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«C’est ben cher!»

Une cliente marche dans la boutique, tourne les étiquettes avec les yeux en l’air en disant haut et fort des choses comme : « Quoi? Une serviette à 38 $! Ben, voyons donc! Pfff! C’est ridicule! »

Lorsque l’on travaille comme conseillère chez Mère Hélène, c’est fréquent, voire quotidien, de devoir expliquer le prix d’un produit à une cliente. De devoir expliquer à la personne que contrairement aux magasins à grande surface, cette serviette est faite d’une ratine de qualité pour survivre plusieurs années à la laveuse et à la sécheuse, qu’elle est absorbante, qu’elle est confectionnée pour que l’enfant puisse la trainer jusqu’à l’école primaire, tout en expliquant que le produit est conçu au Québec, dans nos ateliers, par des couturières québécoises d’expérience qui peuvent nourrir leur famille en exerçant leur métier et non par des femmes ou des enfants dans des taudis en Chine payés à des salaires minables. Invraisemblablement, c’est souvent les mêmes qui chialent sur les prix qui chialent sur les produits importés de Chine… Comme quoi tout ne peut pas être parfait!

Parfois, mes amies-collègues et moi devons prendre de grandes respirations par le nez face à différents commentaires relatifs aux produits que nous conseillons. Je comprends les gens de ne pas comprendre le prix d’un produit puisqu’actuellement, nous sommes dans une société de consommation jetable. Tout est fabriqué en fonction de ne pas durer, en fonction de briser et qu’on se dise : « Ouin pis! J’ai payé ça 5 $ ». Dans l’univers du bébé, c’est souvent pire puisque les compagnies savent qu’en plus de ne pas durer, un bébé, ça grandit vite. Donc, pas vraiment besoin de faire quelque chose de solide, de qualité. Dans quelques mois, il se retrouvera de toute façon dans une vente de garage. C’est donc une décision d’entreprise que de miser sur la qualité. C’est comme une forme de respect pour les mamans qui viennent nous voir.

J’aime encourager les produits québécois, mais je l’avoue, parfois ce n’est pas possible, parfois ce n’est pas dans mon budget, parfois je ne peux juste pas me le permettre. Je tente toujours de garder le plus grand des respects pour la personne qui l’a créé. C’est peut-être parce que depuis quelques années, je suis beaucoup en relation avec des entrepreneurs québécois, des gens qui travaillent fort, qui créent des produits extraordinaires à la hauteur de leur valeur. J’essaie toujours de changer les mentalités quand je parle d’une création, j’essaie d’expliquer et souvent je me fais dire que je suis une « bonne vendeuse ». J’aime répondre que je crois au produit que je conseille, que je comprends sa raison d’exister et le besoin auquel il répond.

J’aime dire que le piqué est fabriqué par Rebecca, notre couturière que j’admire, que La TrOnche est bourrée avec tellement d’amour par l’équipe de Stéphanie Guilbeault, que le foulard Glupa été créé par la belle Alexandra Pagé, que cette bavette est faite par la parfaite Nadia de Bons-Becs et que les billes de ce collier de dentition de Bulle Bijouterie ont été enfilées par les bijoutières qui travaillent pour Valérie Doran. C’est une fierté de pouvoir avoir d’aussi beaux produits chez nous! Ce n’est pas de ne plus acheter des produits qui viennent d’ailleurs, au contraire, certains produits sont extraordinaires. Je dis simplement de ne pas tourner le dos aux chefs-d’œuvre fabriqués au Québec.

Je crois que, comme consommateur, il est important de changer notre œil, d’avoir un détecteur de rapport qualité/prix, d’essayer d’encourager chez nous quand c’est possible, de réaliser l’impact sur notre société que d’encourager des hommes et des femmes d’ici. Pas juste pendant les 3-4 jours qui suivent le Jour de la Terre pour suivre la parade ou pour avoir l’air hot sur Facebook… Je parle surtout des 361 autres journées de l’année où c’est tout autant important, où sans le savoir, ça fait tellement une différence sur notre économie québécoise, sur la vie de famille des mamans d’ici!

Geneviève Jetté

Éducatrice à l’enfance de profession, bricoleuse, amoureuse et passionnée de littérature jeunesse, Geneviève est la maman de Louka (5 ans) et Rémi (2 ans). Sa vie familiale à la maison est teintée de peinture, de dessin, d’aquarelle, de lectures, de thés, de musique et de projets. C’est lorsqu’elle s’est mise à pleurer dans la section littérature jeunesse d’une librairie adjacente au Cegep qu’elle fréquentait que Geneviève a su que le domaine de la petite enfance était l’univers qui lui collerait à la peau pour toute sa vie. Blogueuse pour la boutique Mère Hélène, elle signe aussi Tatouée Maman sur Mamanpourlavie.com et la chronique Consommation dans les revues Bébé Magazine et Grossesse Magazine. Son principal défi : chasser la routine à grands coups de créativité pour rendre le train-train quotidien plus agréable. Vous pouvez la suivre sur sa page Facebook.


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