Allaitement

J'ai raté mon allaitement

Même si allaiter n’est pas une performance, reste que plusieurs traînent longtemps un sentiment d’échec malgré le bébé qui rayonne à côté d’elles. Témoignages sensibles.

Vous vouliez allaiter. Vous n’avez pas pu. Vous aviez prévu allaiter pendant au moins un an. Vous avez dû arrêter avant. On vous avait dit que tout irait de soi, mais pour vous, l’allaitement a été compliqué. Bref, tout ne s’est pas déroulé comme prévu et vous vivez le tout difficilement. Vous n’êtes pas seules.

Pour vous mettre en contexte, lisez d'abord notre article Ne pas pouvoir allaiter : un échec?

Voici des témoignages recueillis sur la page Facebook de Mamanpourlavie.com.

Avez-vous vécu la fin de votre allaitement comme un échec? Pourquoi?

Oui, car je n’étais pas prête à arrêter. Je l’ai fait pour le travail à 7 mois et j’aurais aimé continuer... Ça a été difficile, car le bébé sentait mon stress!
Mélanie

Non, car dès le début je m'étais dit que si l'allaitement fonctionne tant mieux sinon c'est le biberon. J'étais partie dès le départ avec les deux solutions en tête pour ne pas vivre le tout comme un échec justement.
Stéphanie

J’aurais tellement aimé continuer. J’ai arrêté à 1 mois et demi parce que je n’avais pas assez de lait..! Mais je crois aussi que mon gars faisait de l’intolérance au lactose. Aujourd’hui, il a 4 mois et il boit du lait sans lactose. Cela m’a tellement brisé le cœur de ne pas pouvoir continuer l’allaitement, mais je me dis que j’ai essayé quand même!
Chantal

J'y tiens vraiment, vraiment, vraiment. Et oui ce serait un gros échec pour moi. Je n’ai pas envie de lui donner de ces mélanges en poudre.
Emmanuelle

Ma fille n'a jamais voulu prendre le sein alors j'ai dû opter pour le biberon et je crois que je ne me serais pas sentie aussi coupable si cela n'avait pas été des infirmières à l'hôpital qui m'ont fait vraiment sentir coupable.
Geneviève

J'ai vécu BEAUCOUP de difficultés d'allaitement. J'ai même consulté 3 consultantes en lactation. Selon moi, quand on veut, on peut! Je suis maintenant marraine d'allaitement et j'adore aider mes filleules. Par contre, j'ai eu de la difficulté à faire mon deuil lorsque j'ai dû arrêter d'allaiter mon garçon à 9 mois, car j'étais enceinte de son petit frère depuis 2 mois et ma production avait beaucoup baissé.
Marie-Pierre

Pour mon plus vieux, j'ai arrêté après environ deux semaines, il buvait beaucoup et je n’avais personne pour me guider... Au deuxième, j'ai réussi deux mois, mais il ne buvait presque pas et était très braillard, donc vive la bouteille! Pour ma petite dernière, je me suis dit que si ça fonctionne, tant mieux, sinon, je ne suis pas une mauvaise mère et finalement, j'ai allaité huit mois et demi... Pour mes garçons, ça m'a déçue pas mal, mais avec ma fille, j'étais bien fière...
Julie

Ma fille n'avait pas le réflexe de succion donc l'allaitement n’a pas fonctionné pour moi et oui je l'ai vécu comme un échec et un deuil. Même encore aujourd’hui, je le vis difficilement plus d'un an après sa naissance, je me sens mal de ne pas avoir pu allaiter ma fille.
Claudine

Je voulais vraiment allaiter, autant pour le lien mère-enfant que pour le côté bénéfique. Malheureusement, mon fils ne tétait pas. À l'hôpital, j'ai ressenti énormément de pression. Parfois, j'avais jusqu'à trois infirmières qui essayaient de le faire boire en me tenant le sein. Au point qu'il a fait de l'hypoglycémie parce qu'il ne se nourrissait pas suffisamment. C'était une torture le nourrir chaque deux heures. Je voyais les infirmières arriver. Je voulais tellement et tout le monde me disait que rien n'était censé empêcher cela. J'étais mère depuis deux jours et je me trouvais tellement mauvaise. Jusqu'à ce que mon conjoint se tanne et ramène un biberon. Enfin, Antoine reprenait des forces! Sauf que les infirmières revenaient me demander si je voulais réessayer. J'ai tenu mon bout et tout va bien. C'est dur de résister aux pressions sur l'allaitement et de ne pas se sentir « mère indigne » et je dois constamment me justifier dès que je sors un biberon. Je suis pour l'allaitement, mais je crois qu'on exagère avec cela.
Mylène

Je n'ai pas réussi à allaiter ma fille et ça a été un deuil incroyable. Je suis présentement enceinte de mon 2e et je ne pense pas du tout retenter l'expérience.
Annie

J'ai pu allaiter 3 semaines, mais je n'avais pas assez de lait. La technique de boire de mon fils était parfaite selon les infirmières, elles ne voyaient aucun problème, sauf qu'il pleurait tout le temps et perdait beaucoup de poids. J'ai donc décidé par moi-même de lui donner la bouteille et tout a été réglé. Je ne m'en fais pas, comme Julie le dit, ça ne fait pas de nous de mauvaises mères, c'est juste un peu décevant quand ça ne fonctionne pas. Mais c'est la vie! J'aime mieux avoir un beau bébé dodu et en santé!
Mylène

Je n'ai pas allaité en n'ayant pas de lait tout de suite après l'accouchement et je ne l'ai pas vécu comme un échec. Je ne savais pas quoi choisir entre les 2 et finalement la vie a décidé à ma place! Et ça ne me dérangeait pas!
Caroline

Oui! J'ai tellement pleuré de ne pas être capable (absence totale de montée de lait). À ma deuxième, le départ a été satisfaisant, mais encore une fois la montée de lait n'est pas venue donc pas assez de lait pour bébé et bébé maigrissait dangereusement alors j'ai cessé encore une fois. Je suis restée sans explications satisfaisantes de ma situation face à l'allaitement. On nous casse les oreilles avec l'allaitement en disant qu'il faut persévérer, mais on laisse les mamans dans le néant quand nous sommes devant des obstacles tel que l'absence de montée de lait… Alors on passe par une gamme d'émotions et on reste avec beaucoup d'appréhensions.
Isabelle

Oui pour moi c’était comme un échec, car je voulais plus que n'importe quoi allaiter. Je voulais vivre cette super expérience, mais à ma grande surprise après 2 semaines j’ai dû arrêter, car mon bébé en demandait beaucoup pour ce que je produisais. Aussi le fait que j’ai eu une césarienne, le bébé à la naissance avait de la difficulté à prendre le sein. Pour mon prochain enfant, je vais tout essayer pour pouvoir allaiter plus longtemps, car c'est une belle expérience à vivre!
Mélanie

Dans mon cas, je n’ai pas pu allaiter, car mon fils est né prématurément et a passé 2 semaines à l'hôpital en pouponnière. Étant intubé il était gavé par le nez alors j’ai vite oublié l'allaitement. Finalement, ce fut bénéfique, car je pouvais me reposer la nuit et mon amoureux donnait le biberon. Ça nous a beaucoup aidés et ça a créé un lien entre papa et fiston.
Magalie

Ma pitoune ne tétait pas (mamelons plats et stress). Beaucoup de stress et de pression venaient des infirmières de l'hôpital, elles prenaient elles-mêmes mon sein et tenaient ma fille, je me sentais carrément agressée! J'ai donc tiré mon lait le premier mois tout en réessayant avec bébé tous les jours. J'ai arrêté après un mois, à bout de souffle. Maintenant, ce sont les biberons et le lait préparé et je me dis que j'ai fait mon maximum. Mais oui, je suis bien triste que cela n'ait pas fonctionné.
Katherine

J'ai voulu allaiter mon premier bébé, car je voulais vivre cette super expérience puis ça m'a rendu tellement malheureuse, car ma fille buvait aux heures et max aux 2 heures (jour, soir, nuit) J'ai « toffé » 5 mois parce que je subissais de la pression de tout bord et tout côté et pendant 5 mois, je me suis sentie coupable parce que j'avais l'impression que ma fille n'était jamais rassasiée et j'ai souffert d'épuisement (que j'ai jamais laissé paraître) puis délivrance, j’ai donné le biberon et tout à bien été par la suite... À mon garçon, lorsque je me suis rendu compte que je vivais la même chose, j'ai arrêté d'allaiter à 2 mois et tout va super bien même que mon fils boit son biberon aux 3 heures (imaginez si j'avais continué l'allaitement, car lui aussi buvait aux heures max 2 heures). Ne me dites pas que ma technique n'était pas bonne, car l'infirmière d'allaitement était surprise de voir à quel point je me débrouillais bien... Bref, je pense que l'idéal est de prendre la décision par soi-même et faire le choix qui nous rendra le plus heureuses, car je ne pense pas qu'une mère au bord de l'épuisement soit capable de donner le meilleur d'elle-même comme mère... Moi, je ne regrette rien et je ne me sens surtout plus coupable...
Dominique

Oui absolument. Je désirais allaiter. Je l'avais visualisé et tout... Il n'étais pas question de donner la bouteille. Mais mon garçon était trop impatient. Il me faisait des crises. J’étais incapable de le placer pour allaiter. Même avec une marraine d'allaitement, il n'avait rien à faire. Il y a des bébés comme ça et il faut s'y faire. Ils ne sont simplement pas faits pour être allaités. Lorsqu'il s'est mis à perdre du poids pour sa santé, je lui ai donné des biberons! Mais ouuuuffffff... j'ai tellement pleuré!
Chrystelle

J'ai essayé à l'hôpital, car c’était la chose à faire, mais cela n’a pas fonctionné pour moi. Ce n'était pas un échec, mais certaines gens qui ont allaité et les infirmières autour de toi te font sentir comme si c'était un échec ou que c'est triste. Mais bon, ce n’est pas pour tout le monde. Allaiter ou pas, l’un n’est pas meilleur que l'autre : on finit tous à la même place.
Anna

Image de Nadine Descheneaux

Autrice jeunesse et conférencière.


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