Bien que les méthodes contraceptives des femmes aient connu une forte progression depuis 1969, un sondage mené en ligne au nom de Bayer Inc. semble indiquer que les Canadiennes et Québécoises ne sont pas aussi bien informées au sujet des moyens contraceptifs, ni aussi bien protégés contre une grossesse, qu’elles le croient[1]. Si nous avons aujourd’hui une panoplie d’alternatives – et accès à une foule d’information! – il n’est pas toujours évident de faire des choix éclairés en matière de contraception et surtout en discuter avec notre ado.
Démystifier le vrai du faux sur les méthodes de contraception alternatives
Selon le sondage, une femme sur trois (entre 18 et 45 ans) surestime l’efficacité de sa méthode de contraception des naissances et près de 75 % des répondantes du Québec (âgées de 18 à 45 ans) ont admis avoir oublié de prendre leur pilule à une fréquence allant d’une fois par mois à quelques jours chaque mois[2]– ce qui a pour effet de réduire l’efficacité de la pilule de 99 % (maximum) à 91 %[3].
Le plus grand mythe est que la pilule contraceptive est le moyen de contraception le plus efficace. Avec les contraceptifs intra-utérins (CIU) par exemple, sur 1 000 cas avec utilisation typique (femmes qui utilisent une méthode contraceptive après un an), il y aura 2 grossesses non planifiées avec les systèmes intra-utérins (SIU), CIU avec hormones, et 8 avec les dispositifs intra-utérins (DIU), CIU au cuivre, comparativement à 90 grossesses non planifiées avec la pilule, puisqu’elle nécessite la manipulation de la femme laissant davantage de place pour l’erreur dans l’utilisation et donc l’efficacité.
Tandis qu’un grand nombre de facteurs peut contribuer à des grossesses non planifiées, il n’en reste pas moins que 61 % des grossesses parmi les femmes canadiennes surviennent alors qu’elles ne sont pas planifiées.
Il y a un autre mythe qui raconte que les CIU sont seulement pour les femmes qui ont déjà eu des enfants.
D’ailleurs, l’autre jour j’ai eu une jeune patiente de 15 ans qui venait chercher la pilule accompagnée de sa mère. Je lui ai parlé de toutes les méthodes disponibles pour elle et même sa mère était surprise que sa fille puisse avoir un CIU à son âge, pourtant c’est même recommandé par la Société canadienne de pédiatrie comme étant la méthode contraceptive réversible la plus efficace pour les adolescentes.
Une partie de la problématique réside dans le fait que la popularité de la pilule n’incite pas les gens à chercher d’autres options. Les jeunes femmes viennent à leur rendez-vous avec l’idée en tête que la pilule contraceptive est le bon moyen de contraception pour elles. Ainsi, la pilule contraceptive est prescrite plus rapidement. On saute donc parfois la discussion sur les autres méthodes disponibles. Il est important de choisir celle qui vous convient le mieux, selon votre style de vie… et celui-ci peut changer, donc il est important de savoir qu’on a le choix, ainsi que le choix et la possibilité de changer!
Des pistes pour ouvrir la discussion avec vos enfants
La clé est de garder le tout simple et le fun puisque souvent c’est une discussion qui peut être gênante, mais l’important c’est d’en parler!
Je vous partage une petite astuce pour rendre la conversation beaucoup plus légère et amusante : l’acronyme CEO, pour être la « boss » de sa santé sexuelle :
- Communication.
- Lorsqu’on est prête à être active sexuellement, il est important de prendre le temps de discuter avec son professionnel de la santé afin de trouver l’option qui nous convient vraiment le mieux. Il ne faut surtout pas avoir peur de poser des questions à son médecin, même si elles peuvent parfois être gênantes.
- N’oubliez pas de bien discuter des risques et de bienfaits pour chaque option avec votre professionnel de la santé.
- Éducation.
- Faites vos recherches avant ET après la visite chez votre professionnel de la santé.
On peut en parler à nos amies, mais pour s’assurer d’avoir la bonne information, il faut parler à son professionnel de la santé et faire ses recherches sur des sites créés par des professionnels de la santé ou des regroupements professionnels comme la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC).
Options
Une fois que l’on connait les options, on choisit celle qui convient le mieux à notre style de vie. On n’est pas toutes faites pareil, donc il y aura des options qui auront un meilleur « fit » avec certaine.
Pour se renseigner sur ses options ainsi que sur les éventuels bienfaits et effets secondaires de chacune de ces options, vous pouvez proposer de commencer les recherches ensemble en allant consulter le www.unecontraceptionpourmoi.ca/
Julie Poirier, infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne
[1]Sondage en ligne mené au nom de Bayer Inc. En service du 3 juillet au 8 juillet 2019.
[2] Sondage en ligne mené au nom de Bayer Inc. En service du 3 juillet au 8 juillet 2019.
[3] Consensus canadien sur la contraception (1re partie de 4). La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC).