Mon chum essaie d’expliquer qu’acheter des jouets à Noël, c’est une mauvaise idée. Les enfants s’offusquent contre lui. L’idée de perdre des cadeaux est vécue comme un drame national. Le ton s’élève.
J’y vois une allégorie de notre dépendance à l’automobile.
Et arrive la question de la guignolée. Il faut redonner au suivant, idéalement des cadeaux, selon les paramètres imposés par l’école secondaire de ma plus grande. «Pourquoi entretenir le vice alors», clame mon chum? «Oui, mais, nous, on en a des jouets… eux, moins, ils ont le droit d’en avoir.» Et voilà, c’est dit. Personne ne devrait être privé d’être heureux à Noël. C’est clair et limpide pour mes enfants.
Je me souviens avoir entendu la Chine dire la même chose sur son droit d’émettre des gaz à effet de serre.
«La liberté individuelle et la magie de Noël ne sont que consommation», essaie d’expliquer mon conjoint. Les enfants refusent d’écouter. Ma fille ajoute l’argument ultime: «Mais, la collecte de jouets est une activité obligatoire…, je ne peux pas arriver avec rien.» Et comme ce sont de bons enfants, éduqués à prôner l’équité, ils affirment: «Nous, on a reçu, on a le droit de donner.»
Mon chum continue de les sermonner sur le cycle de la consommation; l’équité l’emportera.
Au demeurant, mon chum en profite pour faire un très très long discours sur les méthodes de production des jouets, l’esclavagisme moderne, le drame des changements climatiques. Personne ne l’écoute, on mange notre déjeuner en attendant que ça passe.
Pourtant, ma fille aînée a compris depuis longtemps que les cadeaux «faits maison», les échanges de services et les cadeaux culturels sont plus écologiques. Il ne s’agit pas de la sensibiliser. Elle est bien meilleure que moi pour trouver des idées sans empreinte écologique. Mais, quand vient le temps de donner des jouets aux autres, pas question de céder.
Et moi, j’ai une chronique à écrire pour suggérer les meilleurs achats du temps des fêtes en cette fin d’année. Je vais, moi-même, encourager la consommation. Je n’en suis pas à ma première incohérence.
Mes sélections 2018
Ma plus jeune est tombée littéralement en amour avec le petit jeu de cartes Cat Lady. Dans ce jeu, vous devez collectionner de la nourriture, des jouets, des costumes et de l’herbe à chat pour nourrir différents chats. C’est simple et efficace. Même si je gagne tout le temps, ma fille en redemande. Pour elle, le plaisir réside dans le fait de nourrir et d’amuser ses chats. C’est tout. Malheureusement, le jeu est en anglais… et n’est pas encore édité en français. Mais, il est facilement disponible en ligne. Jamais un de nos jeux n’aura été aussi joué. Un choix durable pour notre famille.
Pour mon garçon, cette année, c’est le jeu L’Âge de Pierre qui a refait surface. Dans ce jeu, on est responsable d’une tribu qu’on doit loger, nourrir et faire prospérer en collectant des ressources. Ce jeu, d’une autre époque (10 ans déjà), s’avère encore toujours aussi efficace et simple. Comme quoi le recyclage a encore la cote chez nous. Le jeu est aussi disponible sur tablette numérique, de sorte qu’on puisse l’essayer avant de l’acheter.
Enfin, ma plus vieille ne vit que pour Harry Potter en ce moment. Codenames Harry Potter est donc devenu un incontournable. Il faut dire que le jeu de base Codenames a été récompensé de nombreux prix en 2015 en raison de sa mécanique: trouver plusieurs images en lien avec un seul et unique mot, sans orienter notre compatriote sur une mauvaise image qui nous ferait perdre la partie. L’originalité de la version Harry Potter est d’offrir une quête et des parties successives de plus en plus difficiles. Les jeux de type Legacy sont une tendance forte de l’industrie du jeu; Codenames Harry Potter ne fait pas exception.
Le choix d’Anaé n’est sans doute pas le plus écologique, mais alors que son adolescence nous confronte la plupart du temps, avoir un jeu qui fait notre bonheur à tous et qui nous permet de profiter de sa présence au-delà des repas est salvateur.