Il faut le voir pour le croire
Selon un sondage national mené par Environics Research, les Québécois ont fait preuve de gentillesse à l’égard des autres environ quatre fois par mois en posant des gestes gratuits et spontanés, notamment en leur ouvrant la porte, en leur offrant de porter des paquets lourds ou en cédant leur place dans les transports en commun.
De plus, environ le tiers des Québécois sont inspirés par les gestes de gentillesse dont ils sont témoins et portés à donner au suivant. Quand on sait que les enfants reproduisent les gestes qu’ils voient, on comprend qu’il est encore plus important de leur apprendre à reconnaître et apprécier le petit bonheur ressenti quand on a amélioré la journée de quelqu’un d’autre. Ce n’est pas être mou et naïf que de rendre service aux autres. C’est plutôt ce qui nous rend humains.
Écouter quand un ami a besoin de parler
Parfois, nos amis vivent des moments réellement difficiles. Bien sûr que c’est lourd pour celle qui écoute. Bien sûr qu’on pourrait être ailleurs à se divertir. Bien sûr qu’on a déjà vécu quelque chose de similaire. Mais parfois il faut savoir se taire, écouter et tenter de comprendre l’ensemble de la situation de cette personne qui a clairement besoin de raconter ce qu’elle vit. C’est faire preuve d’empathie et c’est une belle leçon de générosité à donner aux enfants.
Aider une personne qui en a clairement besoin
Un jour dans le métro, j’ai croisé un homme qui devait avoir au moins 75 ans et qui descendait difficilement les escaliers. Sans trop y penser, je l’ai aidé à descendre en tenant l’autre côté de son chariot. Il est parti en me remerciant et pendant que je me demandais ce qu’il pouvait bien transporter d’aussi lourd, au moins 4 personnes sont venues me féliciter de l’avoir aidé. Ces personnes ne l’avaient pourtant pas aidé. Mais j’ai la ferme conviction que maintenant qu’ils ont vu quelqu’un le faire, ces personnes l’aideraient aujourd’hui, s’ils le croisaient. Et quand mes enfants auront mon âge, j’espère qu’ils le feront aussi.
Sourire aux inconnus pour aucune raison particulière
Parfois, les passants ne vous souriront pas en retour, d’autres fois, ils souriront immédiatement et souvent, vous ne les verrez pas sourire. En fait, ils souriront un peu plus loin parce que votre sourire aura mis un peu de bonne humeur dans leur mauvaise journée. Le sourire est vraiment sous-estimé. Peut-être est-ce parce qu’il est gratuit… mais ce n’est pas une raison pour ne pas en donner à profusion.
La courtoisie au volant
C’est une autre façon d’être gentil et de respecter les autres. Conduire prudemment dans une zone scolaire et poser le premier geste lorsqu’on voit quelqu’un de distrait plutôt que de klaxonner et de gesticuler rend les routes plus agréables. Être courtois rend aussi la marche plus sécuritaire et, en somme, permet à tout le monde d’être un peu plus serein. Il faut aussi admettre que si on veut apprendre à nos enfants à conduire prudemment, il faut bien donner l’exemple.
Intervenir
Quand quelqu’un est rudoyé ou est victime d’injustice, que ce soit au bureau, à l’école ou dans la rue, le fait de prendre la parole pour le défendre ou l’encourager pourra briser l’impression d’une très lourde solitude. Ce pourrait être le geste qui redonnera foi en l’humanité à cette personne.
J’ai déjà vu une femme courir derrière une jeune fille qui se faisait crier des bêtises par son copain et lui dire, simplement, « Tu n’es pas obligée d’endurer ça! » Le regard de la fille a tout de suite changé, comme si la femme lui avait donné un peu d’espoir. Ce genre de gentillesse peut aider à freiner la violence et à redonner du courage à ceux qui n’en avaient plus.
Donner son reçu de stationnement
Plutôt que de laisser la prochaine personne payer en double, de plus en plus de gens refilent leur reçu de stationnement à une personne qui arrive à leur place. C’est gentil, ça ne coûte rien et ça montre qu’en faisant un tout petit effort, on peut réellement faire plaisir à un inconnu. Il existe aussi une application gratuite pour iPhone appelée iPap qui vous permet d’indiquer quelle place a déjà été payée.
Donner une boisson (au brigadier, à un mendiant, à un jeune de la rue)
Par grands froids l’hiver et pendant les grandes chaleurs d’été, on croise parfois la gentille brigadière qui a froid ou très chaud. Si vous avez l’intention de vous acheter un café ou une boisson froide, pourquoi ne pas lui en rapporter un verre?
De même, vous pouvez rapporter une boisson à un jeune de la rue qui a chaud ou un mendiant qui a soif. Tout récemment, certains restaurants ont même commencé à offrir la possibilité d’acheter un café en attente pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’en payer un. Si c’est vrai qu’une boisson chaude réchauffe le cœur, c’est peu d’argent pour réconforter ceux qui passent leurs journées dehors.
Visiter la famille
Rendre visite à un membre de la famille qui a pris de l’âge et qu’on a pas vu depuis longtemps ou aller voir nos grands-parents à l’hôpital ou au CHSLD afin de mettre un peu de soleil dans leurs longues journées est une autre belle façon de rendre les autres un peu plus heureux. C’est gentil pour la personne qui s’ennuie et c’est une belle façon de transmettre à vos enfants l’idée que la famille s’entraide jusqu’au bout.
Respirer profondément avant de parler
La patience est une vertu. Avec les réseaux sociaux, on s’habitue à « parler » vite, répondre du tac au tac et donner son opinion sur tout. Pourtant, même si tout le monde a le droit à son opinion, toute chose n’est pas nécessairement bonne à dire! De même, quand nos enfants crient et sont turbulents après une dure journée, on peut être tentée de leur faire des reproches démesurés. Respirer profondément avant de parler n’est pas toujours facile, mais à la longue, c’est un geste payant qui rend tout le monde de meilleure humeur.
Prendre le temps
Prendre le temps de répondre convenablement quand on nous parle, de répondre aux questions des enfants et de bien faire ce qu’on nous demande est encore une bonne façon d’être gentil.
Oser poser des gestes gratuits
Aider quelqu’un à ramasser ce qu’il a échappé, écrire à sa meilleure amie qu’on s’ennuie d’elle, écrire aux tantes qui se sont occupées de nous pendant notre enfance et leur rappeler qu’on les aime, aider un ami à déménager, aider une vieille dame à traverser la rue, aider un ami à construire quelque chose ou à monter un projet sont autant de façons d’être gentils avec les autres. Et si cette gentillesse était contagieuse? Et si c’était un effet papillon? Et si on commençait à regarder ceux qui nous entourent en se sentant dans la même équipe?
« Si on est capables de regrouper autant de monde en aussi peu de temps quand ça va mal, j’ose même pas imaginer ce qui se passerait si on se regroupait quand ça va bien » — Fred Pellerin (en parlant de la tragédie de Lac-Mégantic)