Des spécialistes s’intéressant à l’obésité étaient rassemblés hier à Québec pour y discuter de l’impact du calcium sur le contrôle du poids et départager mythe et réalité.
Des études ont démontré un impact certain du calcium dans la perte de poids, mais dans certaines conditions seulement, explique Angelo Tremblay, professeur à la division de kinésiologie de la faculté de médecine de l’Université Laval. Le calcium n’est qu’une composante d’une stratégie de perte de poids, dit-il. La personne qui s’imagine qu’elle peut boire trois verres de lait par jour « et se foutre de tout le reste » s’illusionne. Par ailleurs, seules les personnes qui ne prennent pas suffisamment de calcium et en intègrent soudainement dans leur diète en verront les effets. Quelqu’un qui prendrait déjà ses deux à trois portions quotidiennes de produits laitiers n’en tirera par contre pas de bénéfice supplémentaire lors d’un régime.
Des comparaisons ont été faites entre trois groupes de gens à la diète, le premier ne prenant pas de calcium, le second en prenant, mais d’une source autre que le lait, et le troisième avec le lait. Tous ont perdu du poids, mais ceux ayant consommé du calcium en ont perdu davantage, et ceux ayant pris du lait, encore plus. Mais le professeur Tremblay le répète, ça ne fonctionne qu’avec les personnes qui prenaient très peu de calcium au départ. Quant au type de lait, il favorise les produits écrémés ou partiellement écrémés, mais ne condamne pas le lait entier. Les yogourts et fromages sont également intéressants, dit-il. Quant au lait avec supplément de calcium ajouté, c’est une bonne option pour ceux qui n’aiment guère en boire, puisqu’ils obtiendront plus vite la bonne quantité de calcium. Les produits au soya auxquels du calcium a été ajouté sont également bons.
Les produits laitiers pourraient avoir par ailleurs un autre intérêt dans le contrôle du poids. Une nouvelle hypothèse veut que, parce qu’ils sont nourrissants, ils aident à contrôler l’appétit. Angelo Tremblay suggère de les consommer en collation, afin d’arriver moins affamé au repas suivant.