Surtout : vous aimeriez pouvoir l’aider à améliorer sa prononciation? Vous n’êtes pas le seul parent dans cette situation. Voici quelques faits et conseils pratiques.
Les faits
Prononcer correctement les mots est un apprentissage qui se fait généralement progressivement de 1 an à 5 ans. Si, pour certains enfants, cet apprentissage semble aller de soi, il en va tout autrement pour d’autres, sans que la situation soit nécessairement alarmante. Plusieurs difficultés de prononciation sont normales à certains âges. D’autres reflètent des difficultés qui se travaillent souvent facilement avec l’aide d’une orthophoniste. Seul un petit pourcentage d’enfants présente des problèmes majeurs à apprendre à dire les mots correctement.
Avant 18 mois, il est parfaitement normal que l’enfant coupe ses mots (ex. « teau » pour « bateau »). Avant 2 ans, il est également normal que le tout-petit ait de la difficulté à produire un mot composé de deux syllabes différentes (ex. « ba-teau »). Pour contourner sa difficulté, l’enfant utilise parfois plusieurs fois le même son (ex. « tateau » au lieu de « bateau »; le « t » est utilisé deux fois plutôt qu’une).
Jusqu’à l’âge de 4 ans, l’enfant a souvent de la difficulté à prononcer certains sons plus difficiles. Parmi les sons les plus faciles à produire, il y a « m » et « n ». Parmi les sons les plus difficiles se trouvent « ch » et « j » (comme dans « jus »). L’enfant a fréquemment le réflexe de remplacer les sons difficiles par des sons plus faciles (ex. « zus » pour « jus »).
Il est généralement convenu qu’un enfant de 2 ans devrait se faire comprendre environ la moitié du temps par une personne qui n’est pas familière. Un enfant de 3 ans devrait, pour sa part, être compris environ 75 % du temps par un étranger, et un enfant de 4 ans devrait être compris la majorité du temps.
Vers 5 ans, il est possible qu’un enfant ait encore de la difficulté à prononcer correctement « ch » et « j » de même que certains groupes de sons comme « tr » et « dr ». Toutefois, cela ne l’empêche pas d’être bien compris. Ce type de difficulté peut facilement être travaillé avec une orthophoniste un peu avant l’entrée à l’école ou à la maternelle lorsque l’enfant a commencé à prononcer ces sons correctement.
Des conseils
Le plus important demeure de ne pas « mettre de pression » sur l’enfant qui a de la difficulté à prononcer et de ne pas lui demander constamment de répéter. L’enfant qui est conscient de ses difficultés et qui ne se trouve « pas bon » pour parler peut en venir à éviter de répéter spontanément les mots difficiles à dire pour lui, ce qui l’empêche de s’exercer. En somme, il s’agit de préserver le plaisir de communiquer de l’enfant.
Pour que l’enfant vive des succès malgré ses difficultés de prononciation, il est possible de mettre l’accent sur le contenu de ce qu’il dit plutôt que sur sa façon de le dire. Ainsi, si l’enfant dit « un tateau », l’adulte peut répondre : « Oui, tu as raison, c’est un BA-teau! ». L’enfant entend la bonne façon de prononcer sans se sentir en échec.
Plusieurs enfants réessaient spontanément de dire un mot après que l’adulte ait dit le mot correctement. Lorsqu’un enfant ne le fait pas, il est possible de lui poser une question, par exemple, « Je ne suis plus certain. C’est un bateau ou un avion? » De cette façon, l’enfant est encouragé à redire le mot sans s’en rendre compte.
Lorsque vous avez de la difficulté à comprendre votre enfant et que vous observez qu’il redit rarement les mots correctement après que vous lui ayez donné le bon modèle, en répétant le mot après lui, il peut être indiqué de consulter en orthophonie. Des services sont offerts aux tout-petits en CLSC ou en cliniques privées. Votre médecin de famille pourra sûrement vous aider à orienter vos démarches.