Vie scolaire

Mon fils est suspendu de l'école!

La direction de l’école m’a téléphoné pour me dire que Justin mon fils de cinq ans et demi est suspendu pour une journée pour avoir frappé un autre élève. Il ne peut se présenter à l’école demain. Est-ce normal? demande Josée.

Si nous suspendons un adolescent du secondaire quatre jours d'affilée pour un geste inacceptable, nous pouvons considérer comme normal qu’on agisse ainsi à cinq ans. Ce qui est normal actuellement dans plusieurs écoles ne signifie cependant pas que c’est la meilleure façon d’agir. De tous les temps, l’exemple et le modèle sont les plus forts moyens de discipline. Ce que nous leur apprenons en agissant ainsi, c’est que lorsqu’un comportement nous déplait ou est inacceptable, nous rejetons l’autre personne. Je ne veux plus te voir pour un certain temps. Cela va t’apprendre. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons leur apprendre? À se venger et à rejeter? Ne veut-on pas à la base leur apprendre à vivre en société dans le respect de soi et des autres? Quand un couple vit des difficultés est-ce qu’on les sépare? On les aide plutôt à vivre plus harmonieusement et de façon plus satisfaisante et épanouissante. Comment apprendre cela à nos enfants à la maison et à l’école?

Et si les punitions ne fonctionnaient pas?

J’ai donné des formations cette dernière année à plus d’un millier d’éducateurs. J’ai constaté avec tristesse que les punitions, les retraits et suspensions demeurent encore des moyens de discipline employés de façon courante dans plusieurs établissements. Lorsqu’une légère punition ne fonctionne pas, on en donne une plus grosse! On se retrouve à faire deux fois plus ce qui ne fonctionne pas. Et plus l’enfant vieillit, moins ces retraits ont d’impact. Lors d’une formation auprès du personnel d’écoles secondaires, une intervenante m’a dit que lorsqu’un élève oublie de retirer sa casquette en entrant dans la classe, on le retourne chez lui pour la journée. S’il blasphème, il est suspendu pour trois jours. Je comprends que la motivation et le taux de décrochage soient un grave problème à cette école!

Osons une nouvelle approche

Si nos règles et nos valeurs ne les atteignent pas de cette façon, qu’attendons-nous pour faire autrement? La réponse : de nombreux adultes ne savent pas faire autrement. Ils manquent de moyens, et non de bonne volonté. Si nous transmettons nos valeurs et nous édictons nos règles avec sensibilité, avec CŒUR comme je l’enseigne, eh bien, nous apprendrons à nos enfants et adolescents à interagir avec les autres à leur tour avec sensibilité, avec CŒUR.

Reprenons l’exemple du début. Justin a été blessé par une moquerie de Nicolas et l’a frappé. Si nous apprenons à Justin à nommer ce qu’il ressent, il en viendra à dire à l’autre Quand tu te moques de moi, je n’aime pas cela. L’enseignante qui exige le respect et qui veut transmettre cette valeur avec CŒUR demande aux élèves d’effectuer un geste de réparation envers celui à qui l’on a causé un tort. Dans cet exemple, elle aurait pu dire La façon dont vous vous traitez est inacceptable dans notre école. Cela m’attriste Nicolas que tu aies ri de Justin comme tu l’as fait et toi Justin que tu aies frappé Nicolas. Comment allez-vous réparer chacun le tort causé à l’autre? Allez y réfléchir et revenez me le dire lorsque vous aurez trouvé.

En agissant ainsi, elle intervient avec sensibilité, les oblige à être en relation sur un mode positif en se faisant du bien et leur apprend ainsi à être plus sensibles aux autres. Lorsqu’ils auront réparé, elle leur demandera La prochaine fois comment pourrais-tu agir autrement, d’une façon qui soit acceptable dans notre école? Elle pourrait aussi encourager l’entraide en classe, le partage, leur apprendre à reconnaître les qualités des autres et aussi à nommer leurs émotions. L’agressivité et la violence diminuent considérablement quand l’enfant à les mots pour nommer ce qu’il ressent. Si en plus nous félicitons et encourageons les comportements pacifiques et positifs, ces derniers vont se multiplier.

Valoriser les bonnes attitudes

Lors d’une formation, Suzie raconte que dans son groupe d’enfants de 4-5 ans, l’agressivité est si répandue qu’elle passe une grande partie de ses journées à intervenir et à retirer ces enfants sur des chaises. Elle décide de favoriser les comportements positifs et place sur sa table deux grands pots de verre transparent. L’un est vide, l’autre est rempli de petits cœurs en verre.

Un matin,  elle dit aux enfants : Regarde les deux grands pots sur ma table. Chaque fois que tu auras un geste bon envers un ami, tu pourras transférer un cœur de ce pot rempli dans le pot vide. À la fin de la journée, nous constaterons combien nous avons été bons en regardant les cœurs déposés dans ce pot vide. Elle a nommé avec ces enfants ce qu’étaient des gestes bons, des gestes d’entraide, de partage, d’appréciation, des gestes de COEUR…

 

La discussion achevée, les enfants se sont lancés dans les gestes de bonté. Comme il est beau ton dessin. Est-ce que je peux t’aider à mettre ton manteau? Est-ce que tu veux que je te prête mon jeu? Leur but : remplir le pot de cœurs, regarder l’accumulation en fin de journée et vivre de la fierté. Suzie ne manquait pas une occasion de féliciter ces comportements positifs. Trois semaines plus tard, raconte-t-elle, les mots et les gestes agressifs ont complètement disparu, ces enfants sont continuellement bons les uns envers les autres et semblent avoir oublié les pots. Ils se rappellent toutefois chaque jour le plaisir et le sentiment de fierté ressenti lorsque nous faisons preuve de sensibilité et de bonté envers les autres.

En chaque enfant, il y a un BON enfant qui attend qu’un adulte fasse appel à sa bonté, qu’il mette en action ce qu’il y a de meilleur en lui en favorisant la bonté et en demandant réparation pour le tort causé. Voilà deux façons d’éveiller le meilleur chez nos enfants et d’en faire de BONS adultes.


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