Si vous doutez que votre vie va changer après la naissance de votre bébé, une grande surprise vous attend, a affirmé la Dre Marla Shapiro. Selon celle-ci, il vaut peut-être mieux ne pas savoir ce qui nous attend, car si nous le savions, il se pourrait que personne n’ait d’enfants.
La Dre Shapiro est professeure adjointe dans le département de médecine familiale et communautaire à l’Université de Toronto et animatrice de Balance TV, une émission du réseau CTV. Elle a abordé le sujet de l’intimité après la naissance d’un bébé lors du Women’s Health Matters Forum and Expo 2004. Sa perspective la plus pertinente, a dit la médecin, provient du fait qu’elle a trois enfants âgés de 8 à 19 ans.
Alors, qu’est-ce qui nous attend au juste?
Nous serons fatiguées à cause du manque de sommeil, mais aussi en raison des responsabilités et du stress liés à la maternité. Les nouvelles mères ont besoin de savoir que tout va bien aller, mais elles doivent établir des priorités claires — une maison parfaite n’est pas aussi importante qu’un bébé heureux et une relation solide.
Certaines d’entre nous se sentiront moins attrayantes et plus lourdes et auront moins de temps pour penser à l’hygiène et à leur habillement. De plus, elles pourraient se sentir détachées de leur partenaire sur le plan affectif, voire aliénées. Bref, tout pour dégonfler la libido.
Les relations sexuelles
Lorsque vous recommencerez à avoir des relations sexuelles, à quoi pourrez-vous vous attendre et comment vous y prendrez-vous? D’abord, il faut attendre que votre périnée guérisse, notamment si vous avez subi une épisiotomie. Expérimentez plusieurs positions sexuelles afin de trouver les plus confortables. Si vous souffrez de sécheresse vaginale à cause d’une baisse du taux d’œstrogènes, utilisez un lubrifiant à base d’eau. Faites les exercices de Kegel pour restaurer le tonus musculaire du périnée.
Les changements hormonaux affaiblissent la réponse sexuelle, alors il est important de prendre votre temps. L’allaitement peut également inhiber la libido. La plupart des femmes sont extrêmement épuisées pendant cette phase de leur vie et aimeraient mieux dormir que faire l’amour si elles avaient le temps.
Équilibrer les tâches
Une solution réside dans le partage des corvées, mais il faut d’abord préciser lesquelles. La Dre Shapiro recommande une approche plutôt professionnelle qui consiste à déterminer la nature des rôles et des tâches connexes. Le plus important est de ne pas vous négliger. Mangez sainement et faites de l’exercice fréquemment afin de combattre le stress et la fatigue. Si vous ne prenez pas soin de vous-même, vous ne pourrez pas prendre soin des autres.
Le rétablissement émotionnel qui suit l’accouchement revêt autant d’importance que le rétablissement physique. Vous et votre partenaire devez fixer des rendez-vous pour faire l’amour. Soyez patients et gardez les voies de communication ouvertes. Il est important d’être honnête et de miser sur la qualité plutôt que sur la quantité. Les gestes inattendus de la part de votre partenaire (il ou elle te donne des fleurs, te permet de faire la grasse matinée, s’occupe du ménage ou prépare le souper) sont très efficaces pour ranimer la flamme.
La contraception
Après un accouchement, les décisions concernant la contraception doivent être prises en consultation avec votre médecin. Plusieurs facteurs doivent être pris en considération, dont votre âge, le coût, les effets secondaires et votre état de santé.
Le contraceptif idéal est celui qu’on peut oublier sans en compromettre l’efficacité. Il exige peu de supervision médicale, est réversible et ne provoque aucun effet secondaire. Le condom est la méthode la plus populaire, suivie de la pilule et de la stérilisation. Cependant, il existe plusieurs nouvelles méthodes contraceptives à envisager, soit l’implant de Nesterone, les injections de Depoprovera, le timbre transdermique (offert depuis peu au Canada) et le SIU (système intra-utérin).
La Dre Shapiro aime particulièrement le SIU parce qu’il répond à la plupart des critères du contraceptif idéal. Il se loge dans l’utérus comme un stérilet, mais son action consiste à libérer du progestatif dans l’utérus. Cela incite le mucus à s’épaissir de sorte que la motilité et la fonction des spermatozoïdes soient inhibées. Cette action provoque également l’amincissement de la paroi utérine. L’ovulation est quelque peu supprimée et l’organisme traite les ovules fertilisés comme un corps étranger qu’il faut rejeter.
Le SIU peut rester en place jusqu’à cinq ans, et le corps revient à la normale dès qu’il est enlevé. De plus, le SIU provoque moins de saignements que le stérilet, bien que des saignements soient possibles au cours du premier mois.
Les bonnes candidates à l’utilisation de ce nouveau contraceptif sont celles qui ne peuvent tolérer les effets secondaires de la pilule ou qui ont tendance à manquer des doses, celles qui fument, celles qui ont des saignements menstruels abondants, celles qui veulent espacer leurs grossesses ou qui ne veulent plus d’enfant et celles qui se trouvent dans une relation monogame à long terme.
Source : Compte-rendu d’une session tenue lors du Women's Health Matters Forum & Expo 2004. Écrit par Janice Pearson, éducatrice en matière d’accouchement et rédactrice pigiste qui partage son temps entre Toronto et Londres. Affiché le 18 mai 2004.
Cet article est fourni par les spécialistes de la santé des femmes du Women’s College Hospital. Pour en savoir plus sur la santé des femmes, consultez : Femmesensante.ca . © 2000-2006 Women's College Hospital.
