Nous avions reçu tous les livres du monde : sur la méthode 5-10-15, sur l’attachement et le détachement ou encore sur comment allaiter son enfant, pensant que les coliques y étaient peut-être pour quelque chose. Tout le monde se permettait de nous dire comment faire… J’avais abandonné les produits laitiers, les stimulants, ma vie aussi, et l’estime de moi au détour.
Deux mois plus tard, rien ne fonctionnait, sauf peut-être l’auto. Et encore.
Nous avons donc décidé de faire contre mauvaise fortune, bon coeur. C’était notre premier enfant. Nous sommes passés en mode survie : mon chum gardait ma fille dans ses bras la nuit, moi, le jour. Jamais par terre, jamais dans son lit. Dans nos bras, tout le temps.
Pour l’endormir, alors que ma fille était blottie contre mon chum, il lui racontait son futur, lui partageait ses rêves.
Mon chum a alors décidé que lui et sa fille allaient faire jouer le Québec ensemble. Mon chum venait de découvrir l’univers des jeux de société et s’est dit que ce serait une belle passion à partager avec sa fille.
C’est ainsi que mon chum s’est trouvé un métier : celui d’animateur de jeux de société. À travers les nuits blanches qu’il passait à se rêver un futur en compagnie de sa fille, il s’est inventé le travail de ses rêves.
Mieux, pour passer nos nuits blanches impossibles, nous en avons profité pour jouer, jouer et rejouer. Ne pas dormir est devenu un plaisir en famille, avant même que mes enfants aient l’âge de s’amuser à un jeu de société. Je garde finalement de très bons souvenirs de ces nuits blanches.
Cet été, voilà que ma fille, de ses 13 ans bien comptés, est devenue une animatrice de jeux de société aussi. Elle a fait avec son père la Petite aventure Desjardins et le Festival Blainville en Fête. Les deux font désormais jouer ensemble les foules et leur font passer du bon temps. Elle est d’ailleurs toujours volontaire pour l’accompagner.
Je me dis que toutes ces nuits blanches ont eu du bon.
Et maintenant, les recommandations de l’automne :
SOS Dino, De Ludovique Maublanc et Théo Rivière, Édité par Loki
7 ans et plus (dès 5 ans si accompagné d’un adulte)
Ce printemps, ma plus jeune est tombée en amour avec un jeu : SOS Dino. La prémisse du jeu : une plaine (le plateau de jeu) est progressivement envahie par la lave de quatre volcans en éruption. Vous devez sauvez les dinosaures et leurs oeufs avant que la lave ne les bloque ou ne les brûle complètement. On ne perd jamais à ce jeu, mais nos missions de sauvetage ne sont souvent pas très heureuses.
Un bon jeu pour enfant est un jeu qui peut être à la fois joué de façon symbolique (on joue aux dinosaures) et de façon stratégique (avec des règles progressives). SOS Dino y répond très bien. Ce jeu coopératif a tout pour plaire aux jeunes enfants : de magnifiques petites figurines de dinosaures, des couleurs ludiques, des règles simples et une gradation dans la difficulté. Et les parents ne s’ennuient pas (contrairement à bien des jeux pour enfants), car orienter la lave pour permettre le sauvetage des dinosaures n’est pas si simple que ça.
Son seul défaut, les volcans sont un peu fragiles… et avec le temps, le carton se dégrade. Il faudra penser à les solidifier si vous en faites l’achat.
Voici une petite vidéo qui présente bien les deux aspects du jeu (à la fois symbolique et un début de partie avec ma fille)
Panic Mansion/Le Manoir infernal, De Asger Harding Granerud et Daniel Skjold Pedersen
Édition par Blue Orange, Dès 6 ans
On adore les jeux d’habileté dans la famille. D’abord, parce que ça fait d’excellents jeux pour les animations extérieures en Festival de mon chum. Les règles s’expliquent en quelques secondes et le plaisir est contagieux. Ensuite, ces jeux offrent un petit stress qui nous fait toujours rigoler.
Dans Panic Mansion, vous devez déplacer différents objets d’une pièce à l’autre et réaliser des objectifs qui vous rapporteront des points. C’est simple, les enfants rigolent… et les adultes sortent la langue pour y arriver. La vidéo promotionnelle en anglais présente très bien le jeu.
Azul, De Micheal Kiesling
Édité par Next Move, Dès 8 ans
Cette fois, c’est ma plus grande qui vous recommande ce jeu découvert dans le temps des fêtes l’an dernier.
Vous êtes des céramistes qui décorent les murs d’un palais. Symétrie et ordre sont nécessaires pour gagner des points. Mais attention, le marché des tuiles n’est pas toujours favorable à vos aspirations.
La beauté de ce jeu, dont le matériel est solide et durable, c’est de réussir à faire apprécier un jeu abstrait à toute la famille. Jamais vos enfants ne se plaindront de faire des mathématiques avec ce jeu, alors que c’est justement l’essentiel de son mécanisme.
La simplicité des règles et son caractère original en font un bon passe-temps pour les jours tristounets d’automne. C’est, pour moi, une chaude recommandation pour le week-end de l’Action de Grâce.