Selon des chercheurs de l'University of Rochester Medical Centre, les femmes qui sont exposées à la fumée secondaire, que ce soit durant l'enfance ou à l'âge adulte, courent un risque considérablement plus élevé de connaître des problèmes de fertilité et de faire des fausses couches. L'analyse en question a révélé que les femmes qui étaient exposées à de la fumée secondaire pendant six heures par jour ou plus voyaient leur risque d’infertilité et de fausse couche augmenter de 68 %.
« Ces statistiques sont stupéfiantes et soulignent un danger de plus associé à l'exposition à la fumée secondaire », a dit Luke J. Peppone, Ph. D., professeur adjoint de recherche au James P. Wilmot Cancer Center de Rochester.
La moitié des participantes disaient avoir grandi dans une maison avec des parents qui fumaient, et deux femmes sur trois étaient encore exposées à de la fumée secondaire au moment où le sondage était réalisé. Plus de 40 % de ces dernières avaient de la difficulté à tomber enceintes ou avaient déjà fait une fausse couche, sinon plusieurs.
Même si les taux de tabagisme sont à la baisse au Canada, un rapport publié par Statistique Canada en 2007 indiquait qu'au moins une personne fumait encore régulièrement dans 14 % des foyers canadiens, y compris 7 % des foyers où vivaient des enfants de moins de 12 ans.
Publiée en ligne dans le site Tobacco Control, cette analyse est une des premières à démontrer les effets durables de l'exposition à de la fumée secondaire sur la fertilité des femmes. « Tout le monde sait que la cigarette et la fumée secondaire sont dangereuses. L'inhalation de la fumée a des effets qui durent, surtout sur les femmes qui s'apprêtent à avoir des enfants », a déploré M. Peppone.
M. Peppone a analysé les résultats d'un sondage réalisé auprès de 4 804 femmes qui avaient subi un dépistage ou un traitement contre le cancer au Roswell Park Cancer Centre entre 1982 et 1998. Le sondage de 16 pages s'intéressait en particulier au mode de vie, aux habitudes, aux antécédents médicaux personnels et familiaux et à l'exposition à la fumée secondaire sur le lieu de travail et dans l'environnement. Aucune participante ne fumait et chacune d'entre elles avait été enceinte au moins une fois ou avait essayé de tomber enceinte.
Cette étude américaine a été subventionnée par le National Cancer Institute, et ses résultats avaient déjà été présentés aux conférences de la Society for Behavioral Medicine et de la Society of Research for Nicotine and Tobacco.