L’organisme canadien à but non lucratif Lawson Foundation a d’ailleurs récemment présenté un plan de 2,7 millions en subventions pour la création de 18 projets à travers le Canada. Cette initiative s’étale de 2013 à 2018.
L’idée derrière cette proposition vise à construire des aires de jeux dans lesquels il y a moins de structures, ce qui rend le tout plus risqué en théorie. La fondation cherche ainsi à inciter les enfants à faire plus d’activité à l’extérieur.
Les personnes responsables des projets n’ont pas en tête de construire des aires de jeux dangereuses pour les enfants. Ils y voient plutôt l’opportunité d’implanter des espaces qui favorisent des prises de décisions en fonction de risques calculés. Des aires plus risquées peuvent comprendre, par exemple, des structures plus hautes ou des surfaces qui ne sont pas nécessairement plates et uniformes.
Attention aux hauteurs
Les avis divergent par contre par rapport à ce type d’aires de jeux. Un document de principes de la Société canadienne de la pédiatrie, publié en 2012, rapporte que le taux d’hospitalisation pour des blessures liées à des chutes dans des aires de jeux a baissé de 27% entre 1994 et 2003. Le document recommande de réduire la hauteur maximale des structures et d’installer des barrières protectrices.
La psychiatre Shimi Kang, auteure de The Dolphin Parent mentionne, pour sa part, que les parents doivent laisser plus de liberté à leur(s) enfant(s) lorsqu’ils jouent à l’extérieur. « Plus on protège nos enfants, plus ils sont à risque », a-t-elle indiqué en entrevue à CBC.
Mme Kang affirme également qu’elle a vu plusieurs parents être trop protecteurs quand vient le temps d’empêcher leurs enfants de tomber et de se blesser.
Persévérance et créativité
Une étude récente de l’Université de la Colombie-Britannique et du Child and Family Research Institute de l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique a démontré que des terrains de jeux dans lesquels les enfants peuvent prendre davantage de risques augmentent la durée d’activités, les interactions sociales, la créativité et la persévérance.
Les parents vont d’ailleurs trop loin dans leur volonté de surveiller leurs enfants. Un nouveau gadget désormais sur le marché permet aux parents de suivre leurs enfants à la trace. Sur le site, on peut d’ailleurs lire qu’« avec Weenect Kids vous savez toujours où se trouve votre enfant. Le traceur GPS est connecté à votre téléphone intelligent grâce à l’application mobile; vous pouvez visualiser sa position à tout moment sur une carte ».
Écrit par Jean Balthazard