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Ados, attentes et estime de soi

Leur estime de soi continue de se construire à travers les occasions de surmonter les difficultés. Elle est démolie par les attentes médiocres et la facilité. Placer la barre haute pour nos ados exige que nous faisions de même pour nous. GrandJack en sait quelque chose.

Seize ans, timide comme le sont un peu tous les geeks, GrandJack adorait le badminton.

GrandJack n’était pourtant pas un sportif. Depuis ses cinq ans, ses parents l’ont inscrit successivement au kinball, à la natation, au karaté, au judo, au soccer et même au football. Le coach a presque pleuré (de joie) en voyant arriver un gars de 11 ans qui faisait déjà 1,78 mètre, monté sur un modèle de grizzli! Mais les tentatives de ses parents pour faire prendre le sport dans le terreau plutôt informatisé de sa vie ont toutes échouées.

Jusqu’au badminton, à 15 ans.

Jouer pour vrai

À partir de là, cet ado se levait à 9h00 le dimanche matin (oui, madame!) et partait frapper sur un volant. Des semaines à le laisser passer à côté de la raquette et apprendre que le badminton se joue avec les jambes, même quand on fait six pieds! Les autres joueurs, tous adultes et plus expérimentés, n’ont pas diminuer leur jeu pour lui. Ils n’ont pas fait exprès de le laisser gagner de temps en temps. Non, ils lui faisait l’honneur de croire qu’il était capable de devenir aussi bon qu’eux et l’encourageaient souvent.

À la fin de l’année, GrandJack s’était beaucoup amélioré et goûtait au plaisir de jouer pour vrai.

À la rentrée scolaire suivante, le badminton était au programme de son cours d’éducation physique. Ravi, GrandJack se dit que voilà enfin un cours d’éducation physique qu’il va aimer. Voyant qu’on l’a classé dans une équipe de niveau C, il va voir le prof, lui dit qu’il est bon au badminton et demande à être reclassé. Mais le prof le regarde, voit un geek j’imagine; un costaud de 1,83 m qui n’a jamais aimé ses cours d’éducation physique. Je ne sais pas ce qu’il s’est dit, mais il refuse le reclassement, expliquant qu’il s’agit seulement d’un premier classement.

L'estime d'un enfant

GrandJack, le discret, se dit qu’il va jouer de son mieux et que le prof se rendra bien à l’évidence par lui-même. Trois semaines plus tard, comme le prof ne réagit pas devant ses six victoires et une défaite, le grand ado va redemander un nouveau classement. Mais le prof lui annonce qu’il est trop tard maintenant et que ça serait vraiment compliqué de déplacer tout le monde pour le reclasser. Et l’enseignant aura cette phrase vraiment stupide : « T’es ben mieux d’être le meilleur du c que le moins bon du a. »

Apparemment, ce prof croit que gagner est l’objectif ultime. Il lui offre une victoire facile alors que le développement de GrandJack exige des épreuves, de la difficulté, du défi. S’il avait compris cela, cet enseignant aurait considéré que l’estime d’un enfant de seize ans valait le dérangement d’un reclassement. Au lieu de quoi, il lui a d’abord menti en faisant miroiter l’idée d’un premier classement temporaire, puis lui a offert la médiocrité en modèle.

GrandJack n’est pas une grande gueule et est resté muet devant cette insulte à son intelligence...

Vaincre sans gloire

À la fin des douze semaines du trimestre s’est tenu un tournoi de badminton obligatoire pour tous les élèves. GrandJack a remporté le tournoi du C avec des scores de 20-6, 20-3, 20-10, en bougeant à peine les pieds! Alors le grand pédagogue de prof s’est approché de lui pour le féliciter : « Wow! Tu vois que j’avais raison à propos du classement! T’es un vrai champion! »

GrandJack l’a regardé sans rien dire, mais devant l’insistance du prof à vouloir se faire dire qu’il avait eu raison, GrandJack a fini par citer Shakespeare : « À vaincre sans péril, monsieur, on triomphe sans gloire. On ne vous l'a jamais dit? »

Tous les humains de plus de six ans connaissent le goût amer de réussir quand c’est trop facile, et en tirent un sentiment d’humiliation plutôt que d’estime. GrandJack était humilié par cette victoire et encore plus par ce prof qui le croyait assez stupide pour ne pas voir que cette victoire ne valait rien.

Exigence et soutien

Cette histoire est restée une leçon pour moi. Les ados n’ont pas besoin de gagner; ils ont besoin de défis difficiles à surmonter et d’adultes exigeants qui les soutiennent coûte que coûte.

GrandJack n’a plus joué au badminton après ça. Heureusement, les adultes du club de badminton ont laissé une empreinte plus profonde que le prof d’éducation physique. Ces temps-ci, il cherche une place pour apprendre le kendo… Faites qu’il trouve un maître exigeant!


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