Le déjeuner en famille québécoise
Depuis qu’ils ont deux enfants, Paule Lespérance, étudiante à la maitrise, et Gaël Morin, avocat, déjeunent de bonne heure. Charlotte, leur petite dernière de trois ans se réveille généralement vers 6h la semaine, comme la fin de semaine. Alors, petit à petit, l’heure du déjeuner s’est avancée. Les brunchs avec les amis, eux, se sont espacés. « On en fait moins depuis qu’on a les enfants », explique Gaël. Les patates, le bacon et les fèves au lard se font donc plus rares à la maison.
La semaine, parce qu’ils ont peu de temps, Gaël, Paule et Émile, leur fils de 4 ans, déjeunent généralement en mangeant des toasts. Croissants et chocolatines sont aussi rentrés dans les habitudes de la famille, depuis qu’une boulangerie a ouvert ses portes à quelques pas de chez eux.
Le déjeuner en famille libanaise
Le grand déjeuner libanais demande de la préparation. Mariam cuisine en compagnie de sa fille aînée, Zeinab.
Cette semaine, elle est venue rendre visite à sa mère. Depuis que la plupart de ses enfants ont quitté la maison, Mariam ne cuisine plus autant. « Avant, quand nous étions tous à la maison, on faisait le grand déjeuner tout le temps. Maintenant qu’il n’y a plus mon frère, on le fait trois-quatre fois par mois », raconte Zeinab.
Il faut dire que la préparation des manakish est longue. Le manakish est une pâte qui ressemble à celle utilisée pour la pizza libanaise ou encore le pain. « Au Liban, on les achète généralement dans la rue », explique Zeinab. « On amène seulement la garniture dans le restaurant et on te le prépare. »
Le déjeuner en famille à la mexicaine
Les déjeuners commencent souvent avant 8 heures chez Oscar Ocelotl Aguirre, d’origine mexicaine, et Caroline Williams. Ils sont rythmés par les réveils de Maya, leur fille de 3 ans.
Mexique, Thaïlande, France, Tunisie, Canada… les déjeuners sont à l’image de leurs expériences et voyages : un mélange de différentes cultures.
La famille a par exemple adopté les croissants et chocolatines. « J’imagine que c’est l’influence montréalaise », explique Oscar. « Et c’est vrai que nous aimons les sucreries dans la famille », ajoute-t-il.
Mais, lorsqu’ils cuisinent à la mode mexicaine, leurs assiettes sont garnies de papaye, quésadillas et œufs brouillés.
Le déjeuner en famille chinoise
En Chine, le déjeuner varie chaque matin. Liying Zhang le prépare en compagnie de ses deux enfants Guangzhi et Guangwei Li.
Liying Zhang est arrivée au Québec en 1993 avec leur fils, pour rejoindre son époux Shenwen Li, venu étudier à Laval un an plus tôt. Liying Zhang et Shenwen Li sont restés très attachés à leurs racines.
Depuis 1993, la famille s’est agrandie. Dominique Guangzhi, 18 ans, et Isabelle Guangwei, 11 ans sont tous les deux nés au Québec. Ils ont d’ailleurs deux noms, un français et un chinois.
À la maison tout le monde participe à la préparation du déjeuner. Leurs enfants adorent cuisiner. « Quand mon grand, qui vit à Montréal, revient à Québec, il me dit "je veux un déjeuner chinois" », s’amuse Liying Zhang.
Le contenu du déjeuner dépend de la région, mais il reste toujours très conséquent « parce que les gens se lèvent très tôt », explique-t-elle. Le nord du pays met de l’avant les crêpes, au sud on préfère le riz, les légumes et la viande. À l’opposé des habitudes nord-américaines, le déjeuner se prend rarement à la maison. « En Chine, le matin, on l’achète souvent dans la rue », raconte Liying Zhang. « Ça ne coûte presque rien. »
Écrit par Justine Cohendet
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