D'ici l'arrivée du premier rendez-vous, voici quelques trucs pour calmer les états de crise de votre jeune, comme le suggère l'auteure de Maman j'ai peur, chéri je m'inquiète.
D’abord, il est important que les parents prennent au sérieux les peurs de leur enfant, et ce, même si celles-ci semblent complètement irrationnelles, indique la Dre Gagnier. Si le danger se révèle non fondé, la crainte est bel et bien réelle, elle, explique-t-elle.
«Nous pourrions être toutes les deux devant une araignée et réagir de façon carrément opposée. Alors que je sauterais sur la table en criant, vous pourriez de votre côté la prendre délicatement dans votre main», donne la spécialiste à titre d’exemple.
Malgré que la petite bête ne présente aucune menace pour la personne qui a sursauté, cette dernière éprouve bel et bien une inquiétude. «Ce ne sont pas les événements qui provoquent de l’anxiété, mais plutôt les pensées. Tout dépend des lunettes par lesquelles nous regardons une situation», dit Nadia Gagnier.
Banaliser les angoisses de l’enfant anxieux diminuerait considérablement son sentiment d’efficacité, qui s’inscrit au cœur du problème, précise la Dre Gagnier. «En agissant de la sorte, on le fait sentir inadéquat, voire "niaiseux", et c’est l’opposé de ce qu’on cherche à faire en thérapie.»
Augmenter le sentiment d’efficacité
Dans un moment de crise, toute probabilité qu’un événement «dangereux» survienne, aussi minime soit-elle, entraîne une peur viscérale chez le jeune angoissé. À défaut de répondre aux mille et une inquiétudes du bambin, l’auteure de multiples ouvrages didactiques en psychologie recommande aux parents de simplement lui «retourner la question».
«Par exemple, si [le jeune] craint qu’un incendie se produise durant la nuit, l’adulte peut lui demander combien de maisons ont pris feu au cours des dernières années dans son voisinage, ou ce qu’il ferait dans l’éventualité où il devait évacuer sa chambre», suggère Nadia Gagnier. De cette façon, l’enfant réalisera qu’il possède tous les outils nécessaires pour affronter ledit danger.
En se rappelant qu’il connaît le 911 et les sorties de secours, par exemple, il se sentirait moins en danger et plus confiant. «En fait, l’adulte doit l’amener à remettre en question la plausibilité d’un événement», dit la Dre Gagnier. Une personne anxieuse ne sera jamais assez rassurée. C’est pourquoi il s’avère préférable de lui poser des questions plutôt que de lui répondre inutilement, justifie la spécialiste.
Selon elle, toutes les techniques de renforcement positif – que ce soit par les sports, les arts ou toute autre discipline – devraient se trouver au cœur d’une thérapie pour personne anxieuse. «Il faut amener l’enfant à s’exposer, à lui faire vivre de petites victoires, même si elles ne sont pas en lien avec ses peurs», indique Nadia Gagnier.
De nombreux obstacles, tels que les temps d’attente et les coûts liés aux consultations, restreignent actuellement l’accès de certains aux services psychologiques. Si vous redoutez que votre petit souffre d’un trouble anxieux, n’hésitez pas à contacter le 811, qui peut désormais compter sur des spécialistes en santé mentale parmi les membres de son équipe. Celle-ci pourra vous diriger vers les ressources adéquates.