Famille

Devenir famille d'accueil

Si on souhaite faire une différence dans la vie d’un enfant, devenir famille d’accueil peut être un projet tout désigné pour nous.

De l’avis de ceux qui le vivent, c’est une expérience qui comporte aussi son lot de défis au quotidien, mais qui est toutefois très enrichissante. Voici donc quelques informations — et un témoignage fort émouvant — qui vous aideront à en connaître un peu plus sur ce projet de vie hors du commun.

Qu’est-ce qu’une famille d’accueil?

L’Association des Centres jeunesse du Québec la définit ainsi : « Une famille d’accueil, c’est une personne seule ou un couple qui accueille dans son foyer un ou des enfants (0 à 18 ans) confiés par le centre jeunesse pour une période plus ou moins longue. »

Vous pouvez donc, par ce projet de vie, offrir un foyer à plus ou moins long terme à un enfant ou à un adolescent qui vit une situation familiale difficile. Votre mandat : lui offrir un milieu de vie chaleureux et sécurisant, lui donner beaucoup d’amour, vous occuper de tous les aspects de sa vie : garderie, école, rendez-vous médicaux ou autre. Bref, jouer le rôle d’un « parent-substitut ».

Bien entendu, comme il s’agit d’enfants à besoins spéciaux qui vous sont confiés, cela demande un investissement important de la part de la famille d’accueil, il faut en être conscient. Que ce soit pour accompagner l’enfant à des ateliers de stimulation, pour des évaluations avec différents spécialistes (orthophoniste, psychologue, centre de réadaptation, etc.) ou même pour des contacts avec ses parents, votre collaboration sera essentielle. Les intervenants des Centres jeunesse offrent toutefois du support à la famille d’accueil dans toutes ses démarches.

Une compensation financière, exempte d’impôt, est allouée pour chacun des enfants que vous hébergez. Elle varie en fonction de l’âge et des problématiques vécues par l’enfant que vous accueillez. Par exemple, pour un enfant vivant avec un handicap physique ou des difficultés comportementales importantes, la compensation sera plus élevée.

Être famille d’accueil : les démarches et les types de mandat

Voici en résumé le fil des procédures par lesquelles vous devrez passer pour devenir famille d’accueil :

  • Vous contactez le Centre jeunesse de votre région pour manifester votre intérêt;
  • Un intervenant vous invitera à une rencontre d’information générale;
  • Vous pourrez, avec ces informations et le support d’un intervenant, définir votre projet de famille d’accueil (type de famille, âge des enfants, problématique ou handicap);
  • Il y aura par la suite une évaluation complétée par le centre jeunesse : évaluation des capacités, établissement de votre profil, de votre dynamique familiale, des caractéristiques des enfants que vous êtes en mesure d’accueillir. Et bien sûr, vérifier vos antécédents judiciaires et visiter votre maison ou logement pour s’assurer qu’il répond à certaines normes.

Et ici quelques exemples de mandats qu’on pourrait vous proposer selon le type d’accueil que vous souhaitez offrir :

De répit : une famille est épuisée par leur enfant hyperactif et vous l’accueillez une fin de semaine sur deux pour permettre aux parents de reprendre leur souffle.

De dépannage/court terme : Une maman monoparentale vit une situation difficile en ce moment et ses enfants ont besoin d’un milieu de vie plus stable temporairement, le temps de réorganiser sa vie.

Long terme : Un tout jeune enfant vit dans des conditions de vie qui mettent sa santé et sa sécurité en danger et les parents ne prennent pas les mesures pour redresser la situation. Vous pourriez être appelée à l’accueillir pour un placement d’un an ordonné par la cour.

Long terme/Banque mixte : Le programme de famille d’accueil en banque mixte vous permet d’accueillir, le plus tôt possible dans sa vie, un enfant à haut risque d’abandon parental dans le but ultime qu’il puisse être adopté par vous.

L’histoire d’amour familial de Nathalie et Patrick

Nathalie et Patrick ont toujours été intéressés par les enfants dans le besoin. Au départ de leur vie de couple, ils souhaitaient d’abord avoir des enfants biologiques, puis poursuivre leur projet de famille par le biais de l’adoption. Mais comme Nathalie tardait à devenir enceinte, le projet de famille d’accueil a tout doucement fait sa place dans leur vie, puisqu’ils souhaitaient plus que tout vivre une vie de famille au quotidien. Pendant qu’ils étaient en attente pour une adoption internationale en Haïti, les premières démarches ont été amorcées avec le Centre jeunesse pour un placement à long terme. Sur une période d’à peine plus d’un an, leur couple était devenu une petite famille de 3 enfants, Charles* (arrivé en 2004 à 2 ans et dont l’adoption se finalisera sous peu), Anaïs* (adoptée d’Haïti à 18 mois en 2005) et Simon* (arrivé à 7 mois en 2005 et adopté quelques mois plus tard).

Après l’adoption de Simon*, Nathalie et Patrick ont choisi de devenir famille d’accueil à court terme, donc pour des enfants qui avaient de fortes probabilités de retour dans leur famille biologique. Ils souhaitaient faire une différence pour eux, même si c’était sur une courte période de temps. Ils avaient toutefois convenu de poursuivre l’aventure si le placement devenait à long terme afin d’éviter un nouvel abandon à l’enfant. Depuis ce temps, Nathalie et Patrick ont aussi eu la visite de la cigogne à deux reprises. Deux petites puces bien à eux, nées en 2006 et 2009, qui sont venues compléter de façon superbe le portrait de cette famille exceptionnelle. Et ils gardent toujours une place pour un enfant en famille d’accueil à court terme dans leur maisonnée.

*Noms fictifs pour préserver la confidentialité

Les démarches et le quotidien d’une famille d’accueil

Nathalie anticipait avec beaucoup de nervosité les démarches d’évaluation pour devenir famille d’accueil avec les Centres jeunesse, mais finalement, elle a trouvé que le tout s’était déroulé de façon très décontractée, l’intervenante parlant avant tout avec eux de leur couple, de leurs valeurs et de leur vision de l’éducation. Elle et son conjoint ont beaucoup apprécié le respect des Centres jeunesse en ce qui a trait à leurs désirs d’accueil, que ce soit en terme de durée, d’âge ou de problématique vécue par les enfants. Par contre, comme plusieurs éléments sont hors de notre contrôle, la mobilisation des parents de l’enfant par exemple, il est possible qu’un placement soit plus ou moins long que ce qu’on avait prévu au départ et il faut savoir s’ajuster. Lors de la proposition d’accueil, les intervenants donnent tout de même suffisamment d’informations sur l’enfant et son vécu pour qu’on puisse évaluer si on se sent capable de s’investir auprès de lui.

Lors de l’arrivée d’un nouvel enfant, Nathalie et Patrick font toujours quelque chose de spécial : manger un repas spécial, louer un film. Bref, tenter de détendre l’atmosphère pour l’enfant. Ils lui font aussi visiter la maison et sa chambre, qui deviendra son nouveau petit nid. Puis, tout doucement, ils apprennent mutuellement à s’apprivoiser, à connaître les goûts et préférences de l’enfant, sa personnalité, sa façon de réagir aux émotions et événements de façon à pouvoir le mieux possible répondre à ses besoins. Et les départs? « Le départ se fait souvent de façon progressive. Souvent, l'enfant va quelques heures dans sa famille, puis quelques jours, puis il part. Ça permet à tout le monde de s'adapter à cette nouvelle réalité. L'enfant est souvent heureux de retourner chez lui. Parfois, la situation peut devenir conflictuelle, car l'enfant peut se sentir pris entre les deux maisons. Mais en général, lors du départ, tout le monde est heureux. Car de voir les parents et l'enfant enfin réunis est une petite victoire pour nous aussi. »

L’aventure vous intéresse?

Que ce soit pour accueillir un ou plusieurs enfants, les Centres jeunesse du Québec sont toujours à la recherche de familles d’accueil. Ils ont d’ailleurs produit un petit dépliant explicatif pour vous aider à amorcer vos démarches ou tout simplement en savoir plus sur le sujet. Vous pouvez aussi contacter la Fédération des familles d’accueil du Québec qui peut aussi vous donner des informations pertinentes et vous aider à créer un réseau de soutien autour de cette belle expérience de vie.

Les Centres jeunesse de la grande région de Montréal sont actuellement en grand besoin de familles d’accueil. Voici leurs coordonnées:

Merci à Louise Landry du Centre jeunesse de Montréal pour sa collaboration.

Solène Bourque
Psychoéducatrice

Solène Bourque est psychoéducatrice, auteure et enseignante en éducation spécialisée. Elle est également la fière maman de deux enfants de 11 et 13 ans. Depuis 2010, elle a publié huit ouvrages éducatifs pour parents et intervenants et signe aussi des articles pour différents magazines s’adressant aux parents.


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