Pourtant, un choix est souvent négligé durant la grossesse et c’est celui de la méthode contraceptive utilisée après l'accouchement. La contraception après la naissance doit être considérée durant la grossesse pour avoir le temps d’envisager toutes les options et choisir celle qui conviendra le plus au couple.
Seréna Québec offre l’atelier d’apprentissage spécifique au retour de la fertilité après une naissance dans lequel différentes méthodes de contraception naturelles sont enseignées telles que la MAMA, la MAMA+ et la MSTA si vous allaitez et la MST régulière si vous n’allaitez pas.
Tout d’abord, il est important de comprendre l’impact de l’allaitement sur la fertilité.
Après l’accouchement, l’hormone de la lactation, la prolactine, inhibe la production des hormones liées à l’ovulation. Néanmoins, l’infertilité « absolue » n’est que de 3 à 5 semaines. L’allaitement maternel en soi n’est donc pas une méthode contraceptive.
Chez une femme qui n’allaite pas ou qui pratique l’allaitement mixte (lait maternel et maternisé), la première ovulation après une naissance pourrait se produire exceptionnellement dès la quatrième semaine, mais le plus souvent entre la sixième et la huitième semaine. Une mère qui pratique de façon optimale l’allaitement complet (ou quasi complet) peut maintenir quant à elle la prolactine à un niveau qui retarde l’ovulation postpartum et le retour des menstruations, jusqu’à plusieurs mois, voire plus d’un an.
Toutefois, il apparaît que plus l’allaitement se prolonge plus la probabilité que l’ovulation postpartum ait lieu avant la première menstruation augmente; il est donc important d’apprendre à bien observer et interpréter les signes de fertilité précurseurs à l’ovulation, comme la glaire cervicale et le col de l’utérus. Il est bon de savoir que pendant un allaitement complet, cette probabilité est très faible, particulièrement avant 6 mois.
Le retour de la fertilité après une naissance (une ovulation suivie d’un plateau hyperthermique d’au moins 8 jours) est déterminé surtout par le type, l’intensité et la durée de l'allaitement, de même que la génétique. Une femme entre en période fertile lorsqu’elle a son retour de menstruation ou que sa glaire et/ou son col utérin présentent des caractéristiques fertiles.
Maintenant, regardons comment ces éléments sont intégrés dans les méthodes naturelles enseignées par Seréna Québec.
La MAMA
En 1988, l’OMS a défini les conditions de base de la méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée (MAMA), une méthode contraceptive basée sur l’intensité de l’allaitement au sein qui retarde le retour de la fertilité.
L’estimation de départ des scientifiques visait un taux d’efficacité de 98%,
Dans la plus récente synthèse de l’efficacité des méthodes contraceptives présentée par l’OMS, la MAMA obtient un taux de grossesse entre 0,9% (usage correct et régulier) et 2% (usage courant) tandis que la pilule progestative obtient des taux de 0,3% (usage correct et régulier) et 8% (usage courant) .
Conditions de base de la MAMA
- Allaitement complet
- Pas de retour de menstruations
- Bébé de moins de 6 mois
Dès que l’une ou l’autre des conditions ne s’appliquent plus, il n’est plus possible de poursuivre la MAMA et il faudra transiter vers la MAMA+ ou la méthode symptothermique en allaitement.
L’allaitement complet
L’allaitement complet pour l’usage de la MAMA se définit par un allaitement au sein, exclusif, intensif et à la demande. Aucun liquide, aliment solide ou supplément régulier n’est donné au nourrisson; le sein, et rien d’autre, aussi fréquemment et aussi longtemps que le nourrisson souhaite être nourri. En conséquence, aucune tétée ne devrait être remplacée par autre chose. L’extraction du lait n’est pas considérée comme une tétée. Bien entendu, le bébé doit bien progresser.
Plus précisément, il ne doit pas y avoir plus de 4 heures d’intervalle entre les tétées le jour et 6 heures entre les tétées la nuit.
Le retour de menstruations
La première menstruation après une naissance ne doit pas être confondue avec les lochies qui sont les saignements dans les semaines qui suivent l’accouchement. Les femmes qui allaitent terminent les lochies souvent plus rapidement que celles qui n'allaitent pas. Tout saignement, durant 2 jours consécutifs ou plus survenant après l’arrêt des lochies et 8 semaines après l’accouchement sera considéré comme un retour de menstruations.
Moins de 6 mois
Dès que l'enfant a 6 mois, malgré une aménorrhée, il faudra transiter soit vers la MAMA+ si ce n’est pas le premier allaitement ou transiter vers la méthode symptothermique en allaitement, à cause du risque accru d’une ovulation avant le retour des menstruations.
Avantages et inconvénients
Les méthodes modernes de contraception naturelle en allaitement comportent les avantages suivants : économique, écologique, non invasive, inoffensive pour la santé et sans impact sur la production du lait maternel.
Par contre, la MAMA ne peut être utilisée que pendant une brève période et demande que la femme allaite souvent, jour et nuit. De plus, elle doit continuer à allaiter, même si elle ou le bébé est malade.
La suce
Chaque mise au sein déclenche un jeu d'hormones qui entretient la lactation et, pour quelques mois, l'infertilité, empêchant l'ovulation. L'abondance du lait de même que l'infertilité sont principalement dues à la fréquence, la durée et la vigueur des tétées. L'introduction de la suce risque d’affecter cet allaitement complet et intensif, en espaçant les tétées, ou parfois remplaçant une tétée, ce qui diminue la stimulation de la mère et peut nuire à l’efficacité de la MAMA.
La MAMA+
Elle pourra être utilisée si ce n’est pas le premier allaitement. En effet, le retour de fertilité a tendance à revenir à peu près au même moment d’une naissance à une autre, si toutes les conditions liées à l’allaitement et au mode de vie restent semblables.
Il a effectivement été démontré que les femmes aménorrhées, si elles suivent des pratiques optimales d'allaitement maternel au-delà du sixième mois, risquent 4 à 8 % de grossesses non planifiées jusqu’à la fin du douzième mois.
Pour ce faire, même s’il n’est plus exclusif, l’allaitement doit rester à la demande, jour et nuit. Les aliments seront offerts graduellement, et toujours après la tétée.
La limite de temps de cette méthode est définie en soustrayant 2 mois au retour de fertilité le plus précoce lors des allaitements précédents.
La méthode symptothermique en allaitement
Lorsqu’on ne souhaite pas allaiter de façon intensive ou lorsqu’on ne répond plus aux critères de la MAMA ni à ceux de la MAMA+ et que l’ovulation n’a pas encore eu lieu, la méthode symptothermique en allaitement s’impose.
Elle consiste à repérer avec précision les signes précurseurs de l’ovulation et les périodes de fertilité possible, par l’observation de plusieurs symptômes, que l’on inscrit sur un graphique spécialement conçu par Seréna Québec, tenant compte aussi des caractéristiques de l’allaitement. Les règles d’interprétation sont légèrement différentes de la méthode symptothermique régulière.
Dans la méthode symptothermique perfectionnée par les médecins-conseils de Seréna Québec, il faut savoir que ce sont les changements observés à la glaire cervicale et au col de l’utérus qui annoncent l’ovulation, tandis que la température basale confirme qu’elle a eu lieu.
L’auto-observation et l’interprétation des signes de fertilité demandent un apprentissage qui doit être encadré par une formation et un suivi personnalisé.
En plus de la collaboration du partenaire, pour optimiser leur efficacité, ces méthodes nécessitent une formation et l’accompagnement par une personne qualifiée. Au Québec, seul l’organisme Seréna Québec offre ce service avec tous les outils nécessaires, et ce, sur simple contribution volontaire.
En conclusion, si la contraception naturelle vous interpelle, prenez le temps de vous informer à ce sujet et de contacter Seréna Québec pour avoir plus d’information qui vous aidera à faire un choix qui vous convient.