Dans son 1Plan d'action sur le trouble du spectre de l'autisme 2017-2022 – Des actions structurantes pour les personnes et leur famille, le ministère énonce 10 objectifs définis comme prioritaires et une série de mesures pour soutenir et favoriser le développement des personnes ayant un TSA.
En constante croissance
Puisqu’il s’agit d’une population vulnérable et que le taux de prévalence du trouble du spectre de l’autisme est en constante augmentation (2,7% par an chez les garçons et 0,8% chez les filles), des actions structurantes doivent être rapidement engagées pour assurer une meilleure réponse à leurs besoins et faciliter leur inclusion sociale.
L’inclusion contre les maux
Au demeurant, comme nous l’explique madame Jo-Ann Lauzon directrice générale de la Fédération québécoise de l’autisme, « si l’enfant a le potentiel pour être intégré avec les services en place, il doit rejoindre les programmes réguliers, le plus rapidement possibles. » Une récente étude, menée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), vient appuyer corroborer cet avis en concluant que les risques de problèmes de santé mental et physique sont amoindris lorsque les jeunes vivant avec un TSA évoluent dans un environnement social et culturel inclusif.
Le plein potentiel
Si l’on comprend qu’il est capital pour les jeunes vivant avec un TSA de développer leur plein potentiel, la question est : comment le définit-on? « Il est propre à chaque individu, nous dit madame Lauzon. On retrouve des personnes partout dans le spectre. Il y a même des médecins et des artistes. ». Aider un enfant à atteindre son plein potentiel, c’est (entre autres) l’accompagner et l’encourager à parfaire sa capacité de communiquer, à déployer son intelligence et à gérer ses émotions, de manière à ce qu’il puisse participer activement à la vie sociale. Toujours selon son rythme et dans le respect de ses limites.
Les écoles spécialisées
Bien entendu, il existe des écoles spécialisées destinées aux jeunes vivant avec un TSA. Cependant, selon l’avis de madame Lauzon « elles ne permettent pas aux jeunes de développer leurs talents. Plusieurs de ces classes ne poussent pas assez. ». Elle poursuit : « d’une manière générale, pour l’insertion, on se fit malheureusement plus sur l’étiquette que sur le potentiel de l’enfant. » Miser sur les forces et les habiletés d’un jeune qui vit avec un TSA, c’est l’aider à prendre sa place dans la société.
Par contre, la décision d’envoyer ou non leur enfant dans une école spécialisée doit revenir aux parents. Ce sont eux, les parents, les mieux placés pour déterminer ce qui convient ou non à leur enfant.
Un système scolaire à revoir
Lorsqu’elle est possible, l’inclusion scolaire est donc souhaitable pour les enfants qui vivent avec un trouble du spectre de l’autisme. « Cependant, explique Jo-Ann Lauzon, ça ne peut pas se faire n’importe comment. Pour ne pas ajouter à la charge des enseignantes, c’est tout le système scolaire qui doit être repensé. Tout a bougé dans notre société. ».
Pour que les enfants qui vivent avec un TSA puissent surmonter les défis qu’ils rencontrent dans les classes régulières et leur permettre une intégration harmonieuse, « ils doivent souvent avoir un accompagnateur et profiter d’accommodements, dit madame Lauzon. » Par exemple : accorder des poses plus fréquentes, avoir du matériel adapté, tamiser un peu les lumières, permettre les coquilles auditives, allouer plus de temps pour les examens, etc..
Avec ou sans un trouble du spectre de l’autisme, la clé de la réussite et de l’inclusion scolaire réside dans le respect des limites et l’écoute des besoins de tous les enfants aux besoins différents. Peut-être serait-il temps de revoir le système scolaire, dans son ensemble?
Afin de soutenir les personnes qui vivent avec un TSA vers l’inclusion préscolaire, scolaire et la vie adulte, il existe un guide très intéressant : Carte routière vers… . Bonne lecture!