Nos journaux ne se gênent pas pour mettre en première page des drames familiaux, des cas de maltraitance envers des enfants ou des meurtres sordides. Comment pouvons-nous protéger leurs petits yeux et leurs petites oreilles de tous ces drames dont tout le monde parle? Doit-on en parler ou leur éviter d’en savoir trop? Faisons le tour de la question.
Les événements
Certains enlèvements, drames familiaux et tueries ne dépassent pas la section des faits divers et, souvent, seuls les véritables curieux y verront un quelconque intérêt. Lorsque cela arrive, et même si vous êtes bouleversée par l’événement qui vient de se produire, il est préférable de garder ce sujet pour les conversations entre adultes.
Par contre, il arrive qu’un enfant dont on a perdu la trace soit recherché presque à travers le monde. Il arrive aussi qu’une tuerie ou un drame familial soit d’une telle injustice qu’on en entend parler pendant des mois dans tous les médias. Dans ces cas extrêmes, il est pratiquement impossible de protéger notre enfant qui pourrait en capter des bribes penant que vous regardez les informations à la télé, en allant chez un ami ou simplement en voyant la page couverture d’un journal dans un restaurant, sans oublier les conversations dans les cours d’école. Il faudra alors lui en parler. La meilleure façon d’aborder un sujet difficile avec un enfant est de procéder en trois étapes.
Lui poser des questions
Selon Nancy Doyon, coach familial et auteure, les parents devraient d’abord tenter de savoir ce que les enfants savent déjà : « On se doit d’abord de prendre le temps de bien cerner ce qu’ils savent et surtout ce qu’ils ont compris des informations auxquelles ils ont été exposés. En effet, les enfants peuvent parfois mélanger des bribes d’informations et y ajouter des éléments de leur imaginaire ou de leur vécu. » En effet, c’est en sachant ce qu’il sait que vous pourrez déterminer ce qu’il aurait pu mal comprendre et le réexpliquer dans un contexte qu’il comprendra. Lui poser des questions vous permettra également d’éviter d’ajouter des détails inutiles qu’il n’a pas besoin de connaître s’il ne les connaît pas déjà.
Tenez des propos clairs et concis
Vous êtes la mieux placée pour connaître vos enfants alors vous saurez choisir les bons mots pour leur parler. Toutefois, aussi matures qu’ils puissent paraître, il est inutile de vous étendre sur le sujet. Il est préférable d’éviter de leur expliquer les motifs et le contexte social ou politique qui a pu mener à ces atrocités puisqu’en plus de lui donner l’impression que ces gestes sont en quelque sorte acceptables ou à tout le moins explicables, il pourrait rapporter ces propos à l’école et s’attirer des ennuis. Tenez-vous-en aux faits généraux, sans détails sanglants, ni mélodrame.
Écoutez et réconfortez
Portez attention aux réponses de votre enfant et n’hésitez pas à lui poser des questions à votre tour afin de vous assurer qu’il ne s’inquiètera pas outre mesure dans les jours qui suivront. Comme le dit Nancy Doyon, « Ce ne sera qu’après avoir laissé l’enfant s’exprimer librement qu’on le rassurera finalement en lui expliquant que ce genre d’événement est rare et qu’il y a vraiment peu de risque qu’il lui arrive la même chose. »
Évidemment vous ne réussirez pas à isoler votre enfant de ces crimes pour toujours, mais il n’est pas souhaitable qu’il les comprenne trop clairement, trop jeune. Si vous croyez que le drame en question le stresse, n’hésitez pas à changer de poste quand on en parle à la télévision et à en discuter avec lui pour désamorcer ses craintes. Comme pour plusieurs éléments qui touchent l’éducation de votre enfant, la communication est la clé du succès.