Vie scolaire

Enfants à besoins particuliers à l’école

Si vous êtes parent d’un tout-petit présentant un handicap ou des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage, vous devez déjà vous préoccuper de son éventuelle entrée à l’école.

Les lignes qui suivent vous aideront à voir plus clair dans les démarches et les différentes options qui s’offrent à vous et votre enfant.

Une loi qui favorise l’intégration

Avant tout, il faut comprendre que nous avons au Québec une loi, la Loi sur l’instruction publique, qui donne l’obligation aux commissions scolaires d’adopter une politique d’organisation des services éducatifs afin d’assurer une intégration harmonieuse des enfants en difficulté ou vivant avec un handicap. En mots simples, chaque commission scolaire doit s’assurer de pouvoir offrir des services à tous les enfants, peu importe la difficulté qu’ils vivent.

La politique d’adaptation scolaire qui en découle souligne d’ailleurs que c’est le mandat de l’école d’aider l’enfant à réussir, en adaptant les critères de réussite aux capacités et aux besoins de chaque enfant, qu’il vivent ou non des difficultés. Ce qui veut dire que c’est au professeur d’adapter son enseignement pour que chaque enfant en tire profit au maximum, avec les ressources et le soutien nécessaire bien entendu.

La classe ordinaire, privilégiée pour tous

D’emblée, chaque enfant devrait avoir la possibilité d’être scolarisé dans une classe ordinaire, idéalement même, dans son école de quartier. Afin de favoriser cette intégration, on vous demandera donc comme parent de collaborer avec l’école afin qu’on évalue les capacités et des besoins de votre enfant. Ainsi, avant son entrée en maternelle, on pourra vous demander l’autorisation de procéder à des tests développementaux et de dépistage par exemple.

Si votre enfant fréquentait une garderie, on vous demandera probablement l’autorisation de contacter son éducatrice ou la directrice afin de mieux connaître votre enfant, et les mesures qui avaient été mises en place dans ce milieu de garde pour l’aider. Et si votre enfant est déjà en suivi dans un centre de réadaptation, ce sont les intervenants de ce milieu qui pourront bien sûr vous supporter dans toutes ces démarches de préparation à l’école qui sont parfois lourdes et difficiles à vivre.

Une fois les capacités et besoins de votre enfant ciblés, l’école a la responsabilité d’élaborer, avec vous et les différents intervenants concernés, un plan d’intervention qui permettra à votre enfant d’atteindre des objectifs d’apprentissage et d’insertion sociale réalistes compte tenu de ses difficultés ou de son handicap. Et bien sûr aussi de mettre en place les moyens ou les ressources nécessaires à le supporter et à l’évaluer dans son parcours scolaire.

Voici quelques exemples de soutien possible afin de favoriser l’intégration d’un enfant en classe/école régulière :

Élèves en difficulté d’apprentissage
  • Enseignement en petit groupe
  • Présence d’un éducateur spécialisé en classe
  • Adaptation des objectifs, stratégies et programmes
  • Adaptation de l’évaluation et des examens
  • Matériel adapté (logiciel didactique par exemple)
Élèves en difficultés d’adaptation

  • Suivi avec un psychoéducateur ou psychologue
  • Interventions soutenues d’un technicien en éducation spécialisée
  • Soutien d’un travailleur social pour la famille
Élèves avec handicap

  • Enseignement en petit groupe
  • Technicien(ne) et/ou préposé(e) pour élèves avec handicaps
  • Mise en place d’équipement adapté
  • Adaptation des objectifs, stratégies et programmes
  • Adaptation des lieux physiques
Et si ce n’est pas possible?

Si, par l’évaluation faite par la commission scolaire, on constate que l’intégration de votre enfant constitue une contrainte trop lourde pour l’école ou ne permet pas à votre enfant d’y faire des apprentissages dans un contexte facilitant, on pourrait proposer lors du plan d’intervention, son classement en classe spéciale ou dans une école spécialisée.

Triplés à besoins particuliers : 3 enfants, 3 choix différents

Nancy est la maman des triplés Ophélie, Morgane et Loïc, nés prématurément en juin 2003. Compte tenu de leurs différents handicaps, ils sont suivis par le Centre montérégien de réadaptation (CMR), ce sont donc les intervenants de ce milieu qui ont fait leurs recommandations à la Commission scolaire pour leur entrée en maternelle l’an dernier, en précisant les besoins de chacun.

Ophélie avait un besoin de réadaptation physique sans déficience intellectuelle. Puisqu’aucune des écoles de la Commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) ne pouvait répondre à ce besoin unique, elle a été orientée vers l'école Victor-Doré de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Les services offerts à cette école lui permettent de faire de la physiothérapie et de l'ergothérapie tout en suivant la formation académique adaptée du ministère. C’est la CSMV qui fournit le transport scolaire et en fin de journée, à compter de cette année, Ophélie sera intégrée une heure par jour au service de garde de son école de quartier. Ça lui permettra d’intégrer des groupes d’enfants réguliers sur une base quotidienne.

Pour Morgane, ses besoins d'accompagnement ne concernaient que les déplacements ou l’adaptation des activités physiques, les parents et les intervenants ont donc convenu qu'elle serait intégrée en en classe régulière avec l’aide d'une accompagnatrice au besoin. (3 heures/semaine au total).

Loïc a pour sa part un diagnostic de dysphasie. Après une maternelle passée en classe régulière avec une accompagnatrice, les parents ont fait la demande qu’il soit intégré cette année en classe spécialisée. Ils ont entre autres invoqué le manque de services en orthophonie pour justifier leur demande. Et comme depuis ce temps le dépistage d’un trouble envahissant du développement (TED) s’est confirmé, de même qu’un trouble des fonctions exécutives, l’option retenue sera finalement une classe de développement, soit celle qui répondra le mieux à ses besoins pour cette année du moins. Faute de services à son école de quartier, c’est dans une autre école de la même commission scolaire que Loïc ira, mais il retrouvera ses deux sœurs au service de garde de l’école de quartier le soir. Le transport lui est aussi assuré par la commission scolaire. C’est d’ailleurs ce qui rend ce beau casse-tête d’école un peu plus facilitant pour les parents qui n’ont pas à faire le tour des écoles pour déposer et récupérer leurs trois enfants.

Les classes spécialisées

Les classes spécialisées sont mises en place par chaque commission scolaire dans ses différentes écoles, regroupant ainsi ses élèves sous différentes appellations, notamment :

  • classes de communication (troubles spécifiques du langage occasionnant des retards importants);
  • classes pour élèves présentant des troubles graves d’adaptation (EDA);
  • classes pour les élèves présentant des retards d’apprentissage;
  • classes pour les élèves présentant une déficience intellectuelle moyenne;
  • classes de langage (dysphasie sévère);
  • classes pour les élèves présentant un trouble envahissant du développement (TED), etc.

Si on recommande que votre enfant fréquente une classe ou une école spécialisée, ou si c’est votre choix personnel d’y inscrire votre enfant, il recevra donc dans ce contexte scolaire tout le soutien nécessaire à ses apprentissages et à vivre des réussites malgré les difficultés ou le handicap avec lesquels il vit.

En dernier lieu, il est important de souligner que votre collaboration et votre consentement comme parent à tout plan d’intervention concernant votre enfant sont essentiels. N’hésitez pas à soulever vos questionnements et vos inquiétudes lors des rencontres avec l’école ou les intervenants. C’est vous qui connaissez le mieux votre enfant et les besoins qu’il a, ne l’oubliez pas!

Note : Merci à Lorraine Doucet, spécialiste et réadaptation psychosociale et Nancy Coulombe, pour leur précieuse collaboration à cet article.

Solène Bourque
Psychoéducatrice

Solène Bourque est psychoéducatrice, auteure et enseignante en éducation spécialisée. Elle est également la fière maman de deux enfants de 11 et 13 ans. Depuis 2010, elle a publié huit ouvrages éducatifs pour parents et intervenants et signe aussi des articles pour différents magazines s’adressant aux parents.


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