La valorisation se gagne au compte-goutte même au plan gouvernemental, ces mamans qui décident de rester à la maison et qui n’utilisent pas le système de garderie subventionné à coup de millions ne sont aucunement dédommagées. Pire encore, le regard des autres et leur jugement facile ébranlent parfois ces femmes même si elles sont confiantes de leur décision. Étrangement, ces mamans recueillent plus de critiques que de félicitations.
Comment est le regard que les autres portent sur vous?
Julie B.
Quand je rencontre quelqu’un avec qui je suis allée à l’école et qui me demande ce que je fais dans la vie, je ne suis pas gênée de dire que je suis maman à la maison avec mes deux garçons. Mais je me justifie en leur disant que, moi, je crois que c’est la meilleure chose à faire pour ma famille. Parfois, ils ne savent plus quoi dire après une telle réponse ou ils ne posent plus de questions, comme si on n’avait rien à dire. Dans ce temps-là, si on me juge pour cela, je passe mon chemin. Il ne mérite pas mon amitié.
Mélanie G.
À moi aussi, ça m’est arrivé et je me suis sentie vexée. Pourtant, je suis 100 % confiante dans mon rôle et je n’ai pas besoin du regard de la société. Mais des fois, même si on est confortable dans notre situation, ça nous ébranle quand même.
Isabelle D.
Les commentaires du genre « T’es chanceuse de pouvoir te le permettre » ou autres, j’en ai entendu plusieurs. Mais je les laisse parler. Il faut s’assumer totalement, c’est tout.

Quelle est l'attitude de votre conjoint?
Isabelle M.
Même s’il n’est pas du genre à me donner une petite tape dans le dos en guise d’encouragement, je crois que mon chum se rend un peu plus compte de ce que je fais depuis que je lui laisse de temps en temps tous les enfants pendant une soirée.
Isabelle D.
Mon conjoint réalise que je lui facilite la vie et il l’apprécie beaucoup. Il a beaucoup d’admiration pour les mères à la maison, car, lui, ne serait pas capable de le faire. Ma valorisation première, c’est mon conjoint qui me la donne.
Les participantes s'entendent sur un point : pour que la "non-reconnaissance" ne pèse pas trop sur leur moral, il faut être pleinement confiante de son choix et que la décision en soit une de couple. Ainsi, quand on se sent bien soutenue par son conjoint ou sa famille, on est plus apte à faire face aux vents contraires.
Révisé en novembre 2009