Couple/Sexualité

S'adapter à l'arrivée de bébé

L’arrivée d’un bébé ne change pas qui nous sommes en tant qu’individu. Par contre, cela change le mode de vie et chaque membre de la famille doit apprivoiser cette arrivée au sein de la famille.

Que ce soit le premier bébé, ou un autre qui vient s’ajouter à celle-ci, une nouvelle dynamique est créée. Une période d’adaptation doit se faire. Par exemple, la routine doit être changée, les habitudes que l’on avait doivent être modifiées et la sexualité entre les parents n’échappe pas à ce processus d’adaptation.

Où trouver le temps?

Souvent, le temps dans une journée semble nous manquer pour vaquer à toutes les occupations que l’on faisait avant l’arrivée de bébé. La majeure partie de l’énergie que l’on possède est souvent dédiée à l’enfant, et le peu qui reste sert à faire quelques tâches par-ci, par-là. Généralement, lorsque vient le temps de se consacrer à l’intimité avec le conjoint, il ne reste soit plus de temps libre ou tout simplement plus d’énergie. Lorsqu’on réussit à trouver une période où cela pourrait être possible, il est rare, surtout dans les premiers mois de vie, que l’on ne se fait pas freiner les ardeurs par quoi que ce soit.

Un lien qui prend une place importante

Pour certaines mamans, plus particulièrement lors de l’allaitement, le lien entre celle-ci et le bébé est très intense. Il arrive que le temps que la mère passe avec l’enfant comble ses besoins affectifs et qu’elle n’ait plus envie de rapprochements avec son conjoint. Il se peut aussi que la mère ait tellement passé de temps avec le bébé qu’elle ait envie de se changer les idées, ait besoin d’être seule ou ait envie de passer du temps plus intime avec le papa.

Il ne faut pas se culpabiliser d’avoir envie de passer quelques heures à s’occuper de soi, quand le besoin se fait ressentir. Il faut aussi laisser du temps pour s’adapter. Le bébé prend peu à peu de l’indépendance et vous retrouverez peu à peu du temps pour vous, ou pour retrouver votre conjoint dans l’intimité.

Où est mon désir sexuel?

Pour certaines femmes, le désir sexuel est absent lors des premières semaines suivant l’accouchement, ce qui tombe bien avec la présence des lochies (saignements suivant l’accouchement). Il n’est pas suggéré de recommencer les rapports sexuels avec pénétration avant 4 à 6 semaines après l’accouchement. Pour certaines, il s’agit d’un soulagement, car elles n’ont pas à justifier l’absence de désir. Il faut dire que ce nombre de semaines peut être variable d’une femme à l’autre, selon comment elle se sent, mais également selon les séquelles de l’accouchement.

La pénétration n’est qu’une des nombreuses façons de faire l’amour et vous avez le droit de choisir le moment de son retour. Si vous en avez envie, les regards complices, les caresses et moments intimes peuvent faire partie de la relation sexuelle sans qu’il y ait nécessairement pénétration.

La baisse ou l’absence de désir peut se prolonger sur une plus longue période de temps, surtout si la femme allaite. Lors de ce dernier cas, il y a souvent peu ou pas de désir parce que les hormones inhibent celui-ci. Après un an, si vous vous inquiétez du fait que votre désir ne soit pas revenu et que vous n’allaitez plus votre enfant depuis plusieurs mois, il pourrait être possible de consulter un médecin pour vous rassurer. Un sexologue peut également vous conseiller à ce sujet. Par contre, il ne faut pas s’alarmer si le désir sexuel n’est pas présent, il faut tout simplement suivre son rythme et ne pas brusquer les choses.

Quelques petits trucs et astuces
  • Il faut prendre le temps de s’écouter et prendre le temps qu’il nous faut pour que le désir revienne. Il ne faut pas se mettre de pression.
  • Faire petit à petit une place dans votre quotidien pour se coller, sans nécessairement y avoir de relation sexuelle. Ce serait un moment juste pour être bien ensemble, pour s’apprivoiser et se retrouver.
  • Faire garder bébé par quelqu’un de confiance et faire une sortie en amoureux, comme dans le temps!
  • Communiquer avec l’autre nos besoins, nos attentes, nos frustrations face à la sexualité et se permettre d’exprimer si l’envie n’est pas présente.
Références
  • La fédération canadienne pour la santé sexuelle
  • Abdel- Baki, Amal et Marie-Josée, Poulin (2004). Du désir d’enfant à la réalisation de l’enfantement. II. Perspectives psychodynamiques du vécu normal durant la grossesse et l’accouchement. Psychothérapie, 2 vol.41, p.11-16.
  • Deans, Anne (2004). Votre grossesse, Marabout, Paris, p.392.
  • St-Cerny, Anne (1997). Sexualité pendant la grossesse et après l’accouchement, naissance Renaissance Regroupement Québécois, Fédération du Québec pour le planning des naissances, SL., p.23.

Par Nadia Rioux, stagiaire en sexologie

Centre de ressources périnatales Les Relevailles de Montréal

Fondé en 1985, le Centre de Ressources périnatales (CRP) Les Relevailles de Montréal vise à favoriser l’adaptation harmonieuse à la grossesse et à la vie avec un nourrisson en soutenant les parents dans l’enrichissement de leurs compétences. Le CRP s’adresse à tous les futurs et nouveaux parents avec leur bébé. Le Centre leur propose une gamme d’activités et de services, avant l’arrivée de bébé ou avec lui, afin de mieux connaître, comprendre et échanger sur leur nouvelle réalité : cours, ateliers, rencontres, service à domicile « Coup de Main », consultations privées (individuelles ou en couple), soutien téléphonique, centre de documentation spécialisé et boutique. Notre équipe dynamique et passionnée vous accueille dans des locaux adaptés aux besoins des bébés et de leurs parents. Les bébés sont considérés comme des participants à part entière. Les activités se déroulent à un rythme tenant compte de leurs besoins. Ils sont les bienvenus en tout temps. Le CRP offre également des formations spécifiques en périnatalité qui sont adaptées aux divers besoins des intervenants et des professionnels. Centre de Ressources Périnatales « Les Relevailles de Montréal » 14115, rue Prince-Arthur, bureau 341 Montréal (Québec)  H1A 1A8 Téléphone : 514-640-6741, Télécopieur : 514-640-7621  crp@mainbourg.org


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