale (gardons en tête que la pudeur, même si elle est innée, est développée et influencée par la culture). Témoin de futurs rapports qu’entretiendra l’enfant avec lui-même, les autres et ses pensées, le besoin de pudeur ne devrait pas être annihilé ou raillé. Oui, l’enfant a le droit d’avoir un jardin secret et ce constat s’étend à tous les spectres de la pudeur.
Ne pas être regardé et ne pas regarder
Le besoin de pudeur peut se traduire par le désir de ne pas dévoiler son corps, mais également de ne pas être exposé à celui des autres (Frésard Nadège, 2015, p.18). Il faut donc respecter ce souhait, car « trop de nudité des parents peut devenir “encombrant” pour l’esprit de l’enfant, son imaginaire et sa pensée. Imposer son corps nu à un enfant, c’est ne pas le respecter dans son altérité, son individualité » (Laouénan, 2011, p.51).
Respecter la pudeur à la piscine publique
Bien qu’à la maison il soit facile de trouver un brin d’intimité pour revêtir un maillot, qu’en est-il des lieux comme la piscine publique? Doit-on forcer l’enfant à se changer devant tout le monde, malgré sa revendication à la pudeur?
Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il serait préférable de ne pas forcer l’enfant. Il faut donc trouver des solutions adéquates afin que le changement de vêtements se passe de manière fluide et non traumatisante pour l’enfant.
- Utiliser les cabines prévues à cet effet
- Mettre son maillot sous ses vêtements
- Le parent tient une serviette de plage autour de l’enfant, pendant qu’il se change
- Enrouler une serviette autour du corps de l’enfant et enfiler le maillot discrètement
- Zéro nudité
Cela étant dit, au Québec, une nouvelle tangente se dessine. Dans les piscines publiques, on voit de plus en plus la politique de la zéro nudité s’imposer. C’est-à-dire que dans les vestiaires, personne ne peut y circuler nu et l’utilisation des cabines vestimentaires est obligatoire. Une nouvelle manière de faire qui se veut plus inclusive puisqu’elle favoriserait les espaces mixtes et familiaux, mais qui ne semble pas faire l’unanimité si l’on se fie au nombre d’articles de journaux pondus sur le sujet (Le Soleil, La Tribune, Le Droit, etc.).
Sources :
Frésard, Nadège (2015). Pudeur et intimité et collectivité, avec les enfants de 6-12 ans. Quel regard porter en tant que professionnel ? pp. 41. Récupéré à http://doc.rero.ch/record/278383/files/Fresard_N_2016.pdf
DiasioNocoletta (2014). L’expérience du grandir. Sciences Humaines (no. 258), pp. 54.
CHUS Sainte-Justine (2019). Comportement sexualisé : L’importance de la pudeur — L’importance de la pudeur dans le développement des enfants. Récupéré à https://www.chusj.org/fr/soins-services/C/Comportement-sexualise/Importance-de-la-pudeur