Oser être soi, vraiment ?
Allo l’entrée à la maternelle de mon fils. « Welcome to the jungle, Fiston ».
ME qui aime avoir du temps, qui aime vivre le moment présent, qui veut être le plus intègre possible. Par le fait même, j’ai donc voulu transmettre ces valeurs à mes enfants. Mon fils, tu dois maintenant faire face à la « vraie » vie. Passer à la deuxième vitesse. Celle où tout va vite-vite-vite. Celle qui bouscule ta belle âme.
Je me questionne. Est-ce que j’aurais dû le renforcer avant?
Remise en question
ME qui prône l’équilibre. J’ai voulu que mes enfants vivent ainsi en leur offrant un temps partiel à la gardo. Est-ce que j’aurais dû les envoyer au CPE 5 jours/semaine?
ME qui valorise ses enfants par leur « être » : à dire les vraies affaires, à être poli, à avoir une attitude positive, à voir l’essentiel de la vie (l’amour, la famille, le respect…). Je me pose de sérieuses questions sur ledit « moule » dans lequel ils doivent embarquer.
Je me sens croche; croche comme si l’éducation qu’on donne à nos enfants doit être remise en question. Notre éducation VS la société. Un monde où ça va vite, où tu suis le lot, où tu as à peine le temps de respirer, où tu dois te conformer. Entrer dans le moule, comme tout le monde!
On apprend que « être différent » c’est d’être : déficient, autiste, ethnie… mais pourtant, tout le monde est différent. C’est ce qui est beau : l’unicité! Depuis son entrée à la maternelle, mon fils a tendance à vouloir changer ses goûts vestimentaires, ses goûts culinaires et même quelques comportements pour être comme les autres. C’est fou de constater comment la comparaison est entrée dans sa vie. Son père a même eu droit à quelques : « Yo man ».
Et l’identité?
C’est fucké. J’apprends à mon fils qu’il est unique. J’apprends à mon fils à se connaître. Et rendu à 6 ans (enfin presque), il entre dans la jungle, dans un troupeau où tout le monde doit se ressembler et doit agir de la même façon.
Les jeunes peuvent bien avoir de solides recherches d’identités à l’adolescence. Qui suis-je? Le garçon que j’étais à 5-6 ans ou celui formé par la société?
Je sais, il apprend sur lui à travers cette étape, il forge son identité, sa personnalité à travers ce processus… C’est hallucinant de voir l’impact que ça joue sur lui.
La compétition
Allo la compétition! Qui court le plus vite? Qui a le plus de cartes Pokémon? Qui a reçu le plus d’étoiles (renforcement positif)? Ça joue féroce! Qui sera le roi de la jungle? Arrivé à la maison, il se lance des défis plus ou moins insignifiants pour gagner contre sa sœur (4 ans). « Le premier qui s’attache dans la voiture, gagne », « le premier arrivé en haut pour souper, gagne », « le premier qui finit de se brosser les dents, gagne ». Est-ce qu’il a besoin d’être premier partout pour être cool? Pour augmenter son estime personnelle? Depuis ce temps, mon chum et moi chantons la chanson de Céline à la maison… Les derniers seront les premiers.
Oser être soi-même. C’est un sujet omniprésent dans notre société actuelle. S’assumer. Agir et vivre en fonction de qui nous sommes. ME y arrive de plus en plus. Et MoiMe fait partie de cette réalisation. Je me dis que c’est un modèle idéal que je peux offrir à mes enfants.
Faire confiance
ME, l’idéaliste de société, sait très bien qu’elle ne changera pas le monde. Mais prendre conscience de cette réalité me fait déjà du bien. Oui, je trouve ça triste. Oui, ça me fait cris***** peur de voir ça aller, mais j’ai envie de faire confiance. De faire confiance en la vie et en mes enfants.
Mon fils est comme un poisson dans l’eau; il adore l’école et son nouveau milieu. Je suis vraiment fière de ce constat!
En attendant, j’essaie de leur faire profiter de moments de zénitude les soirs et les weekends. Un temps pour se déposer. C’est tout un défi pour Fiston qui goal toute la semaine… Mais ça viendra!
ME