Les Centres de la petite enfance (CPE) sont tous de qualité égale
FAUX. Selon la professeur titulaire au Département de didactique de l’UQAM en éducation à la petite enfance et directrice scientifique de l’équipe Qualité des contextes éducatifs de la petite enfance, Nathalie Bigras, seulement 45 % des CPE affichent une cote de qualité de bonne à excellente. Seulement 10 % des garderies à but lucratif affichent une cote de qualité de bonne à excellente. Pour évaluer la cote de qualité d’un CPE, il faut prendre en considération :
- L’organisation de l’espace et les ressources disponibles pour l’enfant
- Le contenu et la nature du programme pour répondre au développement de l’enfant
- La nature des interactions entre les parents et les enfants, mais aussi entre l’éducatrice, les parents et les enfants.
Les personnes qui travaillent en petite enfance ont la même formation.
FAUX. Le programme technique d’éducation à l’enfance offert dans les cégeps du Québec ne voit pas la théorie de la même façon. Si on augmentait la ressemblance des cours entre les cégeps, on augmenterait la qualité de la formation. Dans les garderies privées, 47 % du personnel travaillant avec les poupons ne sont pas jugés comme qualifiés tandis que 27 % du personnel travaillant avec les plus vieux ne sont pas jugés comme qualifiés.
Les CPE sont bénéfiques pour les enfants provenant de milieux défavorisés.
VRAI. Selon la Ph. D. en psychologie communautaire, experte en périnatalité et petite enfance, chercheuse d’établissement, Institut national de santé publique du Québec, Julie Poissant, les experts s’entendent tous pour dire que les CPE sont bénéfiques à court, à moyen et à long terme. À long terme, la majorité des enfants ayant fréquenté les CPE obtiennent de bons résultats scolaires, et obtiennent leur diplôme. De plus, ils bénéficient de revenus élevés et sont tous généralement sur le marché du travail. La fréquentation des CPE apporte des effets positifs sur la santé, mais aussi sur les déterminants de la santé.
Les CPE profitent à l’ensemble des enfants.
VRAI. Les CPE préparent les enfants à leur rentrée scolaire. Lorsqu’un enfant a fréquenté un CPE, il présente moins de vulnérabilité et est plus outillé pour réussir à l’école. Dans les milieux aisés, les enfants sont souvent moins vulnérables. Le fait d’avoir fréquenté un CPE permet aux enfants de différents milieux de commencer sur un même pied d’égalité.
Le milieu de la petite enfance présente un besoin urgent d’investissement.
VRAI. Selon Nathalie Bigras, pour que tous les CPE aient une bonne cote de qualité, ça prend de l’argent. Selon elle, avec les coupes budgétaires effectuées par le gouvernement dans les dernières années, il devient difficile pour les CPE d’investir afin d’avoir une cote de qualité excellente.
Les coûts des services éducatifs à la petite enfance sont trop élevés.
FAUX. L’économiste Pierre Fortin souligne que les coûts des services éducatifs à la petite enfance au Québec sont dans la moyenne internationale. Ces coûts sont bien maîtrisés et le système arrive à s'autofinancer. Le Québec dépense 1/6 de 1 % du PIB en petite enfance quand les recommandations de l'OCDE parlent de 1 % du PIB.
Le salaire hebdomadaire des intervenants en petite enfance a progressé au même rythme que le salaire des autres employés du Québec : 2,2 %. Selon l’économiste, l'urgence c'est la qualité et l'équité des services éducatifs. Il affirme également qu’avec la modulation des tarifs, le gouvernement québécois a gardé l’argent plutôt que de le réinvestir dans le système des CPE ou de le remettre aux parents.
Avoir bénéficié d’un service éducatif à la petite enfance donne une avance aux enfants.
VRAI. Michel Boivin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en développement de l’enfant, l’explique, lorsque l’on se penche sur les résultats scolaires des enfants ayant bénéficié d’un service éducatif on observe un très net avantage pour les enfants qui ont fréquenté un Centre de la petite enfance. Ça influe aussi sur l’anxiété et la timidité, ça permet une affirmation de soi.
Écrit par Élodie Potente et Laurence Desbiens
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