Selon le livre 10 questions sur le mutisme sélectif chez l’enfant publié aux éditions midi trente, moins de 1 adulte sur 5 aurait déjà entendu parler du mutisme sélectif. Ce trouble anxieux est caractérisé par une incapacité persistante à parler dans des contextes sociaux précis qui lui causent de l’anxiété. À l’école, à la maison lorsque la visite arrive ou même pour commander au restaurant.
L’enfant atteint de mutisme sélectif n’a pas de problème de langage et il est capable de très bien parler et de se faire comprendre lorsqu’il se sent en confiance, en présence de ses parents uniquement par exemple. Heureusement, ce trouble est assez rare, mais fréquemment confondu avec la timidité. Comment les distinguer?
La durée du mutisme est d’au moins un mois. Le mutisme est persistant dans une situation précise alors que la timidité est plutôt aléatoire et temporaire. Un enfant timide finit par parler après un certain temps lorsque la gêne se dissipe.
Un lien avec l’anxiété
Ce sont les situations qui placent l’enfant dans un état d’anxiété qui le font réagir ainsi. Les résultats d’études récentes démontrent une plus grande prévalence du mutisme sélectif chez les enfants immigrants. Puisque chaque enfant est différent, les facteurs de risque pour chacun le sont tout autant, mais le tempérament, l’hérédité et d’autres troubles associés (TDAH, TSA) sont des facteurs qui reviennent souvent selon Geneviève Bérubé, orthopédagogue et auteure du livre 10 questions sur le mutisme sélectif.
Quelques indicateurs à surveiller.
- Le mutisme interfère avec la communication sociale et la réussite scolaire.
- Ils ne répondent jamais aux bonjour, au revoir ou merci.
- L’enfant éprouve une sensibilité accrue sur le plan affectif.
- Le contact visuel avec l’enfant est difficile à établir.
Quoi faire en cas de doute?
Puisque le mutisme sélectif est souvent confondu avec la timidité et qu’il touche seulement un faible pourcentage d’enfants, il faut faire appel à un spécialiste lorsque plusieurs signes nous mettent la puce à l’oreille. Celui-ci qui procédera à une évaluation complète de l’enfant avant de déclarer qu’il fait du mutisme sélectif.
Une fois le diagnostic établi, des moyens d’intervention seront instaurés en collaboration avec le milieu scolaire pour augmenter les chances que l’enfant surmonte son mutisme sélectif.
Le mutisme sélectif demande beaucoup de patience de la part des adultes et de l’acceptation face à son trouble. Il faut savoir que ce n’est pas volontaire de sa part et il ne faut surtout pas le blâmer et le forcer à parler. Le parent doit tout faire en son possible pour solidifier la confiance en soi de l’enfant et encourager ses efforts et ses progrès pour l’inciter à persévérer. Beaucoup d’amour et de patience, encadrés par les précieux conseils d’un spécialiste lorsque nécessaire, viendront à bout de son trouble d’anxiété.