Quand il s’agit de substances légales et illégales, la meilleure approche consiste à favoriser une communication franche et ouverte et à faire preuve de compréhension et de compassion. Sachant que les opioïdes de synthèse que l’on retrouve dans les drogues de rue, comme le fentanyl, sont invisibles à l’œil nu, sans saveur et sans odeur et peuvent s’avérer mortels au premier contact, il est primordial de renseigner vos ados le plus rapidement possible à ce sujet. L’idéal, c’est de leur en parler avant même qu’ils viennent vous poser des questions. En effet, même les jeunes enfants sont aptes à comprendre ce qui est bon ou mauvais pour le corps; il n’est jamais trop tôt pour amorcer la conversation!
Comment aborder le sujet avec son ado
Tout d’abord, renseignez-vous. Vous devez vous-même avoir suffisamment d’information avant de penser à parler de drogue avec vos ados. Plusieurs ressources telles que Santé Canada et Jeunesse J’écoute vous seront certainement très utiles à cet effet.
Utilisez un langage adéquat. Le langage et l’information que vous utilisez doivent convenir à l’âge de vos enfants. Pour les ados, le mieux, c’est d’être direct et honnête et de leur donner de l’information claire et cohérente.
Trouvez un moment propice. Dites à votre ado que vous aimeriez lui parler de quelque chose d’important et demandez-lui quel moment lui conviendrait le mieux. Assurez-vous que votre jeune est à l’aise, calme et reposé. S’il évite la discussion ou ne répond pas à vos questions, essayez de modifier la façon dont vous lui parlez. Vous pouvez aussi utiliser l’humour pour dissiper le malaise et éveiller son intérêt.
Faites preuve d’ouverture d’esprit. Gardez une attitude ouverte et dépourvue de tout jugement. Encouragez votre ado à vous poser des questions et à vous parler de son expérience à l’école, dans la rue et avec ses amis. Une écoute attentive l’incitera à discuter davantage de ce qui le touche personnellement et de ce qui l’inquiète. Répondez à ses questions en toute franchise et faites-lui savoir qu’il peut discuter de tout avec vous. Et ne vous en faites pas si vous n’avez pas toutes les réponses à ses questions; faites une recherche ensemble pour poursuivre la discussion.
Quoi dire (ou non) sur le sujet
Évitez les détails inutiles et compliqués. Faites-vous plutôt une liste des points généraux à aborder et évitez d’amorcer la conversation sur un coup de tête. Concentrez-vous sur les faits et non sur les émotions. Détendez l’atmosphère et dites à votre ado que son bien-être est votre principale préoccupation.
Parlez des produits légaux et de leurs effets néfastes. Rappelez à vos ados que l’alcool et les analgésiques obtenus sur prescription sont des substances contrôlées qui peuvent causer beaucoup de tort, y compris une grave dépendance, lorsqu’on en fait un usage inadéquat. Faites-leur comprendre que, même si ces produits sont légaux, cela ne signifie pas pour autant qu’ils sont inoffensifs. Expliquez-leur qu’ils peuvent avoir de graves répercussions, par exemple mener à leur expulsion, leur faire perdre leur permis de conduire, nuire au développement de leur cerveau et causer une dépendance.
Discutez des analgésiques prescrits comme les opioïdes. La consommation problématique d’analgésiques, par exemple la codéine, l’oxycodone et le fentanyl, est en hausse chez les adolescents depuis quelques années. Les risques associés à leur consommation sont néanmoins très sérieux, notamment la toxicomanie (dépendance) et la surdose. Puisqu’il s’agit de médicaments prescrits, les jeunes ont souvent l’impression qu’ils sont sans danger. Détrompez-les en leur expliquant qu’il peut non seulement être très dangereux de consommer les médicaments d’une autre personne, mais qu’il faut aussi toujours veiller à utiliser adéquatement ce qui nous est prescrit. Donnez-leur des exemples concrets de personnes décédées à la suite d’une surdose (ex. : Tom Petty, Prince, Michael Jackson, Heath Ledger, Cory Monteith). Encouragez-les à parler à un médecin ou à un pharmacien s’ils s’inquiètent au sujet de leur santé ou de la prise d’un médicament.
Normalisez les stratégies de réduction des méfaits. Prenez-vous en exemple et expliquez comment vous avez agi dans diverses situations afin de réduire les conséquences négatives liées à la consommation problématique d’alcool et de drogues : consommer avec modération, veiller à ne jamais consommer l’estomac vide, alterner une boisson alcoolisée et une boisson non alcoolisée, ne jamais conduire avec les facultés affaiblies, surveiller sa consommation hebdomadaire (voir ces directives de consommation d’alcool à faible risque), s’abstenir certains jours et dans certains contextes, utiliser des substances un peu moins risquées (boissons à faible teneur en alcool) et ne jamais mélanger médicaments et alcool.
N’envoyez pas de messages contradictoires. Si vous consommez vous-même de l’alcool ou des drogues, soyez honnête quant à vos propres actions. Expliquez pourquoi les adultes peuvent boire alors que cela n’est pas recommandé pour un enfant en pleine croissance et pourquoi il est déconseillé, pour un adolescent, de consommer de la drogue ou de l’alcool. Parlez des effets de ces substances sur le corps et le cerveau, des problèmes associés à leur consommation et des stratégies de réduction des méfaits qui peuvent être utilisées.
Quelques ressources supplémentaires en terminant :
Obtenez de l’aide concernant la consommation problématique de drogues