Ado

Libre expression, politesse et adolescence

D’abord, on leur apprend à parler. Ensuite, tranquillement, on leur enseigne à s’exprimer sans verser dans l’insulte, la diffamation et la grossièreté. Bref, on les guide, afin qu’ils puissent donner leur opinion tout en restant polis.

Mais, qu’est-ce que la politesse? Existe-t-il une définition universelle? C’est ce que nous avons d’abord tenté de savoir, en épluchant plusieurs ouvrages.

La politesse, essentielle dans nos relations et nos échanges

On entend souvent que la politesse est un lubrifiant social, c’est-à-dire qu’elle facilite les relations et le mieux-vivre ensemble. Toutes ces petites phrases que l’on dit, presque en mode pilote automatique, et les efforts hygiéniques que l’on faits (se vêtir convenablement, se laver, faire attention à notre haleine, etc.), s’inscrivent dans ce courant. En ce sens, il serait juste de qualifier la politesse d’universelle, mais la manière dont elle s’exprime diffère d’une société à l’autre, voire d’un individu à un autre.

La politesse d’une génération à l’autre

Aussi, les barèmes qui définissent la politesse représentent « un ensemble d’attitudes et de comportements enseignés aux nouvelles générations, elle s’adapte et accompagne les changements des rapports à autrui et de tous en société » (Duchesne, Sophie. (1997), pp. 60-76). Il faut donc garder en tête que les règles de politesse qui sous-tendaient notre éducation ne sont pas forcément les mêmes de nos jours.

Au fond, c’est quoi la politesse?

Pour définir plus adéquatement la politesse, nous citerons Dominique Picard : « La politesse […] se présente sous la forme d’un ensemble de règles proposant des modèles de conduite adaptés aux différentes situations sociales. Ce type de code existe dans toutes les cultures et son rôle y est fondamental » (Politesse, savoir-vivre et relations sociales (2010)).

Poli avec les autres, comme dans les échanges verbaux

La politesse doit être présente, jusque dans l’argumentaire, et ne pas être bafouée sous le prétexte de la libre expression. Contrairement à ce que certains adolescents (et adultes) aimeraient croire, la libre expression est un droit, mais ce n’est en rien un paravent qui permet de balancer des platitudes.

L’apprentissage de la politesse tout court, et plus précisément au moment d’émettre des opinions, ne s’apprend pas en un jour. C’est un travail qui doit être amorcé en très bas âge, dans l’action quotidienne et par le biais du jeu.

L’opinion de deux parents

Chaque parent à sa vision, sa manière d’aborder la question de la politesse. Chez les Proulx, par exemple, la politesse doit être partagée. « Il n’y a pas de débat là-dessus : je suis poli avec toi, tu es poli avec moi, pour que l’enfant apprenne à être poli dans ses relations aux autres. Je m’attends à du respect entre chacun des membres de la famille, en fonction des besoins et des capacités de chacun. Je ne peux pas avoir les mêmes attentes, comme parent, envers un enfant de cinq ans et un de douze. Mon rôle de parent est d’être sensible aux besoins et aux capacités de l’enfant pour l’aider à grandir », explique monsieur Proulx. Il poursuit en précisant : « Si l’enfant verse dans l’impolitesse, c’est mon rôle de parent de lui mentionner, et de l’encadrer, afin qu’il développe des habiletés sociales qui l’aideront à avoir du succès dans ses relations à l’âge adulte ».

Dans la famille Doré, la libre expression est encouragée, mais tout est une question de manière. « Pour nous, tout est dans le ton. On fait beaucoup de blagues avec nos enfants et si l’un d’eux les répète pour rire, ça va. Ce qui ne passe pas, c’est lorsqu’ils utilisent l’humour pour se moquer. Alors là, on doit les reprendre », explique Christine, mère de trois enfants.

Pas une joute à gagner

Une discussion, un échange d’opinions, ce n’est pas une guerre à gagner. C’est un acte locutif qui permet de partager, d’approfondir des réflexions et, parfois même, de changer d’opinion. « La personne qui s’affirme doit s’appliquer à préserver la qualité de sa relation et cela avec d’autant plus de soin que celle-ci est importante. Il est évident qu’on ne peut pas dire tout ce que l’on pense, de n’importe quelle façon ni en toutes circonstances » (Louis Chalout et les autres (2014)).

Quelques conseils pour aider les enfants à s’exprimer librement et poliment

Émettre une opinion, c’est exprimer sa pensée. Pour y arriver, il faut savoir choisir le bon moment, il faut comprendre que certains lieux ou certains moments sont inappropriés aux échanges. Et c’est à nous, parents, de faire la distinction entre les bons et les mauvais moments pour prendre la parole. 

Si l’on réclame le droit de s’exprimer, il faut savoir que les autres jouissent de la même prérogative. En outre, il faut aussi enseigner aux enfants l’art d’écouter et d’être fair-play : si l’on exige de son vis-à-vis une totale franchise, on doit faire de même.

Évidemment, le respect est de mise. On ne peut pas tomber dans les propos orduriers ou la vulgarité. Il faut utiliser un langage neutre et laisser le sarcasme de côté. Plus difficile encore, il faut faire preuve d’honnêteté intellectuelle (être capable de se remettre en question, faire preuve de bonne foi et d’objectivité).

En conclusion, dès leur très jeune âge, on encourage les enfants à s’exprimer et on leur sert de guide ou mieux, on leur donne l’exemple en s’investissant dans des échanges riches et respectueux avec notre entourage.

Sources : Chalout, Louis et les autres (2014). L’affirmation de soi. 47 p. Récupéré du site https://tccmontreal.files.wordpress.com/2015/01/laffirmation-de-soi.pdf

Duchesne, Sophie (1997). La politesse entre utilité et plaisir : Modes d’apprentissage de la politesse dans la petite enfance. Dans Esprit, No 234. pp. 60-76.

Picard, Dominique (2010). Politesse, savoir-vivre et relations sociales. pp. 3 à 10. Récupéré du site https://www.cairn.info/politesse-savoir-vivre-et-relations-sociales--9782130583240-page-3.htm

Fluckiger, Cédric et Hétier Renaud (2014). Recherches en éducation. p. 212. Récupéré du site https://www.researchgate.net/profile/Simonian_Stephane/publication/281116609_Réhabiliter_l'Homme_avec_la_technologie/links/5a8a89d5458515b8af950eaf/Réhabiliter-l’Homme-avec-la-technologie.pdf#page=40

Image de Annie Harvey

Maman de trois garçons, rédactrice Web et chroniqueuse.


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