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Allaitement

Allaiter en public, un geste normal

Allaiter répond à un besoin primaire de nourrir un enfant, mais bien des femmes ne se sentent pas à l’aise de le faire dans les lieux publics. Normaliser l’allaitement en public et briser l’isolement des mères demeure encore un défi social.

Initié par Sabrina Garneau, fondatrice de l’entreprise de vêtements d’allaitement Maman GAGA rassemble des photographies de femmes allaitant dans différents lieux publics de Montréal. Les clichés sont assortis de textes de poésie. À travers l’art, les instigatrices espèrent faire tomber les malaises qui persistent vis-à-vis l’allaitement en public.

La création de ce livre a donné lieu à des moments touchants, comme le raconte Maude Colin : « On a pu assister à des séances d’allaitement en tandem, avec des jumelles et des enfants d’âges différents. Les enfants se touchent, se regardent. C’est impressionnant! »

Briser l’isolement maternel

Lorsque sa conjointe lui a d’abord parlé du projet, Hubert Côté ne voyait pas l’importance de poser pour la cause. « L’allaitement répond à un besoin primaire. Pour nous, il n’a jamais été question de se cacher. » Mais le jeune père a tôt fait de constater que son avis sur l’allaitement n’était pas partagé par tous. « Ce recueil-là est utile pour les mamans, pour les convaincre d’oser allaiter en public », dit-il.

Avec ce premier livre, les instigatrices veulent briser l’isolement des mères. « Des femmes qui allaitent évitent de sortir de chez elles parce qu’elles ne se sentent pas à l’aise de donner le sein à leur enfant en public », affirme Sabrina Garneau.

Or, durant la maternité, les activités comme prendre un café avec une amie ou faire des courses sont cruciales pour le bien-être des mères.

« Quand j’ai eu mon garçon, j’avais besoin de sortir de voir mes amis et ma famille, de me créer un nouveau cercle social. C’était ma santé mentale qui était en jeu », se souvient Karel Bélanger. Cette jeune mère monoparentale figure sur la couverture du recueil avec son fils Charli.

Allaitement, source d’intimidation

L’expérience personnelle de Karel Bélanger démontre d’ailleurs la légitimité d’un recueil comme celui-là. Des clichés du projet publiés sur sa page Facebook lui ont valu des remarques désobligeantes de certaines personnes l’invitant notamment à « aller se cacher ». « Du moment qu’on ne se couvre pas, on reçoit des regards réprobateurs », déplore la jeune femme, qui n’en tient toutefois pas rigueur.

Et qui sont les plus sévères envers les mères qui allaitent en public? « Les femmes! », s’entendent les instigatrices et collaboratrices du recueil. Une réaction suscitée probablement suscitée par la jalousie, avancent-elles, qui cache peut-être une blessure plus profonde chez certaines femmes qui n’ont pas réussi à allaiter leur bébé…

Couvrez ce sein, que je ne saurais voir

« Ça n’a pas de sens d’exiger d’une femme qu’elle allaite dans une toilette publique. Est-ce que tu irais manger là? », illustre Maude Colin. Cette dernière dénonce le double discours de la société au sujet du corps de la femme : « C’est correct de voir la poitrine d’une femme dans une publicité de bière, mais ce n’est pas acceptable qu’une femme allaite en public. »

L’auteure Stéphanie Robillard-Sarganis abonde dans le même sens. « Ce recueil va au-delà de l’allaitement. J’ai prêté ma plume pour les seins qu’on demande de cacher », affirme la jeune féministe et maman de deux enfants.

Réunissant une centaine de collaborateurs bénévoles, le recueil présente une image diversifiée de l’allaitement, incluant l’allaitement prolongé, plutôt incompris, voire désapprouvé. « Dans la pensée populaire, l’allaitement est associé aux 3 à 6 mois, voire jusqu’à un an tout au plus, constate Sabrina Garneau, qui allaite toujours son garçon de trois ans. Au-delà du besoin de satiété, l’allaitement comble aussi un besoin socioaffectif entre la mère et l’enfant. »

Tous les profits de la vente du recueil seront remis à La route du lait. Ce programme, chapeauté par Nourri-Source Montréal, rassemble des commerçants qui offrent un espace d’allaitement aux mamans, sans obligation d’achat.

Écrit par Marilynn Guay Racicot

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