Pour se rassurer, on peut se dire deux choses : la première est qu’un enfant écoutera ses signaux de faim et de satiété et la deuxième est que l’adulte a la responsabilité d’offrir des aliments variés pour le plaisir, pour développer de saines habitudes alimentaires et pour combler les besoins nutritionnels de l’enfant, mais il n’a pas le contrôle sur la quantité!
Qu’est-ce qui influence son appétit?
Un enfant d’âge préscolaire a un appétit variable, d’un jour à l’autre et même d’un repas à l’autre. De nombreux facteurs sont en cause comme la faim, la satiété, l’activité physique, la fatigue, l’excitation du moment, la soif et la croissance bien sûr. Nombreux sont les enfants qui se désintéressent de manger tant ils sont stimulés par leur environnement. C’est normal, tout est nouveau!
La responsabilité de l’enfant : respecter ses signaux de faim et de satiété
Pour « ne pas réagir » et forcer l’enfant à manger, il faut avoir confiance en la capacité de son enfant à reconnaître ses signaux de faim et de satiété. Au moment de sa naissance, celui-ci est « programmé » pour les reconnaître, mais dès un très jeune âge, il peut perdre cette perception. Ainsi, le parent qui force l’enfant à boire tout le contenu de son biberon ou qui insiste pour qu’il termine son assiette, ouvre la porte à de mauvaises habitudes alimentaires et à un risque accru de maladies chroniques tels l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, etc.
Les responsabilités de l’adulte : le quoi, le quand et le où1
Le concept du partage des responsabilités est simple et il a fait ses preuves depuis plus de 20 ans. Élaboré par Ellyn Satter, nutritionniste et psychothérapeute américaine, son objectif est de réduire les conflits face à l’alimentation et de promouvoir un poids santé.
- L’adulte est responsable des aliments servis (QUOI), du moment auquel ils seront servis (QUAND) et de l’endroit où ils seront servis (OÙ).
- L’enfant quant à lui, est en tout temps responsable de la quantité (COMBIEN) qu’il mange ou qu’il ne mangera pas.
L’adulte ne devrait pas craindre que son enfant manque de nutriments s’il lui offre, aux repas et aux collations, une variété d’aliments provenant des quatre groupes du Guide alimentaire canadien. Même si l’enfant ne mange pas son brocoli au dîner, il prendra probablement les petits pois au souper. Une carence nutritionnelle a plus de risques de survenir lorsque l’enfant ne consomme absolument aucun aliment de l’un des groupes du Guide alimentaire canadien (exemple, un enfant allergique à tous les produits laitiers et ses substituts). Dans ce cas, il vaut mieux consulter une nutritionniste pour s’assurer que le menu offre des aliments qui procurent suffisamment d’énergie et de nutriments.
Des pistes d’intervention
- Offrir un seul menu : c’est le rôle de l’adulte de choisir ce qui sera offert, et non celui de l’enfant!
- Respecter les goûts de l’enfant : il peut en manger ou non.
- Donner l’exemple : on goûte et on mange avec l’enfant.
- Se concentrer sur le plaisir d’être ensemble à table et non pas sur l’assiette de l’enfant.
- S’assurer que l’atmosphère est conviviale : aucune pression, ni aucun chantage à table.
- Lâcher-prise : garder en tête le rôle de l’adulte et celui de l’enfant.
- Offrir une grande variété de légumes et de fruits.
- Offrir de nouveaux mets : en incluant un aliment connu pour rassurer l’enfant.
- Servir de petites portions : il vaut mieux se resservir deux fois.
- Instaurer au moins une bonne habitude : manger tranquillement.
- Renforcer les bonnes habitudes sans faire allusion aux quantités consommées : « Bravo, tu es habile avec ta fourchette! »
- Exprimer nos goûts personnels et encourager le dialogue avec l’enfant… et pas seulement sur des sujets tels la nourriture et les bons comportements!
- Inviter les enfants à cuisiner. C’est toujours plus invitant de goûter à ce que l’on a préparé!
Référence
1 Site d'Ellen Satter, consulté le 5 mai 2011
Par Nathalie Regimbal, Dt.P. et l’équipe de diététistes chez Manger Futé