Chez les 13 à 24 mois, les morsures sont fréquentes. Dans ce groupe d’âge, c’est la manière qu’ont les enfants de s’exprimer, d’entrer en relation avec les autres ou de soulager une douleur associée à la poussée dentaire.
Diverses craintes
Bien que fréquentes, donc, les morsures sont rarement graves. Puisqu’elles impliquent parfois un échange de fluides (salive et/ou sang), elles sont à l’origine de plusieurs craintes: «Et si mon enfant développait une infection bactérienne ou, pire, contractait le VIH ou le VHB-VHC»?
VIH et hépatite: aucune déclaration obligatoire
Pour éviter la stigmatisation, les parents dont l’enfant est atteint d’une maladie comme le VIH ou l’hépatite ne sont pas tenus d’en informer le milieu de garde. Puisque 98 % des morsures surviennent sans bris de peau — et même si les dents la transpercent –, les risques d’infection sont minimes. Sur le site de la Société canadienne de pédiatrie, on peut lire: «Le très faible risque d’infection après une morsure ne justifie pas un bris de la confidentialité en matière d’information médicale. Il faut soupeser les préoccupations à l’égard de l’enfant susceptible d’avoir été exposé par rapport aux droits à la vie privée et aux besoins de l’enfant infecté.»
Quelques précautions
Malgré le fait que les morsures induisent rarement d’infections, quelques précautions doivent être prises. Dans un premier temps, si la peau n’est pas transpercée, on doit la nettoyer à l’eau savonneuse et appliquer une compresse d’eau froide.
Si la peau est transpercée, il faut laisser (un peu) saigner la blessure, avant de la nettoyer à l’eau froide et savonneuse. Un antiseptique léger peut également être appliqué. En milieu de garde, un rapport d’incident doit être achevé afin de colliger tous les éléments associés à l’épisode.
Consultation médicale dans les 48 h
Dans le cas d’une blessure où la peau aurait été brisée, les parents de la petite «victime» ou du petit «agresseur» doivent rapidement être informés de la situation. Puisque les deux enfants ont été exposés à l’échange de fluides corporels, une consultation médicale est de mise (dans les 48 h). Le médecin sera à même d’évaluer la gravité et les risques associés à l’incident, s’assurera que le carnet de vaccination est à jour et pourra proposer, au besoin, un plan de traitement prophylactique.
Agir avec la «victime» et «l’agresseur»
Avant de s’occuper du «mordeur», il faut prendre soin du «mordu» et le consoler (mais attention, cela ne veut pas dire ignorer le petit «agresseur»). En priorisant la prise en charge de la «victime», on signifie à l’autre enfant que son comportement est inacceptable.
Une fois que la poussière sera retombée, il faudra faire un retour avec l’enfant à l’origine de l’agression. Il faudra lui expliquer, en termes clairs, pourquoi ce type de comportement ne peut être toléré, et faire du renforcement positif. On peut l’inviter à faire un geste réparateur et à mettre des mots sur ses émotions.
Pour en savoir davantage sur les morsures et la manière d’intervenir, consultez notre article: Mon enfant mord, que faire?
Sources: Gouvernement du Québec.
Écrit par Annie Harvey